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      CALIGULA   Et les autres ?

Publié le 15/12/2013

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      CALIGULA   Et les autres ?   CAESONIA   Scipion et Metellus !   Tous deux se joignent aux poètes. Caligula s'assied dans le fond, à gauche, avec Caesonia et le reste des patriciens. Petit silence.   CALIGULA   Sujet : la mort. Délai : une minute.   Les poètes écrivent précipitamment sur leurs tablettes.   LE VIEUX PATRICIEN   Qui sera le jury ?   CALIGULA   Moi, cela n'est pas suffisant ?   LE VIEUX PATRICIEN   Oh ! oui. Tout à fait suffisant.   CHEREA   Est-ce que tu participeras au concours, Caïus ?   CALIGULA   C'est inutile. Il y a longtemps que j'ai fait ma composition sur ce sujet.       LE VIEUX PATRICIEN, empressé.   Où peut-on se la procurer ?   CALIGULA   À ma façon, je la récite tous les jours.   Caesonia le regarde, angoissée.   CALIGULA, brutalement.   Ma figure te déplaît ?   CAESONIA, doucement.   Je te demande pardon.   CALIGULA   Ah ! je t'en prie, pas d'humilité. Surtout pas d'humilité. Toi, tu es déjà difficile à supporter, mais ton humilité !   Caesonia remonte lentement... À Cherea.   Je continue. C'est l'unique composition que j'aie faite. Mais aussi, elle donne la preuve que je suis le seul artiste que Rome ait connu, le seul, tu entends, Cherea, qui mette en accord sa pensée et ses actes.   CHEREA   C'est seulement une question de pouvoir.   CALIGULA   En effet. Les autres créent par défaut de pouvoir. Moi, je n'ai pas besoin d'une oeuvre : je vis. (Brutalement.) Alors, vous autres, vous y êtes ?   METELLUS   Nous y sommes, je crois.     TOUS   Oui.   CALIGULA   Bon, écoutez-moi bien. Vous allez quitter vos rangs. Je sifflerai. Le premier commencera sa lecture. À on coup de sifflet, il doit s'arrêter et le second commencer. Et ainsi de suite. Le vainqueur aturellement, sera celui dont la composition n'aura pas été interrompue par le sifflet. Préparez-vous. (Il se tourne vers Cherea et confidentiel.) Il faut de l'organisation en tout, même en art.   Coup de sifflet.   PREMIER POÈTE   Mort, quand par delà les rives noires...   Sifflet. Le poète descend à gauche. Les autres feront de même. Scène mécanique.   DEUXIÈME POÈTE   Les Trois Parques en leur antre...   Sifflet.   TROISIÈME POÈTE   Je t'appelle, ô mort...   Sifflet rageur. Le quatrième poète s'avance et prend une pose déclamatoire. Le sifflet retentit avant qu'il ait parlé.   CINQUIÈME POÈTE   Lorsque j'étais petit enfant...   CALIGULA, hurlant.   Non ! mais quel rapport l'enfance d'un imbécile peut-elle avoir avec le sujet ? Veux-tu me dire où est le rapport ?   CINQUIÈME POÈTE   Mais, Caïus, je n'ai pas fini...   Sifflet strident.   SIXIÈME POÈTE, il avance, s'éclaircissant la voix.   Inexorable, elle chemine...   Sifflet.   SEPTIÈME POÈTE, mystérieux.   Absconse et diffuse oraison...   Sifflet entrecoupé. Scipion s'avance sans tablettes.   CALIGULA   À toi, Scipion. Tu n'as pas de tablettes ?   SCIPION   Je n'en ai pas besoin.   CALIGULA   Voyons.   Il mâchonne son sifflet.       SCIPION, très près de Caligula, sans le regarder et avec une sorte de lassitude.   « Chasse au bonheur qui fait les êtres purs, Ciel où le soleil ruisselle,

«   C'est inutile.

Ilyalongtemps quej'aifait macomposition surcesujet.       LE VIEUX PATRICIEN, empressé .   Où peut-on selaprocurer ?   CALIGULA   À ma façon, jelarécite touslesjours.   Caesonialeregarde, angoissée.   CALIGULA,brutalement .   Ma figure tedéplaît ?   CAESONIA,doucement .   Je tedemande pardon.. »

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