Devoir de Philosophie

Fiche lecture - Le Rire, Bergson

Publié le 15/06/2014

Extrait du document

lecture
Odile Feracci ECS 1A Fiche de lecture n°1 H. Bergson, Le rire (éditions PUF, coll. Quadrige) ? Chapitre I : Du comique en général - Le comique des formes et le comique des mouvements - Force d'expansion du comique I. Où faut-il chercher le rire ? Trois éléments fondamentaux sont à noter : d'abord, le rire est le propre de l'homme, donc le risible relève du champ purement anthropologique. Par exemple, on ne peut pas rire d'un paysage, on rira d'un animal parce qu'il nous rappellera une attitude humaine... Ensuite, le rire implique l'apathie : il faut laisser de côté les sentiments pour pouvoir rire de tout, donc en ce sens, le rire « s'adresse à l'intelligence pure ». Enfin, le rire est une affaire collective, donc suppose un groupe. II. On peut se demander sur quel principe repose le rire. Les deux exemples de la page 7 nous montrent que le rire est sous-tendu par le comique accidentel. On rit de la « raideur mécanique », c'est-à-dire que l'on fait les choses par automatisme ou distraction, ce qui crée une situation risible. On peut dire de façon générale qu'une situation sera d'autant plus comique que la cause semblera naturelle. Par ailleurs, la subjectivité amplifie, approfondit le comique : « Plus risible sera la distraction que nous aurons vue naître et grandir sous nos yeux, dont nous reconnaîtrons l'origine » (p. 9-10) Quelle fonction a le rire ? Il semble que le rire remplisse un rôle social. La vie exige de nous une attention constante, qui permet de nous adapter à des situations. De fait, il peut y avoir une risque de raideur du caractère et de l'esprit et le rire est justement là pour éviter cela. Il va nous permettre de faire la différence entre les automatismes ou distractions pouvant devenir comiques et ceux ne pouvant pas le devenir. III. Quelles sont les différentes formes de comique ? La première est le comique de formes. On ne peut pas définir le comique à partir de critères esthétiques (beau/laid) mais il faut plutôt partir du corps : ce qui est comique est de faire « grimacer son corps ». A travers notre corps, et en particulier à travers sa raideur, on exprime des choses qui vont donner des images comiques : par exemple un tic, une grimace... On a aussi le comique de caricature. Le travail du caricaturiste est de repérer les éléments qui pourraient potentiellement donner lieu à une grimace chez un individu. Il doit trouver ces traits pour les amplifier, afin d'en faire quelque chose de comique. L'imagination a un rôle important : elle nous aide à voir où se trouve le comique dans le corps. IV. Le deuxième genre de comique est le comique des mouvements et des gestes. La loi gouvernant cette forme de comique est la suivante : « Les attitudes, gestes et mouvements du corps humain sont risibles dans l'exacte mesure où ce corps nous fait penser à un simple mécanisme » (p. 22-23). Autrement dit : ce qui est comique est le fait de percevoir une sorte de mécanique chez un individu, c'est-à-dire quelqu'un de vivant. Par exemple, un orateur qui fait un discours accompagne sa parole de gestes. Dès que l'on remarque ces gestes, récurrents, on perçoit chez lui un automatisme qui va produire un effet comique. L'imitation est également comique car on va révéler les gestes mécaniques ancrés chez une personne. De même que les gestes répétés d'un orateur, qui créent une mécanique, nous font rire, la similitude, par exemple de deux visages qui se ressemblent, produit un effet comique. C'est d'ailleurs d'autant plus risible que les personnages sont nombreux (par exemple les marionnettes). V. On a un processus d' « expansion du comique » : Il faut s'arrêter sur l'expression « du mécanique plaqué sur du vivant ». En effet, de cette image centrale partent trois directions divergentes. 1. Première direction On peut généraliser l'idée d'une mécanique plaquée sur du vivant à l'idée d'une raideur en génér...

lecture

« L'imitation est également comique car on va révéler les gestes mécaniques ancrés chez une personne. De même que les gestes répétés d'un orateur, qui créent une mécanique, nous font rire, la similitude, par exemple de deux visages qui se ressemblent, produit un effet comique.

C'est d'ailleurs d'autant plus risible que les personnages sont nombreux (par exemple les marionnettes). V. On a un processus d' « expansion du comique » : Il faut s'arrêter sur l'expression « du mécanique plaqué sur du vivant ».

En effet, de cette image centrale partent trois directions divergentes. 1.

Première direction On peut généraliser l'idée d'une mécanique plaquée sur du vivant à l'idée d'une raideur en général.

Dans cette perspective, il serait facile de dire d'un vêtement qu'il est ridicule en tant qu'enveloppe rigide.

Pourtant, la mode vestimentaire, aujourd'hui, ne nous fait pas rire.

Par contre, quelqu'un qui s'habille avec des vêtements d'autrefois sera risible car considéré comme déguisé. Donc on a une première série de problèmes : on explique le rire par la rupture, l'originalité ; c'est pour cela que les déguisements font rire.

Alors toute caractéristique d'un corps peut être vue comme un artifice et nous faire rire (coloration de cheveux, nez rouge...) Par extension, cela est valable pour la nature (on rira d'un chien à moitié tondu, de fleurs artificielles...) et même pour la société où l'on trouve des automatismes risibles (par exemple la solennité exagérée lors de commémorations, le fonctionnement des fonctionnaires comme des machines...) 2.

Deuxième direction Cette fois-ci, on peut considérer que le corps est une enveloppe rigide pour l'âme, comme l'était le vêtement auparavant. La loi régissant cela est la suivante : « Est comique tout incident qu'appelle notre attention sur le physique d'une personne alors que le moral est en cause ».

Cela signifie que le comique naîtra du sentiment de superposition de l'âme et du corps. Ainsi, une situation sera comique quand le corps prendra le pas sur l'âme.

Par exemple, « un orateur qui éternue au moment le plus pathétique de son discours ».

[autres exemples p.39-40] Si l'on élargit l'image du corps qui prend le dessus sur l'âme, on arrive à quelque chose de plus général : la forme prime sur le fond.

Par exemple, au théâtre, on fait parler un médecin comme si la médecine importait peu et que l'important était qu'il y ait des médecins.

[autres exemples p.41] Enfin, on a la loi des harmoniques comiques.

Par exemple, toujours en prenant le cas d'une profession, il s'agit d'ajouter au ridicule professionnel le ridicule physique. 3.

Troisième direction Quand on plaque du mécanique sur du vivant, on rit parce qu'on transfigure une personne à une chose (puisque le mécanique est une chose).

Donc on peut généraliser le mécanique à l'idée de chose puisque « nous rions toutes les fois qu'une personne nous donne l'impression d'une chose ».

Par exemple, lorsqu'on regarde deux clowns qui se cognent, tombent, et rebondissent de façon répétée, on perd peu à peu l'idée que ce sont des individus et ils deviennent à nos yeux des objets [autre exemple p.45].

Il faut noter qu'il n'est pas nécessaire d'aller au bout de l'identification personne/chose pour obtenir un effet comique.

Il y a en effet un travail de l'individu pour engendrer du comique : c'est le « suggestion ».  Chapitre II : Le comique de situation et le comique de mots I. Le comique de situation suit la loi suivante : « Est comique tout arrangement d'actes et d'événements qui nous donne, insérées l'une dans l'autre, l'illusion de la vie et la sensation nette d'un agencement. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles