Ce livre, sur lequel Charles était courbé, était celui qu'il avait déposé chez Henri !
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
XIX
–La chasse auvol
Charles lisaittoujours.
Danssacuriosité, ildévorait lespages ; etchaque page,nousl’avons dit,soit àcause
de l’humidité àlaquelle ellesavaient étélongtemps exposées,soitpour toutautre motif, adhérait àla page
suivante.
D’Alençon considérait d’unœilhagard ceterrible spectacle dontilentrevoyait seulledénouement.
– Oh !murmura-t-il, queva-t-il doncsepasser ici ?Comment !je partirais, jem’exilerais, j’iraischercher un
trône imaginaire, tandisqueHenri, àla première nouvelledelamaladie deCharles, reviendrait dansquelque
ville forte àvingt lieues delacapitale, guettantcetteproie quelehasard nouslivre, etpourrait d’uneseule
enjambée êtredans lacapitale ; desorte qu’avant queleroi dePologne eûtseulement apprislanouvelle dela
mort demon frère, ladynastie seraitdéjàchangée : c’estimpossible !
C’étaient cespensées quiavaient dominé lepremier sentiment d’horreurinvolontaire quipoussait François à
arrêter Charles.
C’étaitcettefatalité persévérante quisemblait garderHenrietpoursuivre lesValois, contre
laquelle leduc allait encore essayer unefoisderéagir.
En uninstant toutsonplan venait dechanger àl’égard deHenri.
C’étaitCharles etnon Henri quiavait lule
livre empoisonné ; Henridevait partir, maispartir condamné.
Dumoment oùlafatalité venaitdelesauver
encore unefois, ilfallait queHenri restât ; carHenri étaitmoins àcraindre prisonnier àVincennes ouàla
Bastille, queleroi deNavarre àla tête detrente millehommes.
Le duc d’Alençon laissadoncCharles achever sonchapitre ; etlorsque leroi releva latête :
– Mon frère, luidit-il, j’aiattendu parcequeVotre Majesté l’aordonné, maisc’était àmon grand regret, parce
que j’avais deschoses delaplus haute importance àvous dire.
– Ah !au diable !dit Charles, dontlesjoues pâless’empourpraient peuàpeu, soitqu’il eûtmis une trop
grande ardeuràsa lecture, soitque lepoison commençât àagir ; audiable !si tu viens encore meparler dela
même chose, tupartiras commeestparti leroi dePologne.
Jeme suis débarrassé delui, jeme débarrasserai de
toi, etplus unmot là-dessus.
– Aussi, monfrère, ditFrançois, cen’est point demon départ quejeveux vousentretenir, maisdecelui d’un
autre.
VotreMajesté m’aatteint dansmonsentiment leplus profond etleplus délicat, quiestmon dévouement
pour ellecomme frère,mafidélité comme sujet,etjetiens àlui prouver quejene suis pasuntraître, moi.
– Allons, ditCharles ens’accoudant surlelivre, encroisant sesjambes l’unesurl’autre, eten regardant
d’Alençon enhomme quifait contre seshabitudes provisiondepatience ; allons,quelque bruitnouveau, quelque
accusation matinale ?
– Non, Sire.Unecertitude, uncomplot quemaridicule délicatesse m’avaitseuleempêché devous révéler.
– Un complot !dit Charles, voyonslecomplot.
– Sire, ditFrançois, tandisqueVotre Majesté chassera auvol près delarivière, etdans laplaine duVésinet,
le roi deNavarre gagneralaforêt deSaint-Germain, unetroupe d’amisl’attend danscette forêtetildoit fuiravec
eux.
–Ah !je lesavais bien,ditCharles.
Encoreunebonne calomnie contremonpauvre Henriot !Ah ça!en
finirez-vous aveclui ?
– Votre Majesté n’aurapasbesoin d’attendre longtemps aumoins pours’assurer sice que j’ail’honneur de
lui dire estounon unecalomnie.
– Et comment cela ?
– Parce quecesoir notre beau-frère seraparti.
Charles seleva.
– Écoutez, dit-il,jeveux bienunedernière foisencore avoirl’airdecroire àvos intentions ; maisjevous en
avertis, toietta mère, cettefoisc’est ladernière.
Puis haussant lavoix :
– Qu’on appelle leroi deNavarre !ajouta-t-il.
Un garde fitun mouvement pourobéir ; maisFrançois l’arrêtad’unsigne.
– Mauvais moyen,monfrère, dit-il ; decette façon vousn’apprendrez rien.Henri niera,donnera unsignal,
ses complices serontavertis etdisparaîtront ; puismamère etmoi nous serons accusés nonseulement d’êtredes
visionnaires, maisencore descalomniateurs.
– Que demandez-vous doncalors ?
– Qu’au nomdenotre fraternité, VotreMajesté m’écoute, qu’aunomdemon dévouement qu’elleva
reconnaître, ellenebrusque rien.Faites ensorte, Sire,quelevéritable coupable, quecelui quidepuis deuxans
trahit d’intention VotreMajesté, enattendant qu’illatrahisse defait, soitenfin reconnu coupable parune.
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