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Peut-on ne pas être soi-même ?

Publié le 19/12/2005

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il ne peut plus bien juger ce qu'il lui arrive.Dans la mesure ou l'homme vit en société, il est en permanence confronté à des conventions, ainsi au regard d'autrui, qui peuvent l'amener à ne plus être lui-mm. Cette idée sera essentiellement développée par Rousseau à travers l'opposition être/paraître. Dans la mesure ou il paraît, l'homme donne un image de lui, essentiellement par amour-propre (image la plus valorisante de soi dans l'état de société) ≠ amour de soi (dans l'état de nature). Rousseau va ainsi critiquer la société (« état de nature « (mythe du bon sauvage)  ≠ « état de société «(homme perverti pas la société)) tandis que Sartre développera l'idée de « la mauvaise foi «.Si l'on admet avec Freud l'idée de l'existence d'un inconscient psychique, il sera possible de soutenir la thèse qu'il existe au plus profond de nous une partie obscure et étrangère, et donc que l'on peut ne pas être soi-mm.Transition : S'il est possible de soutenir la thèse que le sujet puisse ne pas s'appartenir, ne faudrait-il pas aussi envisager que le sujet est tjrs un être en devenir ?III- Etre, ou devenir soi-mm ?La psychanalyse n'a jamais pensé l'inconscient comme une fatalité qui ferait que le sujet serait totalement étranger à lui-même. Ainsi Freud écrivait : « Là ou le ça était, le je dois advenir «=> instances du psychisme : le surmoi, le ça le moi à définir.

— « Ne pas être soi-même «, c'est aussi être aliéné. Attention à l'ambiguïté du concept d'aliénation : il s'utilise pour désigner diverses situations (l'aliénation peut être sociale, psychologique, etc.), et il n'est pas nécessairement négatif. — Ne pas se lancer dans l'éloge intempestif de la subjectivité individuelle comme la seule façon d'être digne, pour une personne. — Ne pas proposer une lecture réductrice du cogito cartésien, si vous utilisez cette référence : dans « je pense donc je suis «, le « je « ne désigne rien de plus qu'une substance pensante encore anonyme.

« La psychanalyse n'a jamais pensé l'inconscient comme une fatalité qui ferait que le sujet serait totalement étranger à lui-même.

Ainsi Freud écrivait : « Làou le ça était, le je dois advenir »=> instances du psychisme : le surmoi, leça le moi à définir.

Par là, il donne à penser que l'on peut parvenir en partie àdécrypter notre inconscient, nous en libérer et devenir peu à peu un peu plusnous-même. Dans la trente et unième des « Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse » (1932), intitulé « La décomposition de la personnalité psychique », Freud décrit le but du traitement psychanalytique par cette formule : « Là où « çà » était, « je » dois devenir », où le « ça » représente l'inconscient.

Il est remarquable que la traduction de la phrase allemande ait prêté à controverses. Pour comprendre l'enjeu de cette phrase, il faut garder à l'esprit que la psychanalyse, avant d'être une discipline, voire une science, est avant toutune thérapie, une façon de guérir des patients. Dans notre texte, Freud affirme « C'est que l'être humain tombe malade en raison du conflit entre les revendications de la vie pulsionnelle et larésistance qui s'élève en lui contre elles ».

La maladie provient d'un conflit entre les normes « éthiques, esthétiques et sociales » et des désirs qui « semblent remonter d'un véritable enfer ». Or ces désirs censurés ne sont pas plus conscients que la censure elle-même.

Le malade subit donc un combatinterne dont il n'a ni la maîtrise, ni la connaissance : « La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et desconstructions scientifiques et, finalement peut dire au moi : « il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi,c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta conscience et à la maîtrise de ton vouloir. » En quoi consiste alors le traitement ? A traduire l'inconscient en conscient : « On ne prête pas assez attention dans cette affaire à un point essentiel, à savoir que le conflit pathogène des névrosés n'est pascomparable à une lutte normale que des tendances psychiques se livrent sur le même terrain […] Il y a lutte entredes forces dont quelques-unes ont atteint la phase du […] conscient, tandis que les autres n'ont pas dépassé lalimite de l'inconscient.

C'est pourquoi le conflit ne peut aboutir que lorsque les deux se retrouvent sur le mêmeterrain.

Et je crois que la seule tâche de la thérapeutique consiste à rendre cette rencontre possible. » (« Introduction à la psychanalyse »). Le but de la cure est donc de faire que le patient, au lieu de subir un conflit dont il n'a pas la maîtrise, puisse prendre conscience de celui-ci.

Un conflit qui existe mais n'est pas posé ne peut être résolu.

Seule la claireconscience des désirs qui agitent le patient, et des choix qu'il doit faire entre ses désirs et ses normes, peut amenerà la guérison.

Supprimer le refoulement conduit à remplacer une censure dont je n'ai pas conscience, par unjugement et un choix conscient : « En amenant l'inconscient dans la conscience, nous supprimons les refoulements […] nous transformons le conflit pathogène en un conflit normal, qui, d'une manière ou d'une autre, finira bien parêtre résolu. » Autrement dit, la cure n'a d'autre but que de remplacer chez le patient le ça, l'inconscient, par la conscience.

De favoriser le jugement et le choix et d'éliminer un conflit vécu mais ni connu ni maîtrisé.

Lepsychanalyste n'a donc pas à trancher le conflit à la place de son patient, ni à transformer celui-ci.

A l'inverse, ildoit permettre à ce dernier sa propre reprise en main.

Là où le patient était un individu scindé, déchiré entreconscience et inconscient , la cure devrait favoriser une réunification du sujet. « Vous vous étiez fait de la guérison du nerveux une autre idée, vous vous étiez figuré, qu'après s'être soumis au travail pénible d'une psychanalyse, il deviendrait un autre homme ; et voilà que je viens vous dire que saguérison consiste en ce qu'il a un peu plus de conscient et un peu moins d'inconscient qu'auparavant ! Or, voussous-estimez certainement l'importance d'un changement intérieur de cet ordre. » Le but du traitement analytique tel que le décrit Freud est de rendre au sujet, déchiré par un conflit dont il n'a pas conscience, la maîtrise de soi. Loin que la psychanalyse soit une apologie de l'inconscient, elle s'assigne comme but la promotion du sujet, de la conscience, et la réduction duça, de l'inconscient.

Ni confesseur, ni gourou, le psychanalyste, sachant que tout être humain est d'abord et avant tout un être scindé, déchiré,« décomposé » pour reprendre le mot de Freud , s'efforce de favoriser la recomposition du sujet et l'avènement de la maîtrise de la conscience. Par ailleurs, Nietzsche écrivait « deviens ce que tu es » ; ainsi, il n'existe pas à proprement parler d'essence mm dusujet : il est un être incessamment confronté au devenir.Enfin, dans sa théorie existentialiste, Sartre développe que « l'existence précède l'essence ».Le projet sartrien estla faculté proprement humaine de pouvoir anticiper l'avenir.

Dans la mesure ou le sujet ne se définit plus par sonessence mais par son projet, il est un être en devenir.. »

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