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Qui suis-je ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Voici donc les problèmes à quoi nous nous sommes heurté. La subjectivité de mes perceptions qui sont entièrement soumises à ma physiologie. Je ne peux donc pas me connaître de manière rationnelle en tant qu'unité dans le monde, car l'univers m'est inexpliqué et lacunaire. Avec l'inconscient, je ne peux même pas être les pulsions qui m'animent car elles sont pour moi comme des inconnues dont certains motifs pour mes actions me restent inexplicable. Enfin j'apparais en tant qu'être vivant comme infiniment géométrique, ma nature étant décomposable en phénomènes rationnels quasi prédictibles. Cependant, comme nous venons de le voir, les rapports sociaux culturels prennent une place important pour forger une identité propre à un sujet. En effet, dans La dialectique du maître et de l'esclave, tirée de La Phénoménologie de l'Esprit, Hegel montre que l'introspection de la conscience par elle-même n'est pas suffisante pour prendre conscience d'elle-même, elle ne peut le faire qu'en devenant « conscience pratique » par l'action. En effet toute conscience va chercher à s'approprier les choses du monde sensitif, qui va apparaître comme autrui.

« je la conçois en mon esprit.

» Méditations métaphysiques, II.

La pensée assure donc sa propre existence et laconscience de soi devient la première vérité indubitable. On vient ainsi de voir le lien entre être et pensée, entre je suis ce que je me pense et c'est ce retour sur soi queHusserl nomme « intentionnalité ».

Méditations cartésiennes, II.

En effet, la conscience porte forcément sur unobjet qu'elle « vise ».

J'ai conscience de moi signifie que je me détache de moi-même, pour me contempler, « Le motintentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la conscience d'êtreconscience de quelque chose, de porter, en sa qualité de cogito, son cogitatum en elle-même.

» Méditationscartésiennes, II.

Le sujet conscient n'a pas d'intériorité.

Cela montre que la conscience est subjective dans le sensqu'elle est jugement personnel de valeur ; que l'on me perçoive beau ou laid, mon visage ne change pas pourautant.

Mais à la fois objective puisque c'est par elle que je glisse hors de moi, que je met de la distance avecl'objet jugé, c'est-à-dire moi-même.

« L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, etcomme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autreque ce qu'il se fait ».

L'existentialisme est un humanisme.

Je suis donc mes désirs, qui s'expriment dans mes actes,je suis donc l'ensembles des choses que je fait et dont je suis entièrement responsable.

Sartre l'écrit dans Huit clos,scène 5 : « Garcin : Je n'ai pas rêvé d'héroïsme.

Je l'ai choisi.

On est ce que l'on veut.

Inès : Prouve-le.

Prouve quece n'était pas un rêve.

Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu.

» Je suis ce que je fais et ce que je fais esttémoins de ce que j'ai projeté d'être.

Le sujet est donc libre et responsable par la conscience. II. Ce que nous venons de voir, c'est que je suis conscient d'être une unité unique, et que ma conscience est la basede tout ce que je suis, tant au niveau de ce que je ressens, de la manière dont je ressens les choses et de lamanière dont je réagit et agit.

Cependant me définir pas ma conscience fait que je suis pleinement maître de ce queje suis, de ce que je fais, mais également pleinement responsable.

Or Freud a éclaté cette unité du psychique enplusieurs instances avec, pour simplifier, d'un côté la conscience et de l'autre l'inconscient.

La maîtrise de l'hommeest remise en cause, soumis à des désirs et des pensées dont il n'a pas conscience.

Le psychisme n'est pas unifié,en effet Freud, dans sa Deuxième Topique, distingue le « ça », réservoir des pulsions refoulées, inconsciente maisqui vont continuer à exercer une influence sur ma vie.

Le « sur moi » qui constitue l'intériorisation des interdits, « Le" Surmoi " est le dépositaire du phénomène que nous nommons conscience morale.

» Ma vie et la psychanalyse.

Etenfin le moi, conscient par les sens du monde extérieur et esprit de décision entre la réalité et les passions.

Prenonspar exemple un cas psychiatrique de dissociation mentale.

C'est le résultat d'un processus qui permet à un individude faire face à des situations douloureuse ou traumatisante et qui se caractérise par la dissociation de son ego,c'est-à-dire de sa capacité à intégrer événements et expériences et d'agir en conséquence.

En cas de situationextrême, le dérèglement émotionnel peut être si intense qu'il entraîne une dissociation de sa conscience, enl'occurrence du « Moi ».

Une partie de la personne essaye de se détacher d'une situation qu'elle ne peut passupporter et une autre partie reste connectée à la réalité.

Il en résulte une multi personnalité par dissociation de laconscience.

Il y a donc éclatement du psychisme en plusieurs instances mais également un éclatement possible duMoi.

Ainsi pour comprendre qui je suis, il est nécessaire de prendre conscience de cette part inconscience dans monesprit, « Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

Freud Essais de Psychanalyse appliquée.

Et c'est la prisede conscience de ma part inconsciente qui me permettra de me saisir pleinement.

La démarche de Freud et despsychanalystes est purement éthique, en ce sens qu'elle vise à rendre au sujet la possession de lui-même pour lelibérer de ses pulsions, comme l'écrit Paul Ricœur dans La philosophie de la volonté, « l'analyste est l'accoucheur dela liberté ». Qu'il soit un modèle explicatif ou simplement illustratif, la psychanalyse montre le fait que le sujet n'est paspleinement maître de lui-même et qu'il ne peux donc pas se saisir dans ses actes ou dans ce que qu'il ressent pourforger son identité propre car il reste prisonnier de la conscience qu'il à de lui même.

Le problème est de remettre encompte l'unité même de sa propre identité.

Sur qu'elle base peut on se définir en tant que sujet, c'est-à-dire établirun processus d'identification personnel ? Mon corps a-t-il une importance dans mon processus d'identification ? Aupremier abord oui car il constitue ma vitrine sociale.

Par exemple le Film Volte Face de John Woo met en scène unpolicier et un truand qui échangent leur identité chirurgicalement par un échange de leurs visages.

Le film soulèvecette question, si l'on prend le visage et la vie d'un autre, deviendrait on cet autre ? Le corps à une placeimportante dans le maintient de mon identité, c'est par lui que je me voit mûrir, en confrontant le présent à ce corpssur des photos plus ancienne, c'est toujours intéressant cette insinuation dans le présent de la conscience qui secontemple à travers le temps, comme le montre Alain dans Les Arts et les Dieux « Un artiste reconnaît dans sesouvres qu'il ne s'était pas encore trouvé lui-même, qu'il ne s'était pas encore délivré, mais il y retrouve aussi lepressentiment de ce qui a suivi.

C'est cet élan qui ordonne les souvenirs selon le temps.

» Mon corps change, ilpermet à ma conscience de s'inscrire dans le temps, ce qu'un corps impérissable ne me permettrait pas.

C'est unpeu ce « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » qu'écrit Nietzsche dans Le Crépuscule des Idoles, mon corps està la fois témoignage et force de mon identité, nos cicatrices nous rappellent le mérite de notre vie.

Cependant, cecorps que je possède a ses propres limites, comme le dit Spinoza « on ne sait pas ce que peut le corps » dansEthique III.

Par exemple en cas de possession, d'hystérie, le corps imprime ses limites à l'esprit, par exemple lamarche se passe à un niveau médullaire permettant un mouvement auto entretenu par la colonne vertébrale nenécessitent pas la conscience.. »

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