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NERVAL EL DESDICHADO FICHE ORAL BAC

Publié le 23/10/2011

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Question : Quelle image du poète et de la poésie avons-nous dans ce sonnet ?
 
Introduction :  Gérard de Nerval (de son vrai nom Gérard Labrunie) est un poète du XIXème siècle dont l’œuvre est imprégnée de romantisme mais annonce aussi le symbolisme. L’onirisme présent dans ses poèmes va même séduire les surréalistes qui verront en lui un précurseur.
En 1854 il publie un recueil de nouvelles intitulé Les filles du feu. Le volume se clôt sur une série de 12 sonnets : Les Chimères.

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« Ce qui rend possible cette irruption des souvenirs heureux, c’est une invocation « toi qui m’as consolé », une invocation mystérieuse, on ne sait pas qui est ce « toi », sans doute une figure féminine et protectrice, capable à distance de veiller sur lui, pe l’image de sa mère morte qd il avait deux ans, ou celle de Jenny Colon, ou encore celle d’une jeune anglaise qu’il raconte avoir rencontrée en Italie et dont le souvenir l’aurait empêché de se tourner vers le suicide. La femme joue alors le rôle d’intercesseur entre le poète et le monde et va changer son destin (destin était d’ailleurs le 1 ertitre du poème).

Il passe en effet de « l’inconsolé » au « consolé » et la rime riche met en valeur l’opposition. L’impératif « rends-moi » témoigne de la nouvelle vivacité du poète, de sa volonté de reconquérir son amour perdu avec la métaphore « la fleur qui … » et la joie avec l’alliance de la vigne et de la rose, de l’ivresse de vivre et de l’amour. II) Mais ce poème n’est pas seulement le lieu d’une confidence lyrique.

Il nous transmet aussi l’image d’un poète en quête d’identité qui va recourir aux mythes et au Rêve pour se trouver. Ce trouble de l’identité, on le voit apparaître dès le 1 erquatrain au v2.

et on le retrouve au 1 ertercet avec les questions « Suis-je … » mais cette fois-ci même si l’on retrouve avec Lusignan et Biron l’idée d’un lien de famille, Nerval pensant leur être apparenté, on entre très nettement dans l’univers du rêve et du mythe.

Les époques se télescopent : moyen âge avec la tour, le luth, la ref à W Scott, le baiser de la reine, Antiquité avec la ref à Amour, fils de Vénus ou à Phébus, autre nom d’Apollon, dieu des arts et de la poésie.

Mais aussi avec les sirènes, l’Achéron, fleuve des enfers chez les grecs et bien sûr la ref à Orphée. On plonge alors dans les « chimères », au sens figuré qui désigne une douce folie, un pur produit de l’imagination : en effet le verbe rêver placé en début de vers peut inciter à lire le poème comme le récit d’un rêve. Mais aussi au sens propre puisqu’une chimère désigne un monstre mythologique composé de plusieurs animaux et que l’univers onirique de Nerval est tissé aussi de plusieurs pièces qui s’allient ou s’opposent : le luth constellé et la lyre d’Orphée, Amour ou Phébus, Antiquité ou Moyen Age, reine ou sirène, sainte ou fée.

A travers ces oppositions, c’est pe la complexité de son moi intime que tente de traquer le poète. III) L’orphisme de Nerval : la poésie salvatrice Nerval était très attiré par le surnaturel, l’ésotérisme, et on a parfois vu dans ce poème des allusions aux arcanes (cartes) du tarot : la tour abolie, l’étoile, le soleil auraient ainsi des significations ésotériques.

De même qu’il croyait à des vies antérieures possibles dont nous garderions des réminiscences.

Mais à travers tous les dieux ou héros que Nerval invoque, c’est finalement à Orphée qu’il va s’identifier.

Cette fois le dernier tercet ne pose plus de question, il affirme.

Et si l’on retrouve avec l’Achéron un endroit ténébreux, c’est pour mieux le vaincre et le repousser.

La lyre d’orphée permet cette victoire (le mot vainqueur est placé en relief à l’hémistiche).

La poésie est ainsi au terme du parcours ce qui permet de se retrouver.

Elle offre une rédemption possible, une chance de salut. Elle est salvatrice et elle permet de rendre compte de la complexité du monde puisqu’elle réconcilie les contraires, la sainte (ref probable à Adrienne dans Sylvie) et la fée, la discrétion (soupirs) et la passion (cris), dans un syncrétisme religieux qui assimile christianisme et paganisme et qui rend compte aussi de toutes les ambivalences de la femme, à la fois protectrice et amante passionnée. Conclusion : Nerval disait de ses poèmes qu’ils « perdraient de leur charme à être expliqués, si la chose était possible ».

C’est vrai pour El Desdichado qui d’une certaine façon résiste à l’analyse et sait garder grâce à la force évocatrice de ses images une grande part de mystère.. »

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