Devoir de Philosophie

Le travail est-il un facteur de civilisation ?

Publié le 08/11/2005

Extrait du document

travail
  3.      Les civilisations sont elles nées à la sueur du front des hommes ?   ·         Avec Nietzsche, nous avons pu voir combien le fait de travailler pouvait avoir subit un changement de sens. Pourtant, nous sommes aussi en droit de nous demander si ces civilisations qui dénaturent le mot travail n'en sont pas issues. ·         En effet, comment comprendre que l'homme ait pu arriver à point d'élévation morale, culturel, tel que la civilisation le permet, sans le recours au travail ? « De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature. » Marx. ·         Pour Marx, le travail est toujours présent dans la société civilisée.

Le travail est, depuis le bannissement d’Adam des jardins d’Eden, une activité nécessaire à la survie de l’homme. Petit à petit, l’homme à d’ailleurs évoluer, tout en travaillant, il à rendu ses conditions meilleures, il a pu parfaire ses mœurs. Les civilisations se sont faites autour d’hommes laborieux. Cependant, nous pouvons nous demander si le travail est ce qui à permis à l’homme de se civiliser ? Tout d’abord, nous pourrons nous demander en quoi le travail permet d’améliorer la condition de l’homme ? Ensuite, il faudra déterminer si le travail n’a pas évolué avec les civilisations ? Enfin, nous devrons déterminer si les civilisations, quelles qu’elles soient, ont pu grandir grâce au travail ?

travail

« « Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent dutravail en vue du salaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; [...] Or il y ades hommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans que le travail leur procure de la joie[...], ceux-là cherchent le travail et la peine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile etle plus dur, si cela est nécessaire.

» Nietzsche. · Pour Nietzsche, la nature du travail n'est pas d'être un moyen, mais une fin en soi.

Et c'est le monde civilisé qui montre une incohérence. · En effet, le travail y est un moyen de gagner des richesses plutôt qu'un enrichissement personnel et spirituel.

Le fait de travailler à donc un statut bien précis, celui d'être une fin en soi. · Le monde civilisé, décrit ici par Nietzsche, s'éloigne donc d'une valorisation du travail pour le réduire à l'état d'objet. C'est dans « Aurore », dans un paragraphe intitulé « les apologistes du travail », que Nietzsche déclare que le travail constitue la meilleure des polices. On connaît Nietzsche par ses attaques contre la religion et la morale, par son projet de création de nouvelles valeurs, mais on oublie souvent sacritique de la société de son temps, société du commerce, du travail, de cel'on nommera « culture de masse ».

Dans une optique strictement opposée au socialisme, méprisé par Nietzsche , il s'agit d'une dénonciation en règle du nivellement des valeurs, de la promotion de la médiocrité. « Dans la glorification du travail, dans les infatigables discours sur la‘bénédiction du travail', je vois la même arrière-pensée que dans les louangesadressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de toutce qui est individuel […] on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matinau soir - qu'un tel travail constitue la meilleure des polices. » NIETZSCHE comprend la société de son temps (mais la nôtre correspond à ses analyses) comme celle du culte de l'activité, du travail, du commerce.Derrière cette boulimie d'activité se cache toujours le même but : la sécurité« et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême ». Or le danger, pour la foule, réside toujours dans l'individualité.

Le travail etson culte imposent une fatigue telle, une dépense d'énergie, si immense, que toute cette force est soustraite « à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour, à la haine, il présence constamment à la vue un butmesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. » La sécurité, c'est la routine et le nivellement.

Le gaspillage des forces à des buts mesquins au lieu d'une pensée durisque.

Le monde moderne est l'anti « il faut vivre dangereusement ».

Le travail et le commerce imposent le manquede distinction entre les choses, les activités et les valeurs, l'incapacité à s'affirmer par soi-même et la nécessité detout juger selon autrui.

Or tout cela signifie refuser l'individu, l'individualité, tout ce qui est grand ou seulement soi-même. « On assiste aujourd'hui […] à l'apparition de la culture d'une société dont le commerce constitue l'âme tout autantque la rivalité individuelle chez les anciens Grecs et que la guerre, la victoire et le droit chez les Romains. » Les sociétés antiques étaient des sociétés antagonistes, polémiques, où l'on se battait pour s'affirmer, se faire valoircomme individualité.

Le monde moderne est un monde de commerçants et de travailleurs. Le commerçant est celui qui taxe « d'après les besoins du consommateur, non d'après ses propres besoins les plus personnels ».

Cela est d'autant plus dramatique que ce type d'estimation est appliqué à l'art et aux sciences, à la politique.

« A propos de tout ce qui se crée, il s'informe de l'offre et de la demande, afin de fixer pour lui-même la valeur d'une chose. » C'est abaisser toute création au rang de marchandise, tout fruit de la culture à celui d'objet de vente, toute réussite d'un individu à une valeur d'échange. Le travailleur est celui qui s'abêtit en gaspillant ses forces au lieu de se former lui-même, de devenir une œuvre Dès« Aurore », NIETZSCHE voyait le modèle de la société moderne dans la culture américaine, une non-culture en vérité, une « sauvagerie » dans l'aspiration à l'or et la frénésie au travail. Les textes sont on ne peut plus explicites et scandent la mort de la haute culture, de l'individu, de la méditation etde l'art. « On a maintenant honte du repos et on éprouverait presque un remords à méditer […] Car la vie, devenue chasseau gain, oblige l'esprit à s'épuiser sans trêve au jeu de dissimuler, duper […] la véritable vertu consiste maintenant àfaire une chose plus vite qu'une autre […] le goût de la joie s'appelle déjà ‘besoin de repos'. » (« Gai Savoir », $329).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles