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Nietzsche et la politique

Publié le 11/01/2004

Extrait du document

nietzsche
Le criminel qui connaît tout l'enchaînement des circonstances ne considère pas, comme son juge et son censeur, que son acte est en dehors de l'ordre et de la compréhension : sa peine cependant lui est mesurée exactement selon le degré d'étonnement qui s'empare de ceux-ci, en voyant cette chose incompréhensible pour eux, l'acte du criminel. - Lorsque le défenseur d'un criminel connaît suffisamment le cas et sa genèse, les circonstances atténuantes qu'il présentera, les unes après les autres, finiront nécessairement par effacer toute la faute. Ou, pour l'exprimer plus exactement encore : le défenseur atténuera degré par degré cet étonnement qui veut condamner et attribuer la peine, il finira même par le supprimer complètement, en forçant tous les auditeurs honnêtes à s'avouer dans leur for intérieur : "Il lui fallut agir de la façon dont il a agi ; en punissant, nous punirions l'éternelle nécessité."- Mesurer le degré de la peine selon le degré de connaissance que l'on a ou peut avoir de l'histoire du crime, - n'est-ce pas contraire à toute équité ?

Le texte interroge la nature des points de vue portés sur la faute du criminel : l'étonnement du juge - qui mesure le degré du châtiment - et la connaissance des origines du crime que possèdent à la fois le criminel et l'avocat. La thèse de l'auteur est la suivante : expliquer les origines du crime revient à diminuer sa gravité, voire à annuler la faute elle-même (cf. lignes 5 à 8).  Il faut alors se demander ce qui permet à Nietzsche de poser cette thèse paradoxale, contraire à l'idée d'après laquelle expliquer un crime n'est pas forcément l'excuser...  

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« 3 - Punir suppose la méconnaissance du crime (Lignes 13 et 14)La dernière phrase du texte est étrange et paradoxale : l'auteur affirme en apparence qu'expliquer les origines d'uncrime est contraire à la justice.Mais en réalité, c'est la conséquence rigoureuse de ce qui précède : expliquer interdit de punir, puisque la punitionrésulte d'un défaut de connaissance.Expliquer un crime, c'est l'annuler.

La justice punitive ne peut donc s'exercer que si la faute garde son caractèreobscur et injustifiable. B) ÉTUDE CRITIQUE La thèse de Nietzsche repose en définitive sur deux idées discutables et problématiques : Tout événement est nécessaire ;Expliquer une faute, c'est la justifier.Or, la première thèse est d'ordre métaphysique et implique la négation du libre-arbitre et de la responsabilité.La seconde introduit une confusion entre expliquer et justifier : connaître les antécédents d'un crime et endéterminer les causes ne lève pas forcément la responsabilité du criminel, si l'on admet qu'il reste capable des'interroger sur le sens de ses actes - bref, si l'on admet qu'il est un être conscient et libre de ses choix. IV - LES FAUSSES PISTES Confondre expliquer et justifier. V - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Texte très difficile, car il pose des interrogations métaphysiques vastes en partant d'un problème précis. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

Après sa brouille avec Wagner, c'estBizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pagesenthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, niphilosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.

Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de lapensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seulesd'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.

L'homme doit donner éternité àl'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche futd'enseigner « une nouvelle éternité ».

L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme(Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépensdes valeurs de la connaissance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté de. »

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