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La valeur d'une théorie se mesure-t-elle à son efficacité pratique ?

Publié le 04/01/2004

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• L'énoncé est vague : à l'examen des théories scientifiques, il n'est pas interdit d'ajouter celui de la théorie philosophique. • Quel sens peut-on donner à l'expression « efficacité pratique « ? • Ne pas confondre pas cette question avec celle qui concerne l'indépendance nécessaire de la recherche théorique relativement aux applications que l'on peut en attendre. • Penser que les critères selon lesquels on apprécie la valeur d'une théorie ont pu historiquement évoluer.

Seul ce qui réussit a une valeur. En science, comme dans la morale ou la religion, l'avantage pratique prime sur la pure spéculation. Tout ce que l'homme pense et fait doit lui être objectivement utile. Mais, ce n'est pas en cherchant uniquement ce qui est utile que les hommes progressent. Ce qui est pratique n'est pas la seule valeur. Il faut dépasser le critère de réussite.

Quel plan appliquer à l'intitulé, à quelle organisation recourir ? En fait, l'énoncé est tel, à travers la formulation de termes antithétiques, qu'il est difficile de résister à l'appel du plan dialectique, par thèse, antithèse et synthèse. Voici ce plan :

  • Introduction

Problématique .comment saisir le lien du savoir et du pouvoir? Discussion

  • A) La valeur d'une théorie ne se mesure pas à son efficacité pratique (thèse)

Une théorie vaut d'abord par son libre jeu spéculatif.

  • B) Le seul critère du vrai étant l'action, la valeur d'une théorie se mesure au critère de l'activité pratique (antithèse)

Une théorie vaut quand elle transforme le monde.

  • C) Théorie et pratique sont les deux facettes de l'esprit en marche (synthèse)

Le sa voir est le pouvoir et réciproquement.

  • Conclusion

Savoir et pouvoir sont deux notions complémentaires.

« la nature.

La technique ou l'art concerne donc la production et se définit comme création : « Ce qui, pour quoi que ce soit, est cause de son passage de la non-existence à l'existence, est, dans tous les cas, une création ; en sorteque toutes les opérations qui sont du domaine des arts sont des créations, et que sont créateurs tous les ouvriersde ces opérations » (Platon , « Le Banquet »).

C'est pourquoi, pour Platon , les artisans sont tous poètes.

En effet, « Poésie » signifie étymologiquement en grec « faire » et faire consiste essentiellement à faire être ce qui n'était pas, cad à créer.

Si la technique (oul'art) est création, elle porte donc sur le contingent, cad sur ce qui peut aussi bien être que n'être pas.

C'est encela que la technique s'oppose à la science.

Cette dernière, en effet, porte sur des essences idéales éternelles,immuables, nécessaires.

Elle est donc « du nécessaire », cad de ce qui ne peut pas être autrement qu'il n'est. Ces essences ou Idées existent dans un monde suprasensible et ne sauraient être au pouvoir de notre action.

Ellesne peuvent qu'être l'objet d'une activité contemplative.

L'opposition de la science à la technique est donc celle dela « contemplation » à l' « action » ou encore de la « théorie » à la « pratique ».

A l'époque de Platon , la technique est en plein essor et se libère du magique et du religieux.

L'artisan forme une « catégorie sociale particulière », étrangère au domaine de la politique comme à celui de la religion : « L'activité artisanale répond à une exigence de pure économie.

L'artisan est au service d'autrui.

Travaillant pour vendre le produit qu'il a fabriqué –en vue del'argent-, il se situe dans l'Etat au niveau de la fonction économique de l'échange. » ( Vernant ). Platon reconnaît la fonction sociale de la technique, mais il ne lui accorde aucune valeur humaine.

Il ne loue, dit Vernant , « ni la tension du travail comme effort humain d'un type particulier, ni l'artifice technique comme invention intelligente, ni la pensée technique dans son rôle formateur de la raison. » Bien au contraire, il considère la technique comme une occupation servile qui ne peut que détourner celui qui s'y adonne de la véritable intelligencedes choses. Cette dévalorisation de la production matérielle et de la technique se manifeste clairement dans la « République », lorsque Platon construit la Cité parfaite.

Le principe qui fonde une telle Cité est la justice.

Or, celle-ci consiste en une hiérarchie s'ordonnant selon les degrés même du savoir.

Ainsi, les philosophes doivent gouverner la Cité parcequ'ils possèdent le vrai savoir, la connaissance suprême du Bien par une pure intellection (« noêsis »).

Ils incarnent la science contemplative, et la sagesse, vertu suprême, est leur apanage.

Ils sont la tête de la Cité.

En dessous deces chefs, doivent se situer les guerriers ou gardiens de la Cité.

Ils possèdent en propre la pensée raisonnante oudiscursive (« dianoia »).

Le courage est leur vertu.

Ils constituent l'armature de l'Etat, son coeur.

Tout en bas, au champ ou à l'atelier, doivent se trouver les simples citoyens, la masse des producteurs.

Leur connaissance est del'ordre de la foi et de l'opinion.

Ils sont le ventre de la Cité. On le voit, pour Platon , les artisans, les producteurs se situent tout en bas de la hiérarchie.

Bien plus, contrairement aux deux autres classes de la Cité, ils ne possèdent aucune vertu propre, pas même celle de travail.Si Platon refuse de leur accorder une vertu positive, c'est bien parce qu'à ses yeux, la technique n'a aucune valeur humaine. 3.

Technique & sciences théorétiques chez Aristote . Dans sa « Métaphysique », Aristote distingue trois types de « sciences » : les sciences « théorétiques », les sciences « pratiques » et les sciences « poétiques ».

Les premières (théologie, physique, mathématiques) sont pure contemplation ; les secondes(éthique, politique) ont trait à l'activité humaine dans la mesure où lescauses sont inhérentes à l'homme et ont pour but la perfection del'agent ; les troisièmes concernent toute production d'objets externesà l'homme.

La technique relève de ces dernières. La technique est donc définie par Aristote comme science poétique, cad science de la production.

Elle se propose la réalisationd'une oeuvre extérieure à l'homme.

Elle s'oppose à la sciencethéorétique qui est l'étude, la contemplation de la vérité, la science enacte, la spéculation désintéressée, indépendante de toute fin utilitaireou morale. Pour Aristote , le domaine de la production matérielle et de la technique est réservé aux esclaves.

Ces derniers sont une propriétéinstrumentale du maître.

Or, il y a deux sortes d'instruments :l'inanimé, l'outil, et l'animé, l'esclave.

L'esclave est préférable jusqu'àun certain point à l'outil inanimé, car en l'absence de véritable. »

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