Devoir de Philosophie

Qui suis-je?

Publié le 20/02/2005

Extrait du document

La question est donc plus proprement psychologique que philosophique.     II - Freud et l'inconscient  Si je suis une subjectivité qui pense, désire, veut... et que j'ai cela en commun avec tous les hommes, je dois alors me reporter sur le contenu de ces pensées, de ces désirs ou de ces volitions, afin de déterminer « qui » je suis. Si je désire manger du chocolat, c'est sans doute que je suis gourmand, etc. Cependant, toutes les pensées et tous les désirs sont-ils susceptibles d'être repris dans l'introspection ? À l'inverse de Descartes, Freud montre comment une partie de la conscience échappe de fait à son éclairage. L'inconscient, partie de la conscience où se trouve refoulée partie des désirs et des pulsions, échappe à ma saisie consciente. Ainsi, m'est-il toujours possible de me connaître de part en part et d'énoncer dans une formule « qui je suis » ?     III - La phénoménologie et le pour-autrui  Qu'il s'agisse de Descartes ou de Freud, la conscience reste repliée en elle-même. La phénoménologie postule au contraire que la conscience est intentionnelle, c'est-à-dire qu'elle se porte nécessairement sur un objet.

« réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté.En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic , elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin , elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée , devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pasmaître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. Ainsi, m'est-il toujours possible de me connaître de part en part et d'énoncer dans une formule « qui je suis » ? III – La phénoménologie et le pour-autrui Qu'il s'agisse de Descartes ou de Freud, la conscience reste repliée en elle-même.

La phénoménologie postule aucontraire que la conscience est intentionnelle, c'est-à-dire qu'elle se porte nécessairement sur un objet.

Si j'aiconscience, cela signifie que j'ai conscience de quelque chose.

Ainsi, dans les rapports humains, la relation à autrui apparaît comme indispensable.

Pour appréhender mon être, je dois emprunter le chemin qui va de moi à moi, enpassant par autrui.

De fait, autrui n'est pas celui qui me connaît le mieux ; mais, de ma confrontation avec toutesles autres consciences, surgit une certaine image de moi.

Si je commets un acte honteux, dit Jean-Paul Sartre(L'Être et le Néant ), je ne suis honteux que sous le regard (physique ou mental) d'autrui.

Si je mange du chocolat à outrance, je ne me blâme ni me juge en le faisant ; toutefois, j'en conçois des remords sitôt que je songe à autrui. Sartre dira: qu'autrui est "le médiateur entre moi et moi", cad que pour savoirqui je suis, je dois en passer par l'autre.C'est la formule textuelle par laquelle Sartre, dans L'Être et le Néant (3epartie, ch.

I, I), pose que la présence d'autrui est essentielle à la prise deconscience de soi.

Il en fait la démonstration par l'analyse de la honte.

J'aihonte de moi tel que j'apparais à autrui, par exemple si je suis surpris à faireun geste maladroit ou vulgaire.

La honte dans sa structure première est hontedevant quelqu'un.

Elle est immédiate, non réflexive.

La honte est un frissonimmédiat qui me parcourt de la tête aux pieds sans préparation discursive.L'apparition d'autrui déclenche aussitôt en moi un jugement sur moi-mêmecomme objet, car c'est comme objet que j'apparais à autrui.

La honte est, parnature, reconnaissance.

Je reconnais que je suis comme autrui me voit.

Lahonte est honte de soi devant autrui; ces deux structures sont inséparables.Ainsi j'ai besoin d'autrui pour saisir à plein toutes les structures de mon être.Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi et que je ne suispas.

La présence d'autrui explicite le «Je suis je» et le médiateur, c'est-à-direl'intermédiaire actif, l'autre conscience qui s'oppose à ma conscience, c'estl'autre.

Le fait premier est la pluralité des consciences, qui se réalise sous laforme d'une double et réciproque relation d'exclusion : je ne suis pas autrui etautrui n'est pas moi.

C'est par le fait même d'être moi que j'exclus l'autrecomme l'autre est ce qui m'exclut en étant soi.Avec la honte nous sommes en présence d'un de ces exemples-types, qui,comme nous l'avons dit', font preuve.

La même analyse pourrait être faite, comme Sartre lui-même le suggère, sur lafierté ou l'orgueil, et ce serait un bon exercice pour le lecteur de la tenter.

Sur cette médiation entre moi et moi par. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓