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La Satire Dans Candide

Publié le 25/09/2010

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I) La satire de la noblesse.

 

La satire de la noblesse apparaît dès le début du conte au chapitre I. La noblesse est ici représentée par la famille Tender-ten-tronckh. Au fil du chapitre I, nous nous rendons compte que la grandeur des Tender-ten-tronckh est mensongère. Le nom de la famille, tourne en dérision la famille du baron. L’étymologie de « Thunder «, qui signifie tonnerre en anglais, ridiculise toutes ses prétentions. L’attachement à la hiérarchie « 71 quartiers « alu lieu de 72 est ridicule. Les Thunder-ten-tronckh jouent au seigneur mais n’en sont pas. Leur titre de noblesse est l’un des moins élevé. Ce qui fait leur grandeur et qu’il considère comme du luxe n’en est pas. L’illusion apparaît aussi dans le passage de la vérité au mensonge, « les palefreniers « se transforment en « piqueurs «, « vicaires « deviennent un « aumônier «. La grandeur du baron, sa puissance n’existent en fait que dans son esprit. 

 

II) La satire de L’optimisme

 

La philosophie optimiste est fondée sur des illusions. Voltaire attaque cette philosophie dont le principe est tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Dans ce conte philosophique, le seul personnage qui est amené à appliquer cette théorie est Pangloss. Afin de démonter ce qu’il affirme il est amené à énoncer de faux rapports logiques. Ainsi dans le chapitre I, Pangloss affirme  que « le château de Monseigneur le baron était le plus beau des châteaux « parce qu’ils vivent dans le meilleur des mondes possibles «. Mais le lien qui unie la cause et la conséquence est artificielle car la théorie de Pangloss est arbitraire. Pour Voltaire la théorie de Pangloss  est un dogme qui ne s’appuie sur aucune réalité et qui ne tient pas compte des faits. A travers la dénonciation de que professe Pangloss, Voltaire s’en prend à Leibnitz. Ces systèmes sont résumés par la science que Pangloss enseigne «  la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie«. L’assonance en « o « et la longueur exagérée de ce mot discrédite cette science et donne l’impression qu’elle n’est pas sérieuse.

 

III) La satire de l’inquisition

 

Dans le chapitre VI de l’œuvre, Voltaire présente les inquisiteurs de manière ironique. L’expression « les sages du pays « est une antiphrase puisque leur décision dément leur sagesse. En effet dans cette partie du conte, après un tremblement de terre qui touche la ville de Lisbonne  et qui fait des milliers de morts, les sois disant sages décident de tuer les rescapés. Les inquisiteurs sont des religieux, des gens instruits puisqu’ils viennent de l’université de Coimbre, qui est le lieu de la connaissance et de la religion. Pourtant ce sont des êtres superstitieux, ils croient que faire un autodafé empêchera la terre de trembler. L’autodafé prend ici la forme d’un acte magique. Pour faire cet autodafé, les inquisiteurs, font des arrestations abusives et absurdes ; un biscayen est arrêté pour un motif religieux mais peu grave, il a épousé sa commère. Deux portugais sont accusé d’être juif car ils n’ont m’a mangé le lard de leur poulet, il peut ici s’agir d’une simple question de gout. Candide et Pangloss sont quant à eux arrêtés pour des motifs absurdes qui se réduisent à deux verbes « parler « et « écouter «.

 

IV) La satire de la guerre et de l’esclavage.

 

Ces deux fléaux essentiels portent une atteinte majeure au respect et à la dignité de la personne humaine. La guerre est principalement montrée dans l’horreur, au célèbre chapitre III. Un terrible écho au chapitre XXIII achève d’en montrer la cruauté. En effet, alors que Candide et Martin naviguent vers l’Angleterre, ils voient un amiral condamné à mort pour « n’avoir pas fait tuer assez de monde «. Terrible leçon d’une logique violente, la guerre entraîne l’homme dans un mécanisme infernal. Reste d’un monde barbare entretenu par les rois, sa prétendue noblesse est comme l’harmonie du champ de bataille « telle qu’il n’y en eut jamais en enfer « (III).

Au chapitre XIX, l’esclavage est condamné par la figure du malheureux nègre de Surinam, atrocement mutilé par la stricte application du « code noir «. Etendu à terre, pauvrement vêtu et privé de sa langue maternelle, le noir décrit sa condition avec une résignation inhumaine. L’effet produit est d’autant plus fort que Candide et Cacambo rencontrent ce personnage à leur sortie de l’Eldorado, utopie de tolérance et de liberté.

 

V) La satire de la religion.

 

Institution la plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques. Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique guerrière des Etats, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum dans leurs camps.

De plus, s’appuyant sur la crédulité des gens simples, l’Eglise se sert de puissantes organisations comme l’Inquisition (VI) pour garder un pouvoir entretenu par la superstition. Intolérante, elle tâche d’éliminer les tenants d’autres religions ou de pensées jugées hérétiques. A ce titre, elle n’hésite pas à faire appel à la délation, au meurtre, à la torture et au mensonge. Manipulant les foules ignorantes, elle se dissimule derrière l’image de la vertu renvoyée au peuple, mais ses membres n’hésitent pas à se laisser aller à leurs désirs : le grand Inquisiteur partage en secret Cunégonde avec un banquier juif. Quant à la vieille, elle est la fille du pape fictif Urbain X. Cette précision traduit la désobéissance de ce pape par rapport au vœu d’abstinence que tout religieux consacré prononce. 

Enfin, l’ordre jésuite est toujours proche des puissants, qu’ils soient aristocrates ou commerçants, comme en témoigne la présence du jeune baron chez les jésuites du Paraguay ou la secrète entente entre les esclavagistes et les « fétiches « hollandais qui ont converti le nègre de Surinam (XIX). D’ailleurs, en dépit de sa faible instruction, cet esclave n’a pas de peine à pointer du doigt la contradiction entre le discours affirmant que chaque homme descend d’Eve et d’Adam et la pratique de l’esclavage, signe du mépris de la personne humaine.

 

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