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Commentaire sur Salluste, La Conjuration de Catilina (XX, 3-17)

Publié le 13/02/2023

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« Commentaire Salluste, La Conjuration de Catilina (XX, 3-17) « Mes projets, vous les avez tous déjà entendus séparément; mais je sens mon coeur s'enflammer chaque jour davantage quand je considère quelles seront les conditions de notre vie si nous ne travaillons pas nous-mêmes à conquérir notre liberté.

Car depuis que la république est devenue la possession, la chose de quelques puissants, invariablement c'est à eux que rois et tétrarques ont versé les impôts, que peuples et nations ont payé les tributs : tandis que nous tous, les énergiques, les braves, nobles et plébéiens, nous avons été la populace sans crédit, sans influence, esclaves de gens dont nous serions craints si l'État se portait bien.

Voilà pourquoi le crédit, le pouvoir, les honneurs, les richesses sont de leur côté ou là où ils le veulent ; à nous ils ont laissé les dangers, les échecs, les condamnations, la misère.

Jusqu'à quand, enfin, supporterez-vous cela, vous les plus braves des hommes ? Mourir courageusement ne vaut-il pas mieux que perdre honteusement une vie misérable et déshonorante après avoir servi de jouet à l'orgueil d'autrui ? En vérité, j'en prends à témoin les dieux et les hommes, notre victoire est à portée de main : nous sommes dans l'âge de la vigueur, solide est notre esprit; alors que chez eux, au contraire, les années et les richesses ont provoqué une usure totale.

Nous n'avons besoin que de commencer, les circonstances nous fourniront tout le reste.

Car qui parmi les mortels, s'il a un tempérament courageux, pourrait tolérer que ces gens accumulent des richesses qu'ils destinent au gaspillage en bâtissant sur la mer et en nivelant les montagnes, alors que nous n'avons pas d'argent, même pour le nécessaire ? qu'ils procèdent à une extension de leurs demeures en construisant deux bâtiments ou davantage, tandis que nous n'avons nulle part le moindre foyer ? Quand ils achètent des tableaux, des statues, des objets d'art, quand ils démolissent leurs nouvelles constructions pour en bâtir d'autres, bref quand ils imaginent cent moyens de dissiper et de gaspiller leur argent, ils ne peuvent pourtant pas, malgré leur fantaisie délirante, venir à bout de leurs richesses.

Alors que pour nous, c'est l'indigence dans notre logement, les dettes au dehors, un présent sinistre, un avenir encore plus sombre; en un mot, que nous reste-t-il, sinon l'air misérable que nous respirons ? Réveillez-vous donc ! Elle est là, oui, là, cette liberté que vous avez souvent désirée ! Mieux encore, les richesses, l'honneur, la gloire sont à votre portée : toutes ces récompenses, la fortune les a préparées pour les vainqueurs.

La situation, le moment, les risques, la misère, l'opulent butin de la guerre : tout cela, mieux que mes paroles, vous pousse à l'action.

Usez de moi comme chef ou comme soldat, ni mon esprit ni mon corps ne vous feront défaut.

Voilà exactement, je l'espère, ce que je ferai avec vous si je suis consul, à moins que par hasard je ne me trompe et que vous ne soyez disposés à être des esclaves plutôt que des maîtres.

». »

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