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Le concept de francophonie répond à la prise de conscience de la communauté établie entre un grand nombre de peuples, sur les cinq continents, par la pratique d'une langue, le français, unique, en dépit des inévitables diversifications qui s'observent entre ses nombreuses réalisations.

Publié le 28/10/2013

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Le concept de francophonie répond à la prise de conscience de la communauté établie entre un grand nombre de peuples, sur les cinq continents, par la pratique d'une langue, le français, unique, en dépit des inévitables diversifications qui s'observent entre ses nombreuses réalisations. Mais les aspects linguistiques de la francophonie ne sont pas exclusifs : au-delà de la défense - certes nécessaire - de la pratique du français comme langue internationale, les institutions francophones se donnent aussi des objectifs culturels, voire économiques et politiques. La notion de francophonie a été originellement mise en place pour caractériser la spécificité des sujets parlants utilisant la langue française. Elle s'est élargie par la suite pour désigner les aspects géographiques, culturels, éventuellement idéologiques de la pratique du français dans un grand nombre d'États et de communautés. Histoire d'un mot et d'une notion De même que ses équivalents - et concurrents - anglophonie, hispanophonie, lusophonie (pour le portugais), etc., le mot francophonie est construit de façon transparente : l'élément franco- (dont il convient de rappeler l'étymologie... germanique) désigne la langue française, et l'élément d'origine grecque -phonie signifie le fait de parler. Il semble que le mot soit apparu pour la première fois en 1880 dans les travaux du géographe français Onésime Reclus (1837-1916) : entreprenant une classification des peuples selon le critère de la ou des langues qu'ils pratiquaient, ce chercheur eut l'idée judicieuse de forger le néologisme francophonie, apte à désigner commodément la pratique d'une même langue par plusieurs communautés. Mais, si l'adjectif francophone fut utilisé, quoique sporadiquement, dès les premières années du XXe siècle (il donna lieu à une entrée, en 1932, dans le Larousse du XXe siècle), le nom francophonie connut une longue éclipse. Après un emploi quelque peu ludique dans Zazie dans le métro - où Raymond Queneau, en 1959, décrit « une assemblée dont la francophonie était dispersée « -, il ressurgit de façon spectaculaire en 1962 dans le numéro de la revue Esprit consacré au « français langue vivante «. L'emploi qu'en a fait notamment Léopold Sédar Senghor dans son article sur « Le français, langue de culture « est pleinement significatif de l'extension qu'a connue dès ce moment le sens du mot : « La francophonie, c'est cet humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre : cette symbiose des "énergies dormantes" de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire. (...) Nos valeurs font battre, maintenant, les livres que vous lisez, la langue que vous parlez : le français, soleil qui brille hors de l'Hexagone. « Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Queneau Raymond Reclus Élisée Senghor Léopold Sédar Les livres francophonie - Léopold Sédar Senghor, page 2058, volume 4 Géographie de la francophonie Contrairement aux apparences, il n'est pas facile d'établir la géographie de la pratique d'une langue comme le français. Il convient, en effet, de tenir compte de plusieurs distinctions, dont certaines peuvent donner lieu à des difficultés d'appréciation. Le français est-il la langue maternelle des sujets parlants ou une langue seconde ? Dans le cas du français langue seconde, à partir de quel niveau de pratique de la langue peut-on parler de francophonie ? La pratique du français est-elle voisine de l'exclusivité, ou le français est-il en concurrence avec une - ou plusieurs - autre langue ? Dans le cas de concurrence entre langues, quel est le statut de la pratique du français par rapport aux autres langues ? Le français est-il langue nationale ? langue officielle ? Sa pratique est-elle encouragée, ou déconseillée, voire interdite ? En tenant compte de ces divers paramètres - qu'il est d'ailleurs possible de raffiner -, on distinguera ici les cinq types suivants de situations francophones. 1) Le français, langue maternelle, est pratiqué quotidiennement par la quasi-totalité de la population. Il est la langue officielle unique du pays. Ce cas est celui de la France et de la principauté de Monaco (sur les légères modulations qu'il convient d'apporter à cette description, voir français). 2) Le français, langue maternelle, est pratiqué par une partie plus ou moins importante de la population. Il est l'une des langues officielles du pays. On observe cette situation pour la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Canada.- Belgique : la Région wallonne (3 256 000 habitants) est une région unilingue française. Bruxelles (1 840 000 habitants), officiellement bilingue, est cependant pour l'essentiel francophone. Le français est, avec le flamand (et l'allemand), l'une des langues officielles du royaume. La coexistence entre les francophones et les néerlandophones n'est pas toujours absolument pacifique, et des périodes de crise se produisent fréquemment.- Luxembourg : le français est, avec l'allemand et le luxembourgeois, l'une des trois langues officielles du grand-duché (environ 400 000 habitants).- Suisse : langue officielle unique de quatre cantons (Vaud, Genève, Neuchâtel, Jura), le français l'est aussi, mais au même titre que l'allemand, dans les trois cantons bilingues de Fribourg, du Valais et de Berne. Dans la Confédération, le français est, avec l'allemand et l'italien, l'une des trois langues officielles (le romanche ayant le statut de langue nationale). Le nombre des francophones est de l'ordre de 1,3 million. Le plurilinguisme n'est pas toujours vécu dans la plus grande sérénité.- Canada : le français est, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles. Le Québec est la deuxième communauté francophone dans le monde (plus de 5 millions de personnes), mais le français est également pratiqué en Acadie (Nouveau-Brunswick), dans l'Ontario et dans quelques autres secteurs, notamment au Manitoba. Là encore, on observe que la coexistence de deux langues détermine des tensions que ne parvient pas à éliminer totalement une législation de plus en plus scrupuleuse. Le français se maintient de façon diversement énergique en Italie dans le Val d'Aoste, en Angleterre dans les îles Anglo-Normandes (où il a toutefois perdu son statut de langue officielle), aux États-Unis en Louisiane et en Inde à Pondichéry. 3) Le français est pratiqué en concurrence avec un créole d'origine française. Linguistiquement soutenue par la parenté historique des deux langues, la pratique du français et le statut qui lui est accordé varient selon des données politiques. Dans les départements d'outre-mer que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion, le français - langue officielle au même titre que dans la métropole - est, de ce fait, très fortement implanté. Des situations diverses s'observent dans les petits États indépendants que sont les Seychelles et l'île Maurice dans l'océan Indien, la Dominique et Sainte-Lucie dans les Antilles, caractérisés par la coexistence, dans des proportions variées, du français, du créole et de l'anglais. La République d'Haïti (7 200 000 habitants) s'est donné le créole comme langue officielle au même titre que le français, aussi largement enseigné que le permet l'état économique du pays. 4) Le français est utilisé plus ou moins communément comme langue seconde, notamment pour la communication interethnique et pour la publication ; il a, en outre, le statut de langue officielle. C'est la situation qu'on observe dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, anciennes colonies françaises (ou belges). Le Bénin, le Burkina Faso, la République centrafricaine, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et le Zaïre ont le français pour unique langue officielle. D'autres États lui font partager ce statut avec une autre langue : le kirundi au Burundi, l'anglais au Cameroun (séquelle de l'histoire coloniale du pays), l'arabe à Djibouti, en Mauritanie et au Tchad, le kinyaruanda au Rwanda. Dans l'océan Indien, la situation de Madagascar (français et malgache) et des Comores (français et arabe) est du même type. La pratique réelle du français est variable selon les pays, et évolue de façon diverse selon des données socioéconomiques et politiques. C'est ainsi, par exemple, que le français a cessé, en Guinée, de 1968 à 1984, d'être la langue d'alphabétisation et d'enseignement : d'où un net recul de sa pratique pendant cette période. Il faut faire une place à part aux trois États du Maghreb : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Très fortement implantée à l'époque de la colonisation, la pratique du français y subsiste de façon généralement vivace. Cependant, en concurrence avec l'arabe - et avec l'anglais, parfois choisi comme langue seconde -, le français est désormais soumis aux aléas de l'histoire. 5) Le français est pratiqué de façon plus ou moins sporadique à titre de langue seconde par des minorités diversement importantes. Cette situation - fréquemment héritée de la période coloniale - présente des variantes considérables selon les pays, du Cambodge - où le français a connu des sorts divers, au gré des événements politiques - au Liban - où le français est pratiqué par près de 50 % de la population. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Acadie acadien belgicisme Belgique - Géographie - Les aspects humains bilinguisme centrafricaine (République) - Géographie créoles (langues) emprunt - 2.LINGUISTIQUE français Louisiane outre-mer (départements et territoires d') Québec - Littérature Suisse - Géographie - Les aspects humains Les livres francophonie - bilinguisme dans la publicité en Belgique, page 2058, volume 4 francophonie - la situation linguistique en Martinique, page 2059, volume 4 francophonie - l'Afrique francophone, page 2059, volume 4 francophonie - le français au Cambodge, page 2059, volume 4 Québec - l'université francophone Laval, page 4199, volume 8 Une francophonie quantitative ? Est-il vraiment possible, dans les conditions qui viennent d'être décrites, d'évaluer avec précision le nombre des francophones ? L'entreprise est périlleuse. Les évaluations repérées dans différents ouvrages publiés entre 1980 et 1991 varient entre 70 et 264 millions ! Des arrière-pensées idéologiques expliquent sans doute ces considérables divergences. Il semble qu'il soit raisonnable de situer autour de 100 millions - sans doute légèrement au-dessus - le nombre réel des francophones. À vrai dire, cette appréciation - selon laquelle le français est distancé par une bonne dizaine d'autres langues - ne donne pas une idée exacte du statut du français dans le monde. Il faut tenir compte, en outre, des spécificités des cultures véhiculées par le français - elles sont nécessairement susceptibles d'être appréciées de façon diverse par les non-francophones... - et, plus simplement, du rôle conservé par le français dans de nombreuses institutions internationales, où il maintient, parfois non sans difficultés, un rôle de brillant second (après l'anglais, mais avant l'espagnol et l'arabe, pourtant pratiqués par un plus grand nombre de sujets parlants). C'est dans le domaine de la production scientifique - des sciences exactes aux sciences humaines en passant par l'informatique - que la situation du français est le plus gravement menacée : dans certains secteurs, il devient impossible - ou inutile - de publier en français. Et force est de constater que la révolution cybernétique, à l'heure du passage à Internet, se fait très largement en l'absence du français. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats français La francophonie institutionnelle Depuis la prise de conscience des problèmes de la francophonie, on a vu se créer et se développer, en France et dans les pays francophones, de nombreuses institutions, nationales ou internationales, dont la visée commune est de contribuer à la défense et à l'expansion de la francophonie - dans tous les sens du mot - dans le monde. Largement précédée par l'Alliance française, qui date de 1883, l'AUPELF (Association des universités partiellement ou entièrement de langue française) a été créée en 1961. L'institution qui, en France, se donne les visées les plus générales et les plus ambitieuses est sans doute le Haut Conseil de la francophonie, créé en 1984. Au Canada, c'est l'Agence de coopération culturelle et technique qui préside au sort de la francophonie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alliance française Les médias francophonie - le Haut Conseil de la francophonie Les livres République (V) - première réunion, en mars 1985, du haut-conseil de la francophonie institué par François Mitterrand, page 4337, volume 8 francophonie - carte de la francophonie, page 2060, volume 4 francophonie - carte de la francophonie, page 2061, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques R. Chaudenson, la Francophonie : représenta tions, réalités, perspectives, DidierÉrudition, Paris, 1991. X. Deniau, la Francophonie, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1992 (1983). D. Gallet, Pour une ambition francophone : le désir et l'indifférence, l'Harmattan, Paris, 1995. Haut Conseil de la francophonie, État de la francophonie dans le monde, la Documentation française, Paris, 1994.
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« par rapport aux autres langues ? Le français est-il langue nationale ? langue officielle ? Sa pratique est-elle encouragée, ou déconseillée, voire interdite ? En tenant compte de ces divers paramètres – qu'il est d'ailleurs possible de raffiner –, on distinguera ici les cinq types suivants de situations francophones. 1) Le français, langue maternelle, est pratiqué quotidiennement par la quasi-totalité de la population.

Il est la langue officielle unique du pays.

Ce cas est celui de la France et de la principauté de Monaco (sur les légères modulations qu'il convient d'apporter à cette description, voir français ). 2) Le français, langue maternelle, est pratiqué par une partie plus ou moins importante de la population.

Il est l'une des langues officielles du pays.

On observe cette situation pour la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Canada.- Belgique : la Région wallonne (3 256 000 habitants) est une région unilingue française.

Bruxelles (1 840 000 habitants), officiellement bilingue, est cependant pour l'essentiel francophone.

Le français est, avec le flamand (et l'allemand), l'une des langues officielles du royaume.

La coexistence entre les francophones et les néerlandophones n'est pas toujours absolument pacifique, et des périodes de crise se produisent fréquemment.- Luxembourg : le français est, avec l'allemand et le luxembourgeois, l'une des trois langues officielles du grand-duché (environ 400 000 habitants).- Suisse : langue officielle unique de quatre cantons (Vaud, Genève, Neuchâtel, Jura), le français l'est aussi, mais au même titre que l'allemand, dans les trois cantons bilingues de Fribourg, du Valais et de Berne.

Dans la Confédération, le français est, avec l'allemand et l'italien, l'une des trois langues officielles (le romanche ayant le statut de langue nationale).

Le nombre des francophones est de l'ordre de 1,3 million.

Le plurilinguisme n'est pas toujours vécu dans la plus grande sérénité.- Canada : le français est, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles.

Le Québec est la deuxième communauté francophone dans le monde (plus de 5 millions de personnes), mais le français est également pratiqué en Acadie (Nouveau-Brunswick), dans l'Ontario et dans quelques autres secteurs, notamment au Manitoba.

Là encore, on observe que la coexistence de deux langues détermine des tensions que ne parvient pas à éliminer totalement une législation de plus en plus scrupuleuse. Le français se maintient de façon diversement énergique en Italie dans le Val d'Aoste, en Angleterre dans les îles Anglo-Normandes (où il a toutefois perdu son statut de langue officielle), aux États-Unis en Louisiane et en Inde à Pondichéry. 3) Le français est pratiqué en concurrence avec un créole d'origine française. Linguistiquement soutenue par la parenté historique des deux langues, la pratique du français et le statut qui lui est accordé varient selon des données politiques.

Dans les départements d'outre-mer que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion, le français – langue officielle au même titre que dans la métropole – est, de ce fait, très fortement implanté.

Des situations diverses s'observent dans les petits États indépendants que sont les Seychelles et l'île Maurice dans l'océan Indien, la Dominique et Sainte-Lucie dans les Antilles, caractérisés par la coexistence, dans des proportions variées, du français, du créole et de l'anglais.

La République d'Haïti (7 200 000 habitants) s'est donné le créole comme langue officielle au même titre que le français, aussi largement enseigné que le permet l'état économique du pays. 4) Le français est utilisé plus ou moins communément comme langue seconde, notamment pour la communication interethnique et pour la publication ; il a, en outre, le statut de langue officielle.

C'est la situation qu'on observe dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, anciennes colonies françaises (ou belges).

Le Bénin, le Burkina Faso, la République centrafricaine, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et le Zaïre ont le français pour unique langue officielle.

D'autres États lui font partager ce statut avec une autre langue : le kirundi au Burundi, l'anglais au Cameroun (séquelle de l'histoire coloniale du pays), l'arabe à Djibouti, en Mauritanie et au Tchad, le kinyaruanda au Rwanda.

Dans l'océan Indien, la situation de Madagascar (français et malgache) et des Comores (français et arabe) est du même type.

La pratique réelle du français est variable selon les pays, et évolue de façon diverse selon des données socio- économiques et politiques.

C'est ainsi, par exemple, que le français a cessé, en Guinée, de 1968 à 1984, d'être la langue d'alphabétisation et d'enseignement : d'où un net recul de. »

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