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Albert SAMAIN (1858-1900). « Automne. » (Le chariot d'or.)

Publié le 22/03/2011

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   Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets, Là-bas tord la forêt comme une chevelure. Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets.    L'Automne qui descend des collines voilées    Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;    Et voici que s'afflige avec plus de ferveur    Le tendre désespoir des roses envolées.    Le vol des guêpes d'or qui vibrait sans repos S'est tu ; le pêne grince à la grille rouillée ; La tonnelle grelotte et la terre est mouillée, Et le linge blanc claque, éperdu, dans Enclos.    Le jardin nu sourit comme une face aimée Qui vous dit longuement adieu, quand la mort vient ; Seul, le son d'une enclume ou l'aboiement d'un chien Monte, mélancolique, à la vitre fermée.    Suscitant des pensers d'immortelles1 et de buis, La cloche sonne, grave, au cœur de la paroisse ; Et la lumière, avec un long frisson d'angoisse, Écoute au fond du ciel venir les longues nuits...    Vous ferez de ce texte un commentaire composé qui mette en évidence l'intérêt personnel que vous y découvrez. Vous pourrez, par exemple, montrer par quels moyens le poète réussit à créer un climat très particulier de mélancolie.    1. Les immortelles, fleurs dont l'aspect ne change pas quand elles se dessèchent, symbolisent la durée du souvenir. Aussi servent-elles à tresser des guirlandes funéraires.

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