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Nietzsche, Le Gai Savoir, § 119. Commentaire

Publié le 01/02/2014

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nietzsche

« Cause et effet – Nous appelons ‘explication’ ce qui nous distingue des degrés de connaissance et de science plus anciens, mais ceci n’est que ‘description’. Nous décrivons mieux, – nous expliquons tout aussi peu que tous nos prédécesseurs. Nous avons découvert de multiples successions, là où l’homme naïf et le savant des civilisations plus anciennes ne voyaient que deux choses : la ‘cause’ et l’ ‘effet’ ; nous avons perfectionné l’image du devenir, mais nous ne sommes pas au-delà de cette image, ni derrière. La suite des ‘causes’ se présente en tout cas plus complète devant nous ; nous déduisons : il faut que telle chose ait précédé pour que telle autre suive – mais pour cela nous n’avons rien compris. […] D’ailleurs, comment saurions-nous expliquer ! Nous ne faisons qu’opérer avec des choses qui n’existent pas, avec des lignes, des surfaces, des corps, des atomes, des temps divisibles, des espaces divisibles, – comment une explication saurait-elle être possible, si, de toute chose, nous faisons d’abord une image, notre image ? Il suffit de considérer la science comme une humanisation des choses, aussi fidèle que possible ; nous apprenons à nous décrire nous-mêmes toujours plus exactement, en décrivant les choses et leur succession. «

 

Nietzsche, Le Gai Savoir, § 119.

 

     Peut-on vraiment accéder à la vérité de la réalité ? La science comme organisation de connaissances peut-elle remonter à la vérité ? La thèse de Nietzsche à l’endroit de ces questions est radicale : si les prétentions du savoir scientifique sont moteur d’une certaine progression dans l’ordre de la connaissance, la science est trop entachée de subjectivité pour se hisser à la vérité du réel comme tel. Il s’attache au pouvoir explicatif de la science qui verse en fait dans une description. Le progrès de la connaissance est certes incontestable, mais la critique du positivisme, n’est vrai que ce qui est expliqué, permet de détruire certaines illusions sans pouvoir pour autant être en adéquation avec la réalité. La faiblesse de la science réside dans le principe explicatif de la cause et de l’effet. Car la modernité va constituer la science sur ce principe de cause à effet : dans les mêmes conditions les mêmes causes engendrent les mêmes effets. Mais qu’entendre par cause, par effet et surtout existe-il un lien de nécessité entre cause et effet ? 

nietzsche

« Peut-on vraiment accéder à la vérité de la réalité ? La science comme organisation de connaissances pe ut-elle remonter à la vérité ? L a thèse de Nietzsche à l’endroit de ces questions est radicale : si les prétentions du savoir scientifique sont moteur d’une certaine progression dans l’ordre de la connaissance, la science est trop entachée de subjectivité pour se hisser à la vérité du réel comme tel.

Il s’attache au pouvoir explicatif de la science qui verse en fait dans une description.

Le progrès de la connaissance est certes incontestable, mais la critique du positivisme, n’e st vrai que ce qui est expliqué , permet de détruire certaines illusions sans pouvoir pour autant être en adéquation avec la réalité.

La faiblesse de la science réside dans le principe explicatif de la cause et de l’effet.

Car la modernité va constituer la science sur ce principe de cause à effet : dans les mêmes conditions les mêmes causes engendrent les mêmes effets.

Mais qu’entendre p ar cause, par effet et surtout existe -il un lien de nécessité entre cause et effet ? La raison comme faculté dynamique activée par le désir de tout expliquer, de rendre raison de tout est conduite par la double question du pourquoi et du c omment.

Pourquoi les choses sont telles et pas autrement ? Comment expliquer les phénomènes naturels ? La science ne saurait se satisfaire de ce qui est contingent, c’est -à -dire ce qui aurait pu ne pas être, ce qui aurait pu être autrement.

Il faut donc tr ouver des causes explicatives à ce qui est nécessaire.

Aristote le signifie clairement dans la Métaphysique : « Il n’y a de science que du générale et du nécessaire ».

La science se déploie sur fond de cette opposition fondamentale entre la contingence et la nécessité en ne visant qu’à expliquer les phénomènes.

Expliquer, c’est faire apparaître la cause d’un fait dont ce dernier est l’effet d’une autre cause.

D’où vient, par exemple, la vapeur ? La raison réside dans la composition chimique de l’eau et de l a relation moléculaire par rapport à la température.

C’est pourquoi Nietzsche rappelle la vocation du savoir scientifique : « Nous appelons ‘explication’ ce qui nous distingue des degrés de connaissance et de science plus anciens ».

Implicitement, notre au teur fait référence à la révolution scientifique de la physique moderne avec Copernic et Galilée, et par ailleurs à la rénovation des sciences mathématiques et aux fondements des sciences expérimentales.

Nietzsche constate que les sciences ont pour modèle la mathématique et à ses modes de raisonnement, en l’occurrence la d éduction.

Celle-ci introduit un lien de nécessité entre deux événements selon la lo gique suivante : A est B, B est C, donc A est C.

La conclusion se tire nécessairement et logiquement des prémisses.

Ce raisonnement s’applique au devenir, c’est -à -dire à l’apparition de faits nouveaux dans le temps, et assure le pouvoir de prédiction de la science.

Savoir, c’est prévoir , et prévoir c’est pouvoir .

La déduction est un rapport de cause à effet.

Lorsque l’on pense qu’un fait est la cause d’un autre fait, on suggère que le premier est la raison de l’effet, ou bien qu’il le comprend comme son développement nécessaire.

Exemple, si on lâche une pierre à telle hauteur, elle chutera sur le sol selon tel le vitesse déterminée.

Si on dispose d’informations nécessaires en t1, instant du lâcher en connaissant la résistance de l’air, en s’appuyant sur la loi de la pesanteur, on peut déduire sans aucune expérience la force de l’impact.

Apparemment, la science n ’a pas recours à la description, ce qui nous renverrait à la contingence, puisqu’elle explique selon le principe de cause à effet et donc énonce une prédiction a priori, c’est-à -dire selon les seuls liens nécessaires entre les phénomènes.

Mais que vaut une explication scientifique ? En quoi mérite-t- elle le qualificatif de scientifique ? Y a -t- il une relation nécessaire entre la cause et l’effet ? Dans La Physique, Aristote prétend expliquer le mouvement d’une pierre : si la pierre que l’on jette en l’air tombe, c’est parce qu’elle veut rejoindre son lieu naturel.

La cause du phénomène de la chute serait la poussée interne (le désir ?) qui précipiterait la pierre vers la terre.

On ne sera pas victime de notre exemple.

Car la science de la nature retient cette loi de cause à effet comme la loi principielle.

Pour revenir à Aristote, quelle est la véracité de cette explication ? Rien au fond n’est vraiment expliquer : où tombera la pierre ? Quelle sera sa trajectoire ? Quelle est la vraie cause ou encore la première cause de sa chute ? Pour Nietzsche, cette explication n’est rien d’autre d’une mauvaise description parce qu’on ne retient du phénomène que le lancer sans prendre en considération la particularité spatio -temporelle du processus.

On se souvient de Molière qui dans Le Malade imaginaire. »

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