)0( SI LES FORTERESSES ET BIEN D'AUTRES CHOSES QUE CHAQUE JOUR FONT LES
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
désarmes, tu commences à les offenser, tu montres que tu te
défies d'eux, ou pour lâcheté ou pour manque de foi" ; et l'une
et l'autre de ces opinions engendre haine contre toi.
Et comme
tu ne peux rester désarmé, il te faut te tourner vers la milice
mercenaire, laquelle est de cette qualité qu'on a dite ci-dessus ;
et quand elle serait bonne, elle ne peut être assez grande pour
te défendre des ennemis puissants et des sujets suspects.
C'est
pourquoi, comme j'ai dit, un prince nouveau dans une monar-
chie nouvelle y a toujours organisé l'armée ; et de ces exemples,
les histoires en sont pleines.
Mais quand un prince acquiert un
Etat nouveau qui s'ajoute comme un membre à son Etat ancien,
alors il est nécessaire de désarmer cet Etat, excepté ceux qui,
pendant la conquête, ont été tes partisans ; et ceux-là aussi avec
le temps et les occasions, il est nécessaire de les rendre mous et
efféminés ; et de s'organiser de façon que les armes de tout ton
Etat soient seulement chez ces soldats qui te sont propres et
vivent auprès de toi dans ton ancien Etat.
Nos ancêtres avaient coutume — ceux qui étaient estimés
sages — de dire qu'il fallait tenir Pistoia par les partis, et Pise
par les forteresses ; et c'est pourquoi dans telle ou telle ville à
eux sujette ils nourrissaient les discordes, pour les posséder plus
facilement.
Cela, en ces temps où l'Italie était dans une certaine
mesure équilibrée, devait être fort bien fait ; mais je ne crois
pas que cela se puisse donner aujourd'hui pour précepte : car
je ne crois pas que les divisions aient jamais fait aucun bien ;
au contraire il est inévitable, lorsque l'ennemi approche, que les
villes divisées soient aussitôt perdues, car toujours le parti le
plus faible se réunira aux forces étrangères, et l'autre ne pourra
résister.
Les Vénitiens, mus, comme je crois, par les raisons susdites,
nourrissaient les factions guelfe et gibeline dans les cités à eux
sujettes ; et bien qu'ils ne les laissassent jamais en venir à l'effu-
sion de sang, cependant ils nourrissaient entre eux ces dissenti-
ments, afin qu'occupés de leurs différends ces citadins ne
s'unissent pas contre eux.
Ce qui ensuite, comme on voit, ne
leur tourna pas à propos ; car étant vaincus à Vailà, aussitôt un.
»
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