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politique, n.

Publié le 29/11/2013

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politique, n.f., science du gouvernement des États, et en général ce qui concerne la vie collective d'une société ; comme le mot « histoire », la politique désigne aussi bien la réalité que la science de cette réalité (qu'on nomme souvent le politique) ; mais, tandis que l'historien se distingue de l'acteur historique au nom du souci de l'objectivité, l'idéal du citoyen impose d'être à la fois acteur et savant. La politique est une activité sociale éminente, au sens où toute société dégage dans son fonctionnement un lieu proprement politique, que nous assimilons, conformément à notre expérience historique et présente, à l'État. Sans doute s'agit-il là d'un préjugé puisque cela reviendrait à priver les sociétés que nous avons l'habitude d'appeler « sociétés sans État » de toute instance politique. Or la politique est le moyen que se donne une société pour prendre des décisions qui la concernent dans son ensemble. Il n'est donc pas possible qu'une société ne pratique pas, sous quelque forme que ce soit, une politique. Les modes de prise de décision, ainsi que ceux de leur mise en application, sont évidemment divers, depuis la tyrannie jusqu'à la démocratie, en passant par les systèmes aristocratiques et monarchiques. Il faut ajouter que, si l'activité politique est essentielle, elle est cependant une activité humaine parmi d'autres, comme les activités économiques et artistiques par exemple. L'analyse marxiste a toutefois tendance à relativiser la politique pour n'en faire que l'instrument des intérêts économiques. Sécurité et liberté. Si nous essayons de construire, en simplifiant, l'essence de la société, il apparaît que le fait fondamental est le « vivre ensemble », qui caractérise la condition humaine pour autant qu'il est aux yeux des êtres humains problématique, c'est-à-dire occasion de problématisation, de réflexion, de mise à distance et de jugement. Ce fait premier peut être appréhendé à la manière de Claude Lévi-Strauss caractérisant la prohibition de l'inceste : universel - tout être humain étant un être social -, il s'apparente à la nature ; particulier - cette socialité se répartissant selon diverses formes de société, dans le temps et dans l'espace -, il relève de la culture. C'est ce qu'entérinait déjà la formule d'Aristote selon laquelle « l'homme est par nature un animal politique », sans que cela veuille dire que l'homme soit naturellement attaché à tel ou tel ordre social, mais qu'il ne se réalise pleinement que dans la cité. Les théoriciens du droit divin ont interprété cette formule à la lumière du précepte paulinien selon lequel « toute puissance vient de Dieu » et ont confondu l'ordre social avec un ordre naturel, expression de la volonté divine. Conclusion qu'ont contestée les philosophes du « contrat social » en montrant que le social relevait de la décision volontaire. Il reste que ce vivre ensemble diversifié impose à toute société d'assurer sa sécurité, intérieure et extérieure. À la première participent l'économie et l'usage de la force fondé sur le droit, tandis que la seconde est confiée à la fonction militaire. La politique a pour tâche de coordonner ces différentes fonctions qui garantissent la survie d'une société. Cette survie, de toute évidence, se joue dans un contexte de rareté, qui n'a pu être levé jusqu'à présent, dans lequel l'appropriation des biens par les uns (minoritaires) signifie la privation des autres (constituant la majorité). Les penseurs libéraux et socialistes ont en commun de promettre l'abondance ; promesse qui sera tenue, pour les premiers, grâce au libre jeu de la concurrence, pour les seconds, par l'appropriation collective des moyens de production. Néanmoins, le principe de l'appropriation inégalitaire a jusqu'à présent manifesté sa redoutable efficacité aussi bien à l'intérieur de chaque société que dans les relations entre les sociétés. Il n'a pourtant pas empêché que l'exigence de liberté s'affirme, au point de devenir la fonction spécifique de la politique. Soucieuse de sécurité, la politique a également et nécessairement affaire à la liberté, pour l'entraver ou la favoriser. Mieux, la liberté est la condition de possibilité de la politique, car sans une telle condition le fonctionnement social serait réductible à un mécanisme naturel qui, par définition, dispense de toute décision. La politique est ainsi sollicitée par deux logiques : une logique sécuritaire et une logique libertaire. Les choix politiques reviennent en dernière instance à ces deux tendances, selon que l'on s'accorde pour privilégier l'une ou l'autre. Les deux formes extrêmes de choix, qui correspondent aux cas où l'une des logiques a éliminé l'autre à son profit exclusif, sont des concepts limites pertinents, qui n'ont cependant pas eu d'équivalents dans l'histoire. Pas plus qu'aucun fanatisme sécuritaire n'a réussi à étouffer l'esprit de révolte, aucune société n'est viable si elle se désintéresse de sa sécurité. Sans doute faut-il suivre ici la recommandation rousseauiste qui rappelle que la sécurité doit toujours être le moyen de la liberté. Encore devons-nous nous empresser d'ajouter que la liberté elle-même n'est qu'un moyen, promettant la réalisation de toutes les possibilités humaines. Kant a su parfaitement montrer que, si la liberté devait être considérée comme une fin, le moyen de sa réalisation ne pourrait être que de l'ordre du non-libre, ce qui serait contradictoire. C'est dire que la démocratie, comprise comme le seul système politique qui interroge en permanence sa légitimité, actualise pleinement la finalité politique. Cette dernière remarque indique clairement que la politique ne saurait être seulement descriptive, mais s'affiche d'emblée prescriptive. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cité citoyenneté contrat social (Du) décision démocratie - Introduction droit droits de l'homme État gouvernement idéologie Lévi-Strauss Claude liberté Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de) nation oligarchie Platon Politique pouvoir - 1.POLITIQUE société civile

« politique, car sans une telle condition le fonctionnement social serait réductible à un mécanisme naturel qui, par définition, dispense de toute décision.

La politique est ainsi sollicitée par deux logiques : une logique sécuritaire et une logique libertaire.

Les choix politiques reviennent en dernière instance à ces deux tendances, selon que l'on s'accorde pour privilégier l'une ou l'autre.

Les deux formes extrêmes de choix, qui correspondent aux cas où l'une des logiques a éliminé l'autre à son profit exclusif, sont des concepts limites pertinents, qui n'ont cependant pas eu d'équivalents dans l'histoire.

Pas plus qu'aucun fanatisme sécuritaire n'a réussi à étouffer l'esprit de révolte, aucune société n'est viable si elle se désintéresse de sa sécurité.

Sans doute faut-il suivre ici la recommandation rousseauiste qui rappelle que la sécurité doit toujours être le moyen de la liberté.

Encore devons-nous nous empresser d'ajouter que la liberté elle-même n'est qu'un moyen, promettant la réalisation de toutes les possibilités humaines.

Kant a su parfaitement montrer que, si la liberté devait être considérée comme une fin, le moyen de sa réalisation ne pourrait être que de l'ordre du non-libre, ce qui serait contradictoire.

C'est dire que la démocratie, comprise comme le seul système politique qui interroge en permanence sa légitimité, actualise pleinement la finalité politique.

Cette dernière remarque indique clairement que la politique ne saurait être seulement descriptive, mais s'affiche d'emblée prescriptive. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cité citoyenneté contrat social (Du) décision démocratie - Introduction droit droits de l'homme État gouvernement idéologie Lévi-Strauss Claude liberté Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de) nation oligarchie Platon Politique pouvoir - 1.POLITIQUE société civile. »

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