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William Harvey

Publié le 22/02/2012

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William Harvey est né à Folkestone, dans une famille paysanne. Après Cambridge, il étudia à la plus grand école de médecine de l'époque, celle de Padoue où il suivit les cours du grand anatomiste Fabrizio. Il se trouvait en Italie lorsque Galilée fit parler de lui. De retour à Londres, il épousa Élisabeth Browne, la fille du médecin du roi, et s'établit avec succès. Prenant la succession de son beau-père, il devint le médecin du souverain Jacques Ier. Mais son principal centre d'intérêt restait la recherche. Par la dissection et l'expérimentation, il démontra que le cOeur était un muscle et qu'il affectait la circulation du sang dans tout le corps, via les poumons, au moyen des artères. Le sang retournait ensuite au cOeur par les veines. Il devina que les connections entre les artères et les veines étaient trop petites pour être perceptibles. Charles Ier lui offrit des daims royaux pour se livrer à ses expériences. On dit qu'il a disséqué quatre-vingts espèces animales dont un homme. Il publia ses résultats sur la circulation du sang en 1628 dans un traité intitulé Sur les mouvements du cOeur et du sang. D'abord tourné en ridicule parce qu'il contredisait Galien, l'ouvrage devint ensuite un grand classique scientifique. Harvey démontra également qu'un embryon en développement différenciait ses organes et ses membres en croissant par un processus appelé épigenèse. Son travail scella la fin de la médecine grecque et initia la médecine moderne. Peu d'hommes dans la longue lignée des médecins célèbres ont eu une influence aussi grande que William Harvey. Peu de noms dans la liste des hommes de grande renommée sont aussi vénérés que le sien. Vivant à l'époque où l'anatomie venait de naître, grâce aux travaux du jeune Vésale de ses successeurs, tels que Eustachio, Falloppe et Fabrice d'Acquapendente, Harvey découvrit que les fonctions du corps humain ­ par opposition à sa structure ­ étaient encore expliquées par des théories qui n'avaient pas changé depuis quatorze cents ans. La plus importante de ces théories se basait sur l'hypothèse de la présence dans le corps humain de trois sortes d'esprits. Cette doctrine était alors si inébranlable, qu'elle inspirait des phrases entrées dans le langage courant.

« essentiellement un muscle, mais ils avaient peu l'idée de sa vraie fonction.

Aristote, par exemple, pensait que nonseulement il était le centre du système vasculaire, mais aussi du système nerveux et qu'il était le siège del'intelligence.

A une date ultérieure, Erasistrate élabora la fausse doctrine du sang contenu dans les veines et desartères contenant seulement de l'air.

Galien la plus grande figure médicale de l'antiquité non seulement réfuta cettethéorie, mais fut le premier à décrire clairement la doctrine erronée, mais combien persistante, des esprits.

Voyonsce qu'il en pensait.

Selon lui, le sang coulait du tube digestif et portait la nourriture au foie.

Là, il se chargeait d'uneessence imaginaire qu'il appelait les esprits naturels.

Ces esprits, nécessaires à la vie même, étaient conduits auxautres parties du corps par les veines seulement.

Galien, ensuite, admettait l'existence de certaines structurespurement imaginaires : pores minuscules dans la cloison qui sépare le cOeur droit du cOeur gauche.

Une certaineportion de sang, disait-il, passe à travers ces pores et se charge d'air dans le ventricule gauche, et aussi d'espritsvitaux qui prennent naissance dans le cOeur même.

Ces esprits vitaux sont nécessaires aux mouvements desmuscles et sont transportés dans les différentes parties du corps par le sang vif qui coule dans les artères.

Unepartie de ce sang vif atteint le cerveau et là se charge d'une troisième sorte d'essence : les esprits animauxauxquels incombent toutes les fonctions nerveuses. Aussi étrange que puisse nous paraître actuellement cette théorie, il est encore plus curieux de penser que Galien etpersonne après lui pendant plus de treize siècles n'eut aucune idée de la circulation du sang.

Selon Galien, le sangcoulait dans les artères dans un sens puis dans l'autre à une vitesse modérée, là donnant de la nourriture, ailleursemportant les produits usés.

Dans son esprit, la production du sang artériel dans le cOeur et son imprégnation desesprits vitaux donnait naissance à de la chaleur, de sorte que le cOeur était l'organe le plus chaud du corps, cettechaleur animale étant synonyme de vie.

C'était le fonctionnement des poumons et l'acte respiratoire quirefroidissaient le corps et devaient maintenir cette chaleur animale dans des limites raisonnables. La première lueur de vérité fut apportée par l'infortuné Servet.

Dans son ouvrage théologique intitulé RestitutioChristianismi, qui parut en 1553, il donna une description de la circulation du sang à travers les poumons, du cOeurgauche au cOeur droit : ce que nous connaissons maintenant sous le nom de petite circulation.

Malheureusement,Servet fut brûlé sur un bûcher la même année et ses Oeuvres avec lui.

Trois exemplaires seulement du Restitutio luisurvécurent et il est pratiquement certain que Harvey n'en prit jamais connaissance. On se souvient que Harvey était à Padoue au début du XVIIe siècle.

En 1603, son maître Fabricius publia unimportant mémoire Sur les valvules des veines, où il démontra clairement l'existence des valvules ; mais au lieu d'enconclure qu'elles s'opposaient absolument au reflux du sang vers le cOeur, il pensait qu'elles ralentissaient seulementce reflux.

Harvey dut être influencé par les expériences de son maître puisqu'en 1615, au moment où il fut élevé aurang de professeur à la Chaire de Lumley, il en avait déjà tiré certaines conclusions.

Les notes manuscrites,auxquelles il a déjà été fait allusion, montrent qu'il avait dès ce moment reconnu que le sang pouvait passer desartères dans les veines, et que les battements du cOeur étaient cause d'un mouvement perpétuel du sang dans uncircuit fermé au travers du corps.

Les douze années qui suivirent, il les employa à des observations et à desexpériences minutieuses.

Son Oeil exercé percevait que le sang, au lieu d'être aspiré dans les artères par leurexpansion et leur contraction, était poussé dans celles-ci par les contractions du cOeur lui-même.

Il vit de mêmeque les cavités supérieures du cOeur les oreillettes se contractaient avant les cavités inférieures les ventricules etque, par conséquent, le sang passait des premières dans les secondes.

Il vit cela clairement et d'autres détailsencore, dans le cOeur au rythme plus lent des serpents et de leurs semblables.

Harvey en conclut que le sangcoulait des veines vers le cOeur et que le cOeur, fonctionnant comme une pompe, poussait le sang dans les artères.Mais si les artères et les veines étaient des canaux tout à fait indépendants comme l'avaient soutenu Galien et tousses disciples le cOeur devait vider très vite le système veineux et distendre le système artériel au point de le faireéclater.

Alors, Harvey introduisit la méthode quantitative en physiologie.

En mesurant la capacité du ventriculegauche, il démontra qu'en une demi-heure le cOeur pompe plus de sang qu'il n'y en a dans tout le corps ! Cetteénorme production ne peut être expliquée que par le passage du sang des plus petites artères dans les plus petitesveines et l'existence d'une circulation du sang en circuit fermé au travers du corps.

Les pores dans la cloison quisépare les deux côtés du cOeur ne jouaient aucun rôle dans cette théorie ; nous savons maintenant qu'ils n'existentpas.

Harvey savait qu'il devait y avoir des connexions entre les veines et les artères, mais il ne les découvrit jamais.La démonstration de l'existence des capillaires, à l'aide du microscope, en 1661, devait être l'apanage de son grandsuccesseur Malpighi. Comme il a été dit, les expériences et les conclusions de Harvey furent publiées en 1628 dans son ouvrage De MotuCordis ("Sur le mouvement du cOeur, etc.").

Écrit en latin, ce livre eut ensuite de nombreuses éditions en diverseslangues ; Charles Richet en publia une traduction française en 1879.

C'est un des grands classiques des sciences etde la médecine.

Dans la dédicace, Harvey déclare vouloir "à la fois apprendre et enseigner l'anatomie non à l'aidedes livres mais par la dissection, non du point de vue des philosophes mais par l'Oeuvre de la nature".

La nature lui adonné, ainsi qu'à l'humanité, une belle récompense. Deux ans après la publication de cet ouvrage, Harvey alla en France avec le duc de Lennox.

A Paris, Gui Patin,parlant des disciples de Harvey d'une façon humoristique, leur appliquait le vocable de "circulateurs" ; or, le mot latincirculator désigne un charlatan ! Peu de temps après, nous retrouvons Harvey en Écosse avec son roi, puis en Autriche avec un noble.

A la bataillede Edgehill, c'est lui qui s'occupe des deux jeunes fils de Charles Ier, et pendant le siège d'Oxford il est une desfigures les plus vénérées de la ville.

Après la guerre civile, il est à Londres soutien et bienfaiteur du Collège Royaldes médecins.

En 1651, il publia en latin un ouvrage : Sur la génération des animaux, qui, bien qu'étant d'un grand. »

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