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Publié le 15/10/2013

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Joan Fabre, Sophie Herry BREVET BLANC ÉPREUVE DE FRANÇAIS PREMIÈRE PARTIE : 1H30 Questions (15 points) et réécriture (5 points) : 1h15 Dictée (5 points) : 15 minutes DEUXIÈME PARTIE : 1H30 Rédaction (15 points) L'usage de la calculatrice et de tout document est interdit. Pour la deuxième partie (rédaction), l'usage d'un dictionnaire de langue française est autorisé. J'ai beau me recroqueviller, me rouler en boule, me dissimuler tout entière sous mes couvertures, la peur, une peur comme je ne me rappelle pas en avoir connu depuis, se glisse vers moi, s'infiltre... C'est de là qu'elle vient... je n'ai pas besoin de regarder, je sens qu'elle est là partout... elle donne à cette lumière sa teinte verdâtre... c'est elle, cette allée d'arbres pointus, rigides et sombres, aux troncs livides... elle est cette procession de fantômes revêtus de longues robes blanches qui s'avancent en file lugubre vers des dalles grises... elle vacille dans les flammes des grands cierges blafards qu'ils portent... Je voudrais m'échapper, mais je n'ai pas le courage de traverser l'espace imprégné d'elle, qui sépare mon lit de la porte. Je parviens enfin à sortir ma tête un instant pour appeler... On vient... " Qu'y a-t-il encore ? -- On a oublié de recouvrir le tableau. -- C'est pourtant vrai... Quel enfant fou... On prend n'importe quoi, une serviette de toilette, un vêtement, et on l'accroche le long de la partie supérieure du cadre... Voilà, on ne voit plus rien... Tu n'as plus peur ? -- Non, c'est fini. " Je peux m'étendre de tout mon long dans mon lit, poser ma tête sur l'oreiller, me détendre... Je peux regarder le mur à gauche de la fenêtre... la peur a disparu. Une grande personne avec l'air désinvolte, insouciant, le regard impassible des prestidigitateurs l'a escamotée en un tour de main. Nathalie SARRAUTE, Enfance (récit autobiographique) PREMIÈRE PARTIE <...

« J’ai beau me recroqueviller, me rouler en boule, me dissimuler tout entière sous mes couvertures, la peur, une peur comme je ne me rappelle pas en avoir connu depuis, se glisse vers moi, s’infiltre… C’est de là qu’elle vient… je n’ai pas besoin de regarder, je sens qu’elle est là partout… elle donne à cette lumière sa teinte verdâtre… c’est elle, cette allée d’arbres pointus, rigides et sombres, aux troncs livides… elle est cette procession de fantômes revêtus de longues robes blanches qui s’avancent en file lugubre vers des dalles grises… elle vacille dans les flammes des grands cierges blafards qu’ils portent… Je voudrais m’échapper, mais je n’ai pas le courage de traverser l’espace imprégné d’elle, qui sépare mon lit de la porte. Je parviens enfin à sortir ma tête un instant pour appeler… On vient… “ Qu’y a-t-il encore ? — On a oublié de recouvrir le tableau.

— C’est pourtant vrai… Quel enfant fou… On prend n’importe quoi, une serviette de toilette, un vêtement, et on l’accroche le long de la partie supérieure du cadre… Voilà, on ne voit plus rien… Tu n’as plus peur ? — Non, c’est fini.

” Je peux m’étendre de tout mon long dans mon lit, poser ma tête sur l’oreiller, me détendre… Je peux regarder le mur à gauche de la fenêtre… la peur a disparu. Une grande personne avec l’air désinvolte, insouciant, le regard impassible des prestidigitateurs l’a escamotée en un tour de main. Nathalie SARRAUTE, Enfance (récit autobiographique). »

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