participe.

participe. n.m., forme spécifique du verbe permettant de lui conférer la fonction d'un adjectif qualificatif. Le participe n'existe que dans les langues qui comportent une distinction tranchée entre verbe, nom et adjectif. Dans ces langues (par exemple le français et, d'une façon générale, les langues indo-européennes), le participe est traditionnellement considéré comme l'un des « modes impersonnels » du verbe. Du point de vue syntaxique, le participe présente deux propriétés. D'une part, il fonctionne comme un adjectif par rapport au syntagme nominal auquel il se rattache. À cet égard, il peut exercer toutes les fonctions de l'adjectif : épithète, attribut, apposition. D'autre part, il continue cependant à fonctionner comme un verbe par rapport aux éléments qui dépendent de lui. À cet égard, il peut avoir un complément d'objet (ou un attribut dans le cas des verbes attributifs) et des compléments circonstanciels ; il peut également être complété par une proposition subordonnée. Cette double propriété du participe rend compte par exemple des constructions suivantes : 1) « On cherche un interprète parlant le tagalog », où le participe « parlant », épithète de « interprète », a pour complément d'objet « le tagalog » ; 2) « Épuisée par sa thèse, Jacqueline a pris six mois de vacances », où le participe « épuisée », complété par le complément d'agent « par sa thèse », est apposé au nom propre « Jacqueline ». Il existe en français trois formes de participes : le participe présent (« paraissant », « travaillant »), le participe passé de forme simple (« paru », « travaillé ») et le participe passé de forme composée (« ayant paru », « ayant travaillé »). Formé à l'aide de l'élément -ant, le participe présent s'oppose à l'adjectif verbal, qui n'a pas la possibilité d'avoir les compléments d'un verbe. L'adjectif verbal se distingue du participe par l'accord en genre et en nombre et, parfois, par l'orthographe : ainsi s'opposent « fatiguant » (participe, invariable) et « fatigant », -ante, -ants, -antes (adjectif verbal, variable). Le participe passé de forme simple, généralement caractérisé par une désinence en é, -i o u -u, sert principalement à la formation des formes composées du verbe (« je suis allé », « il a voulu »), ainsi qu'à la formation du passif (« il est aimé », où il apparaît clairement que « aimé » n'a pas une valeur de passé). Le participe passé de forme composée est formé du participe présent de l'auxiliaire et du participe passé de forme simple de l'auxilié : « étant sorti », « ayant travaillé ». Il est au participe présent ce que, à l'indicatif, le passé composé est au présent : sont en effet comparables « il sort »/« il est sorti » et « sortant »/« étant sorti ».