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Anthologie sur l'amour

Publié le 20/03/2011

Extrait du document

amour

Préface

 

                La poésie est une forme littéraire qui à traverser toutes les époques. Elle est un facteur libérateur pour les auteurs. En effet, ils s’en servent pour exprimer leurs sentiments et ainsi les faire partager aux lecteurs. La poésie a aussi été utilisée pour lutter contre la censure. Cette forme poétique est encore utilisée aujourd’hui. Dans cette anthologie, les poèmes proviennent de différents mouvements littéraires et ont pour thèmes l’amour.  Se sentiment est un de ceux qu’on a le plus envi d’étaler, il peut rendre heureux ou malheureux, être partager ou non...                  

                Je vais ainsi vous parler des différentes façons de parler de l’amour et répondre à cette question : Comment le lyrisme se li avec la poésie amoureuse?

 

                Quand les poètes parlent d’amour, ils ont pour la plupart un destinataire. Il adresse leurs textes à une femme en particulier, pour leurs déclarer sont amour comme le fait Robert Desnos dans « J’ai tant rêvé de toi «, quand il dit « Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi «, on voit que la personne à qui il s’adresse est la personne qu’il aime et il lui dit très clairement, il lui fait comprendre aussi qu’elle est celle qui comptes vraiment à ces yeux.  Théophile de Banville fait de même « Tout me ravit; j'adore Tout ce qui vient de toi «

                Il arrive aussi que les poètes parlent de l’amour tout simplement. De leurs expériences heureuses ou pas et des sensations qu’elle peut provoquer. C’est ce dont parle Marcelline Desbordes-Valmores. Dans son poème elle répond à une question que tout le monde peut se pauser un jour : Est-ce que l’amour rend heureux ? Elle nous dit que l’amour fait parti de la vie, qu’une foi qu’on l’a connut sans lui l’existence devient pénible, que malgré la souffrance que ce sentiment peut provoquer, cela n’est rien comparer au bonheur qu’il apporte. « Souvent enfin la mort est dans l'amour  Et cependant... oui, l'amour rend heureuse ! « Louis Aragon lui nous dis le contraire dans son poème « Il n’y a pas d’amour heureux «. Pour L. Aragon, l’Homme ne sait pas garder le bonheur et l’amour ne fait qu’aggraver cette situation. Pour Molière, il ne faut pas perdre de temps, et aimer tant qu’on le peut.

                Tous les poètes font l’éloge de la femme pour qui ils écrivent ou de la Femme en général. Victor Hugo nous le prouve dans son poème « Les femmes sont sur la terre «  quand il dit « Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser «.  François Malherbe lui aussi nous fait l’éloge de « Caliste «, la femme à qui il adresse son texte : « Il n’est rien de si beau comme Caliste est belle. C’est une œuvre où Nature a fait tous ses efforts «. Et Théophile de Banville fait de même dans son poème « Reste belle « : « Non, ta grâce de femme, Rien ne peut la ternir «

 

                Le lyrisme est un courant littéraire qui provient de l’instrument de musique la lyre. Elle été utilisée dans l’antiquité pour faire l’éloge d’une personne accompagnée d’une mélodie. Cela à créée la poésie lyrique qui traite les sentiments du poète en utilisant le « je «. Comme Théophile Viau, Robert Desnos, Théophile Gautier ou Charles Baudelaire. Le lyrisme vise aussi l’idéal comme dans le poème de Théophile de Banville « Reste belle « et il utilise aussi la musicalité avec des rythmes, des refrains et des couplets comme on peut le constater dans le poème de Louis Aragon « Il n’y a pas d’amour heureux «.

                La poésie lyrique est liée au registre élégiaque, comme nous avons pu le voir au par avant, les poètes font l’éloge de leurs destinataires.

 

                Dans les poèmes que j’ai choisis, les poètes font aussi bien l’éloge de l’amour mais dans certains ils révèlent aussi la difficulté à être amoureux. Ils sont réalistes et c’est cela qui m’a plu.

 

                Nous pouvons donc constater que chaque poètes à sa définitions de l’amour, qu’ils utilisent le lyrisme et l’éloge.

Table des matières

 

 

 

-          « Il n’y a rien de si beau «, François Malherbe

 

-          « J’ai trop d’honneur à être amoureux «, Théophile Viau

 

-          « L’amour «, Marcelline Desbordes-Valmores

 

-          « J’ai dans mon cœur «, Théophile Gautier

 

-          « Les femmes sont sur la terre «, Victor Hugo

 

-          « Reste belle «, Théophile de Banville

 

-          « J’ai tant rêvé de toi «, Robert Desnos

 

-          « Même quand nous dormons «, Paul Eluard

 

-           Les nouvelles fleurs du mal, Charles Baudelaire

 

-          « Il n’y a pas d’amour heureux «, Louis Aragon

 

-          « Stances Galantes «, Molière

 

-          « Secret du cœur «, Albert Freland

 

 

 

 

 

 

Poèmes

 

 

 

 

 

 

Il n’est rien de si beau comme Caliste est belle. C’est une œuvre où Nature a fait tous ses efforts ; Et notre âge est ingrat qui voit tant de trésors, S’il n’élève à sa gloire une marque éternelle. La clarté de son teint n’est pas chose mortelle : Le baume est dans sa bouche, et les roses dehors ; Sa parole et sa voix ressuscitent les morts, Et l’art n’égale point sa douceur naturelle. La blancheur de sa gorge éblouit les regards ; Amour est en ses yeux, il y trempe ses dards, Et la fait reconnaître un miracle visible. En ce nombre infini de grâces et d’appas, Qu’en dis-tu, ma raison ? crois-tu qu’il soit possible D’avoir du jugement, et ne l’adorer pas ?

François Malherbe, « Il n'y a rien de si beau... « 1608

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai trop d'honneur d'être amoureux, Et vois bien que les plus heureux Ont droit de me porter envie: Mais quoi que menace le sort, Je puis bien défier la mort Puisque vous possédez ma vie. Les plus dévotieux mortels, Rendant leur service aux autels Qu'on dresse aux déités suprêmes, Ne font brûler que de l'encens; Et pour vous adorer je sens Que je me suis brûlé moi-même. Les rois ont de divers honneurs, Leurs esclaves sont des seigneurs, Les éléments sont leur partage, Toute la terre est leur maison: Moi je n'ai rien qu'une prison, Mais je l'estime davantage.

Théophile Viau, Oeuvres poètiques, première partie, , « J'ai trop d'honneur à être amoureux « 1623

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous demandez si l'amour rend heureuse ; Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour. Ah ! pour un jour d'existence amoureuse, Qui ne mourrait ? la vie est dans l'amour. Quand je vivais tendre et craintive amante, Avec ses feux je peignais ses douleurs : Sur son portrait j'ai versé tant de pleurs, Que cette image en paraît moins charmante. Si le sourire, éclair inattendu, Brille parfois au milieu de mes larmes, C'était l'amour ; c'était lui, mais sans armes ; C'était le ciel... qu'avec lui j'ai perdu. Sans lui, le cœur est un foyer sans flamme ; Il brûle tout, ce doux empoisonneur. J'ai dit bien vrai comme il déchire une âme : Demandez-donc s'il donne le bonheur ! Vous le saurez : oui, quoi qu'il en puisse être, De gré, de force, amour sera le maître ; Et, dans sa fièvre alors lente à guérir, vous souffrirez, ou vous ferez souffrir. Dès qu'on l'a vu, son absence est affreuse ; Dès qu'il revient, on tremble nuit et jour ; Souvent enfin la mort est dans l'amour ; Et cependant... oui, l'amour rend heureuse !

Marceline Desbordes-Valmores, Elégies XIXème siècle, « L'amour «

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai dans mon cœur, dont tout voile s'écarte,  Deux bancs d'ivoire, une table en cristal,  Où sont assis, tenant chacun leur carte,  Ton faux amour et mon amour loyal. J'ai dans mon cœur, dans mon cœur diaphane,  Ton nom chéri qu'enferme un coffret d'or ;  Prends-en la clef, car nulle main profane  Ne doit l'ouvrir ni ne l'ouvrit encor. Fouille mon cœur, ce cœur que tu dédaignes 

Et qui pourtant n'est peuplé que de toi,  Et tu verras, mon amour, que tu règnes  Sur un pays dont nul homme n'est roi !

Théophile Gautier, Espana 1845, « J’ai dans mon cœur «

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser ; L'univers est un mystère Que commente leur baiser. C'est l'amour qui, pour ceinture, A l'onde et le firmament, Et dont toute la nature, N'est, au fond, que l'ornement. Tout ce qui brille, offre à l'âme Son parfum ou sa couleur ; Si Dieu n'avait fait la femme, Il n'aurait pas fait la fleur. A quoi bon vos étincelles, Bleus saphirs, sans les yeux doux ? Les diamants, sans les belles, Ne sont plus que des cailloux ; Et, dans les charmilles vertes, Les roses dorment debout, Et sont des bouches ouvertes Pour ne rien dire du tout. Tout objet qui charme ou rêve Tient des femmes sa clarté ; La perle blanche, sans Eve, Sans toi, ma fière beauté, Ressemblant, tout enlaidie, A mon amour qui te fuit, N'est plus que la maladie D'une bête dans la nuit.

Victor Hugo, Les Contemplations 1856 « Les femmes sont sur la terre «

 

 

 

 

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m'est chère?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des années, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé A toutes les apparences de la vie Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, Couché avec ton fantôme Qu'il ne me reste plus peut-être, Et pourtant, qu'a être fantôme Parmi les fantômes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promène Et se promènera allègrement Sur le cadran solaire de ta vie.

Robert Desnos, Corp et bien 1930, « J'ai tant rêvé de toi «

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autre

Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lac

Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours

Un jour après un jour une nuit après nous.

             

Paul Eluard, Le dur désir de durer  1946, « Même quand nous dormons «

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que m'importe que tu sois sage ! Sois belle ! et sois triste ! Les pleurs Ajoutent un charme au visage, Comme le fleuve au paysage ; L'orage rajeunit les fleurs. Je t'aime surtout quand la joie S'enfuit de ton front terrassé ; Quand ton cœur dans l'horreur se noie ; Quand sur ton présent se déploie Le nuage affreux du passé. Je t'aime quand ton grand œil verse Une eau chaude comme le sang ; Quand, malgré ma main qui te berce, Ton angoisse, trop lourde, perce Comme un râle d'agonisant. J'aspire, volupté divine ! Hymne profond, délicieux ! Tous les sanglots de ta poitrine, Et crois que ton cœur s'illumine Des perles que versent tes yeux !

Charles Baudelaire, Les Nouvelles Fleurs du mal 1966

 

 

 

Il n'y a pas d'amour heureux Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix; Et quand il croit serrer son bonheur il le broie. Sa vie est un étrange et douloureux divorce; Il n'y a pas d'amour heureux. Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin. A quoi peut leur servir de ce lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains. Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes; Il n'y a pas d'amour heureux. Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte en moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux. Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux. Il n'y a pas d'amour qui ne soit douleur. Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri. Il n'y a pas d'amourdont on ne soit flétri. Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs. Il n'y a pas d'amour heureux. Mais c'est notre amour à tous les deux.

Louis Aragon, La Diane française 1994, « Il n’y a pas d’amour heureux «

 

 

 

 

 

Souffrez qu'amour cette nuit vous réveille ; Par mes soupirs laissez-vous enflammer ; Vous dormez trop, adorable merveille, Car c'est dormir que de ne point aimer. Ne craignez rien ; dans l'amoureux empire Le mal n'est pas si grand que l'on le fait Et, lorsqu'on aime et que le coeur soupire, Son propre mal souvent le satisfait. Le mal d'aimer, c'est de vouloir le taire : Pour l'éviter, parlez en ma faveur. Amour le veut, n'en faites point mystère. Mais vous tremblez, et ce dieu vous fait peur ! Peut-on souffrir une plus douce peine ? Peut-on subir une plus douce loi ? Qu'étant des coeurs la douce souveraine, Dessus le vôtre amour agisse en roi ; Rendez-vous donc, ô divine Amarante ! Soumettez-vous aux volontés d'Amour ; Aimez pendant que vous êtes charmante, Car le temps passe et n'a point de retour.

Molière, « Stances Galantes «

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien que mon regard le plus tendre Ne semble jamais te charmer, Et que tu daignes bien m'entendre Sans vouloir paraître m'aimer, Oh ! tu n'es pas indifférente ! Dans ton oeil rêveur j'ai surpris Souvent quelque pensée errante... Ah! tu m'aimes, je l'ai compris! C'est vainement, ô charmeresse, Que sous l'aspect de la froideur Tu désires cacher l'ivresse Dont je fais tressaillir ton coeur, Car je sais que parfois les âmes, Sous l'apparence des mépris, Dissimulent de tendres flammes Ah! tu m'aimes, je l'ai compris! Charmante enfant, toi qui m'inspires, Daigne m'avouer, sans détour, A quel point pour moi tu soupires, Et fais l'aveu de ton amour. Que ton oeil au regard limpide Me dévoile ton coeur épris Dont tu rendis l'élan timide, Car tu m'aimes, je l'ai compris !

Albert Freland, Mélodies poètiques, « Secret du coeur «

 

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