Anthologie Fleurs du mal
Publié le 03/09/2023
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Anthologie,
Les Fleurs du Mal
Les Fleurs du Mal est un recueil de poésie écrit par
Charles Baudelaire et publié en 1857 pour le 1ère fois.
Dans cet œuvre le poète va s’essayer à différent
mouvement comme le romantisme, le mouvement
parnassien et le symbolisme.
On peut distinguer de
nombruex grand thèmes du roman dans lequel on
développera quelques exemple de poèmes chacun
J’ai choisie les thèmes :
1/ La mort
2/ L’amour
3/ La chute
4/ Les paysage
5/ Le vin
6/ La décomposition Universelle
1/ La Mort et l’angoisse du temps
Une charogne, Spleen et Idéal, XXIX
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
A travers ce poème, Baudelaire rappelle une
promenade faite avec un être aimé.
Durant cette
promenade, il découvre une charogne en train de se
décomposés au bord de la route.
Au fur et à mesure de
la lecture, on découvre une analogie entre la charogne
et une femme.
La manière très poétique de construire
son poème nous offre un contraste très marqué entre le
fond et la forme.
Il transforme la boue (la charogne en
décomposition) en or (poésie traitant de la femme)
Ce poème jugé trop violent a été censuré dans
certaines éditions du recueil.
La mort des pauvres, La mort, CXXII
C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir ;
A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;
C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;
C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !
Ce sonnet s’inscrit dans la même logique que les
autres poème de cette section.
Baudelaire affirme que
la mort n’est pas que négative.
En effet, dans celui-ci,
l’auteur compare la mort à une vie plus digne comme
le prouve les vers 1 et 6.
Pour les pauvres, la mort est une lumière au bout d’un
tunnel sombre et noir, les pauvres peuvent donc rêver
d’une vie digne avec la joie, le bonheur… Que leur
procure le paradis comme mentionné au vers 7 et 8
« livres » signifiant la Bible.
2/ L’amour
Le Flambeau vivant, Spleen et Idéal, XLIII
Ils marchent devant moi, ces yeux pleins de lumières,
Qu’un Ange très-savant a sans doute aimantés ;
Ils marchent, ces divins frères qui sont mes frères,
Suspendant mon regard à leurs feux diamantés.
Me sauvant de tout piège et de tout péché grave,
Ils conduisent mes pas dans la route du Beau ;
Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave ;
Tout mon être obéit à ce vivant flambeau.
Charmants Yeux, vous brillez de la clarté mystique
Qu’ont les cierges brûlant en plein jour ; le soleil
Rougit, mais n’éteint pas leur flamme fantastique ;
Ils célèbrent la Mort, vous chantez le Réveil ;
Vous marchez en chantant le réveil de mon âme,
Astres dont le soleil ne peut flétrir la flamme !
Dans une vision idéalisé de l’amour, ce sonnet
régulier magnifie le rôle de la femme.
Le poète
va personnifier les yeux de la femme dans le titre
symbolisant le pouvoir salvateur de ceux ci.
Les
yeux sont synonyme d’espoir, de renaissance.
Sans jamais décrire physiquement ces yeux et
sans jamais nommé cette femme, Baudelaire
donne une valeur mystique à l’amour.
Le Serpent qui danse, Spleen et Idéal, XXVIII
Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.
À te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur !
Ce poème est composé de 9 quatrain en rime
croisée alternativement féminine et masculine.
C’est un poème dédié à Jeanne Duval, l’une des
maîtresse de Baudelaire.
Elle symbolise
l’exotisme voir l’érotisme mais aussi un amour
passionnel source de souffrance.
Cette dualité
est représenté dans ce poème par son coté
intense mais illusoire, paradis artificiel
3/ La chute
A une passante, Tableaux parisiens, XCIII
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Ce poème de forme classique (sonnet) va marqué une
dualité entre une passante qui incarne l’idéal de beauté et
le spleen de l’espoir perdu car il ne la reverra plus jamais et
personne ne pourra égaler sa beauté.
Ce moment en
dehors du temps du pur bonheur est très vite effacé par la
réalité de la ville et du temps qui passe.
La chute est caractérisé par la « nuit » puis par les adverbe
« jamais » et « trop tard ».
La relation entre le spleen et le thème urbain va en réalité
constituer un poème moderne.
4/ Les paysages
De profundis Clamavi, Spleen et idéal, XXX
J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C’est un univers morne à l’horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème ;
Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre ;
C’est un pays plus nu que la terre polaire ;
— Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !
Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ;
Je jalouse le sort des plus....
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