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Alain Rémond Chaque jour est un adieu - Sujet non corrigé

Publié le 21/01/2020

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alain

Alain Rémond

Chaque jour est un adieu Éditions du Seuil, 2000

Dans son ouvrage Chaque jour est un adieu, l’auteur Alain Rémond évoque son enfance passée à Trans, village de Bretagne, « trou perdu en pleine campagne » où le narrateur a vécu comme « au paradis terrestre ». Les parents et les dix enfants, sa « tribu », y arrivent en 1952.

Aujourd’hui, journaliste et écrivain, il vit à Paris.

Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier. Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. On s’asseyait autour de la table, en attendant notre tour. Le menuisier sortait sa tondeuse mécanique et il coupait tranquillement, en prenant tout son temps, la cigarette papier maïs aux lèvres, la cendre qui nous dégringolait dans le cou. Il coiffait les hommes, exclusivement. Les vieux buvaient un coup, fumaient, discutaient, racontaient tous les potins du bourg, se rappelaient de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures. Nous, les enfants, on écoutait, fascinés. Fallait surtout pas être pressés. On ressortait de la cuisine du menuisier à la nuit noire, la tête bien fraîche : son style, au menuisier, c’était la coupe au bol, bien dégagé très haut sur les oreilles et dans la nuque. Quand on rentrait à la maison, les autres se moquaient de nous. Pas grave : ils y passeraient à leur tour. [...]

Juste à côté de la maison, il y avait un boucher, qui possédait son propre abattoir. On était tout le temps fourrés chez lui, dans sa cour, à le regarder tuer les bêtes. Bien sûr, ça impressionnait, mais, à force, on s’habituait. Lui, ce qu’il ne supportait pas, c’était de tuer des agneaux. Il pleurait, quand il tuait des agneaux. Le reste, les veaux, les cochons, c’était son boulot et on adorait se faire peur en le regardant faire son boulot.

Mais la cour du boucher, c’était aussi le rite de la lessiveuse. Ma mère faisait bouillir le linge dans une grande lessiveuse sous laquelle brûlait un feu d’enfer et c’était là, dans la cour du boucher, qu’elle pouvait le faire tranquillement. Ça prenait le temps qu’il fallait, surtout les draps. Après, il fallait aller laver le linge au doué, comme on appelait le lavoir. Un kilomètre à pied, à pousser la brouette pleine de linge. Un kilomètre pour

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« AUTOBIOGRAPHIE • SUJET revenir.

Au doué, une mare en plein champ avec un petit abri en tôle, ma mère s'agenouillait dans une caisse en bois garnie de paille et savonnait, frappait le linge avec le battoir, savonnait, rinçait, frappait, rinçait, tor­ dait ...

Ça fait très image d'Épinal 1 le lavoir à l'ancienne, vieille tradition 30 de nos belles campagnes.

Mais ma mère, ça ne la faisait pas tellement rêver.

Qu'il pleuve, qu'il vente, il fallait aller au doué, pousser la brouette, s'agenouiller, savonner, frotter, frapper, revenir en poussant la brouette.

Pendant les vacances, on l'accompagnait, on passait l'après-midi avec elle.

Pour nous, c'était une aventure de plus.

Dans le champ près du doué, on as jouait, on lisait, on discutait.

[ ...

] Et puis on étendait le linge avec elle, dans la cour, on se cachait sous les draps qui sentaient l'herbe, les arbres et le savon de Marseille.

1.

Image d'Épinal : image populaire.

• Questions (15 points) 1.

NOSTALGIE DE L'ENFANCE 6,5 POINTS IJ>.

1.

a) A quel temps est écrit ce texte? (0,5 point) b) Donnez deux valeurs de ce temps en citant un exemple pour chacune d'elles.

(J point) "'"2.

«Fallait surtout pas être pressés» (ligne 9).

a) De quel niveau de langue relève cette phrase ? Justifiez votre réponse.

(1 point) b) Dans le premier paragraphe, relevez deux expressions du même niveau de langue.

(0,5 point) c) Pourquoi le narrateur utilise-t-il ce niveau de langue ? (0,5 point) d) Réécrivez cette phrase dans un autre niveau de langue.

(0,5 point) ..,.

3.

Dans l'expression« ça impressionnait» (ligne 16), remplacez le pro­ nom « ça» par un substitut nominal plus approprié.

(0,5 point) IJ>.

4.

Pour évoquer les souvenirs du passé, les cinq sens sont sollicités.

Nommez-en trois et donnez pour chacun d'eux un exemple choisi dans l'ensemble du texte.

(1,5 point) .,.

5.

Comment appelle-t-on ce genre de récit ? {0,5 point) 1 1. »

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