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La mode

Publié le 19/09/2011

Extrait du document

« imitation de rivalité (par opposition à l'imitation d'admiration) .

Elle tend à produire l'égalité.

Elle convient bien à une société qui sort de l'état hiérarchique (militaire) et marche vers la démocratie (société industrielle) .

Mais la mode a d'autres aspects que le conformisme et l'uniformisation : Kroeber voit dans la mode surtout la diffé·.

renee et le changement, changement d'ailleurs d'un caractère très particulier : car si beaucoup de phénomènes sociaux changent par l'effet d'un développement Interne ou de causes extérieures, la mode est le changement gratuit, le changement pour l'amour du changement.

Mais d'autres auteurs font remarquer que ces deux aspects de la mode ne doivent pas être opposés, ni pris isolément ; ils doivent au contraire être combinés, c'est le • paradoxe de la mode •.

La mode ne consiste pas dans un mouvement, mais dans deux : dans celui qui porte les inférieurs à chercher à rassembler aux supérieurs ; et dans celui par lequel les supérieurs abandonnent leur position précédente, afin de ne pas se laisser rejoindre par les inférieurs.

Les recherches empiriques sur les dispositions Individuelles à l'égard de la mode paraissent confirmer effectivement les analyses précédentes .

D' une part le souci d'un conformisme est fondamental dans le choix des vêtements : dans l'enquête de Hurlock , les trois-quarts des femmes interrogées déclarent qu'en suivant la mode, elles cherchent surtout à ne pas se faire remarquer .

D'autre part, à l'intention conformiste se mêle l'intention de • se distinguer •, généralement traduite en termes d' • expressi on de soi •.

La mode est donc associée, psychologiquement, à un certain exhibitionnisme, à un besoin de se faire remarquer.

( ...

) La mode satisfait à la fols le désir de réunion, de communauté avec les autres , et celui de l'isolement , de la différenciation.

L'individu à la mode à la fois se sent différent, original, et en même temps l'objet de l'approbation du plus grand nombre, qui se conduisent comme lui.

La mode est donc une institution sociale remarquable, qui réalise un heureux équilibre entre le désir de conformité, d'appro ­ bation et de sécurité, et le désir de distinction, d'individualisme, de singularité.

Elle nous apporte , dira-t-on, l'aventure sans risque.

Les analyses et les observations précédentes toutefois envisagent la mode comme une perspective qui reste essentiellement de psychologie individuelle.

Elle n'est pas moins intéressante à étudier comme phénomène de masse, avec ses contenus.

ses rythmes, sa diffusion .

C'est ainsi que Flügel, pour expliquer la forme que prend le costume à un moment historique donné , suggère qu'il doit exister une correspon ­ dance entre la mode et les idée.s courantes, l'esprit du temps.

Plus récemment , on a attiré l'attention sur la parenté de style, à chaque diverse époque, entre l'architecture et fe costume.

Mais ces analyses restent bien impressionnistes .

Par des mensurations appliquées à une collection de gravures de modes allant de 1787 à 1936.

Kroeber est arrivé à des résultats autrement précis et objectifs, et Il a montré qu'on peut parler vraiment de rythmes de la mode .

Il convient d'abord, pour s'entendre sur ce qu'on étudie, de mettre à part un premier phénomène, de nature culturelle et sociale, et qui est l'existence de divers systèmes fondamentaux dans le vêtement.

Ainsi, pour l'Antiquité classique, le vêtement consiste dans un drapage vague : pour les Occidentaux modernes, il consiste en un ajustement étroit, qui n'exclut pas de survivances telles que le manteau ou la jupe ; il y a naturellement d'autres systèmes tels que le système extrême-orientai , ou le système tropical.

A l'intérieur de chaque système , des variations légères se produisent.

qui sont la mode .

En étudiant ces variations dans notre système occidental moderne, Kroeber constate qu'il doit distinguer, d'une part des variations dans la silhouette d'ensemble .

• qui change tous les cinquante ans (avec par conséquent une période de l'ordre du siècle) , et d'autre part des variations des menus détails, qui donnent l'impres­ sion de l'instabilité.

En réalité , la mode se déplace entre deux types, l'un qui fait figure de type permanent à une époque donnée (pour nous la jupe large, longue , la taille étroite et placée au-dessus des hanches), et l'autre, opposé, qui fait figure d'aberration (jupe étroite , courte, taille large, remontée ou descendue) .

SI l'on étudie la variabilité des mesures pendant une durée déterminée, on volt que le type permanent est stable, tandis que le type aberrant est instable pendant cette durée.

Bien d'autres processus de la mode vestimentaire, considérée comme phéno­ mène de masse, mériteraient de · telles recherches concrètes, sa diffusion à un moment du temps dans l'espace géographique et dans l'espace social (c'est-à-dire selon les âges, les catégories d'habitat, les niveaux soclo-économlques) ou encore les chemine­ ments de cette diffusion .

Il y a lieu de poursuivre les enquêtes, et de les étendre à d'autres domaines, dans la mesure où le phénomène de la mode concerne aussi bien la maison , le mobilier, le jardin, l'automobile, les croyances et les institutions, et les sciences elles-mêmes.

J.

STOETZEL , La physionomie sociale (1963, Ed.

Flammarion, p.

245).

e Travaux de groupe : En liaison interdisciplina ire avec les professeurs d'His­ toire, de couture, de dessin, éventuellement avec les P.T.A.

d'enseignement professionnel dans les Lycées techniques (Arts appliqués • industries du vêtement).

Différents grou­ pes pourront se charger : de la préparation d'une exposition consacrée à l'histoire de la mode ; de la réalisation des recherches suggérées par l'auteur ; d'enquêtes sur les motivations du choix actuel des vêtements chez les jeunes (ce que signifie pour eux !.'adoption de tel style), etc .... »

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