piémont (géographie).

piémont (géographie). piémont (géographie), surface d'accumulation à pente douce et régulière, étalée au pied d'un ensemble montagneux. Les piémonts sont situés en contrebas de montagnes élevées, de formation récente (par exemple le plateau de Lannemezan, au pied des Pyrénées françaises), la plupart étant contemporains de l'édification des chaînes jeunes, soumises à une intense érosion lors des périodes de paroxysme tectonique. Le piémont correspond, le plus souvent, à un glacis alluvial composé de roches détritiques (flysch, molasse, conglomérat) résultant de l'empilement, parfois sur de fortes épaisseurs, des débris (alluvions, moraines) arrachés par l'érosion aux reliefs environnants. Ils doivent leur formation à la coalescence et à la juxtaposition de cônes de déjection très étalés, construits par les rivières de montagnes à leur débouché dans la plaine. Leur topographie peut subir des altérations ou des remaniements de grande ampleur sous l'effet de déformations post-orogéniques ou de variations climatiques. L'enfoncement du réseau hydrographique, notamment, provoque une rapide dissection (Lannemezan, plateau bavarois). Les causes en sont multiples : soulèvement du piémont, baisse du niveau de base de l'érosion, passage à un climat plus humide avec développement d'une couverture végétale dense limitant l'érosion mécanique et diminuant, par là même, la charge alluviale des rivières de montagnes, etc. Situés à l'interface de deux mondes opposés (les plaines et les montagnes), les piémonts constituent une zone de contact et d'échanges jalonnée de villes (Toulouse, Munich, Turin, Denver, etc.) ou de chapelets d'oasis dans les régions arides (piémonts de l'Atlas saharien, du Pérou ou du Chili septentrional, etc.), qui met à profit des ressources différentes et parfois complémentaires (énergie hydraulique, bois, ressources en eau, tourisme, agriculture, services urbains, etc.), et qui génère souvent d'importants mouvements migratoires saisonniers (main-d'oeuvre, transhumance, etc.).