Appréciez cette vision de la raison et de la nature au XVIIIe siècle d'après Laurent Versini
Publié le 14/03/2020
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Appréciez cette vision de la raison et de la nature au XVIIIe siècle d'après Laurent Versini (Le XVIIIe siècle, Littérature française, Presses universitaires de Nancy, 1988) : «Dix-septième siècle, siècle de la raison, qui disait aussi qu'il faut prendre la nature pour modèle ; dix-huitième siècle, que l'on présente souvent comme l'âge de la raison, pour sa première moitié surtout, et qui est aussi celui de la nature. Est-ce à dire que les valeurs du dix-septième siècle se perpétuent ? Non, la raison raisonnante du dix-septième, raison à priori, capable d'atteindre des vérités considérées comme absolues, raison de géomètres, s'efface devant une raison expérimentale, empirique, celle du siècle des sciences physiques et biologiques, qui préférera une vérité relative, limitée, à l'absolu des systèmes. Et la nature ? Au dix-septième siècle c'était une sorte de moyenne, de vérité générale, celle des hommes de tous les temps ; le dix-huitième sera le siècle de l'individu, des originaux comme le Neveu de Rameau, et magnifiera, de cette nature, tous les instincts, tous les désirs, tous les besoins que la conscience classique rejetait dans les ténèbres réservées à la chair et au péché.»
Liens utiles
- Jean-Claude Tournand écrit : «Il a fallu que s'élaborent au moyen d'une longue expérience les règles de chaque genre, que les écrivains apprennent à en dominer les contraintes et à conquérir à travers elles l'art de communiquer leurs plus intimes pensées. L'idéal classique exige à la fois une idée suffisamment claire pour être totalement communicable, et un langage suffisamment précis pour communiquer cette idée et elle seule : l'idée ne doit pas échapper au langage, mais le langage do
- LA RAISON. LES LUMIÈRES AU XVIIIe siècle
- « L'âme du XVIIIe siècle, c’est l'humanité, c'est-à-dire une vraie sympathie pour la nature humaine, l'idée de ses droits et le désir de son bonheur, la révolte contre les injures qu’on lui fait et les maux qu'on lui inflige. »
- L'auteur anglais Horace Walpole (XVIIIe siècle) a écrit: « Le monde est une comédie pour celui qui pense et une tragédie pour celui qui sent. » En prenant des exemples aussi bien dans votre expérience personnelle que chez les écrivains ou artistes que vous connaissez, vous expliquerez et illustrerez cette opposition entre raison et sensibilité, et vous donnerez votre opinion sur la question.
- Expliquez, illustrez et discutez éventuellement cette afirmation de Paul Hazard (La Pensée européenne au XVIIIe siècle de Montesquieu à Lessing, 1946) : «Que la nature fût bonté, c'est ce que les philosophes crurent d'abord ; ce fut aussi ce qu'ils cessèrent de croire, après y avoir mieux réfléchi.»