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-- Ce que vous êtes en train de me dire, madame, c'est que Gaïa est le siège de la Seconde Fondation.

Publié le 15/12/2013

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-- Ce que vous êtes en train de me dire, madame, c'est que Gaïa est le siège de la Seconde Fondation... -- Je suis en train de vous dire que Gaïa mérite un coup d'oeil. -- Puis-je mentionner un détail qui pourrait difficilement cadrer avec cette théorie ? -- Faites, je vous prie. -- Si Gaïa est la Seconde Fondation et si, depuis des siècles, elle se protège physiquement contre les intrus - se servant de l'ensemble de l'Union seychelloise comme d'un vaste écran, allant même jusqu'à empêcher que dans la Galaxie on n'ait vent de son existence - alors pourquoi ce luxe de protection s'est-il soudain évanoui ? Trevize et Pelorat quittent Terminus et, bien que vous leur ayez conseillé de se rendre à Trantor, ils se précipitent immédiatement et sans la moindre hésitation sur Seychelle et foncent à présent vers aïa. Qui plus est, vous êtes vous-même en mesure de songer à Gaïa et de spéculer sur la question. Pourquoi ne ous trouvez-vous pas mise, en quelque sorte, dans l'impossibilité de le faire ? » Harlan Branno resta un long moment sans répondre. Sa tête était inclinée et la lumière jouait dans les pâles eflets de ses cheveux gris. Elle répondit enfin : « Parce que j'ai l'impression que le conseiller Trevize a dû ouleverser ce schéma. Il a fait - ou il est en train de faire - quelque chose qui, d'une certaine manière, met en éril le Plan Seldon. -- Voilà qui est certainement impossible, madame. -- Je suppose que toute chose ou tout homme a ses faiblesses. Même Hari Seldon n'était sûrement pas parfait. uelque part, le Plan présente une faille et Trevize a trébuché dessus, peut-être même inconsciemment. Il faut bsolument qu'on sache ce qui se passe et il faut qu'on soit présent sur les lieux. » Kodell prit finalement un air grave : « N'allez pas prendre de décisions inconsidérées, madame. Nous ne oudrions pas d'action qui ne soit au préalable mûrement réfléchie. -- Ne me prenez pas pour une idiote, Liono. Je ne vais pas faire la guerre. Je ne vais pas faire débarquer un orps expéditionnaire sur Gaïa. Je veux juste être sur place, ou à proximité, si vous préférez. Liono, tâchez de me rouver - moi, j'ai horreur de discuter avec un ministère de la Guerre ridiculement timoré, comme on peut s'y attendre au bout de cent vingt années de paix, mais vous, ça ne semble pas vous gêner... - alors, tâchez de me rouver combien de vaisseaux de guerre sont stationnés dans les parages de Seychelle. Et si nous pouvons les faire manoeuvrer discrètement sans que ça ait l'air d'une mobilisation... -- En ces temps de paix à tout crin, il ne doit guère y avoir de vaisseaux dans le secteur, je suis sûr. Mais je vais bien vous trouver ça. -- Rien que deux ou trois suffiront, surtout s'il y en a un de la classe Supernova. -- Que comptez-vous en faire ? -- Je veux qu'ils aillent tourner aussi près que possible de Seychelle, sans créer d'incident, en restant suffisamment proches les uns des autres pour pouvoir se couvrir mutuellement. -- Et dans quel but ? -- Question de souplesse. Je veux être en mesure de frapper, s'il le faut. -- Contre la Seconde Fondation ? Si Gaïa a été capable de maintenir son isolement et son inviolabilité même face au Mulet, elle doit certainement pouvoir contenir quelques malheureux vaisseaux. » A quoi Branno répondit, avec dans les yeux la flamme des combats : « Mon ami, je vous ai dit que rien ni personne n'était parfait, pas même Hari Seldon. En bâtissant son Plan, il ne pouvait s'empêcher d'être un homme de son époque : c'était un mathématicien de la fin de l'Empire, en un temps où la technologie était moribonde. Il s'ensuit qu'il n'a pu dans son plan accorder toute leur importance aux conséquences du progrès technique. La gravitique, par exemple, a orienté le progrès dans une voie entièrement nouvelle qu'il n'aurait jamais pu prévoir. Et ce n'est pas la seule invention dans ce cas. -- Gaïa aussi peut avoir progressé. -- Avec son isolement ? Allons donc. La Fédération de la Fondation est peuplée de dix quadrillions d'hommes parmi lesquels peuvent se détacher ceux qui vont contribuer au progrès des sciences et des techniques. Une seule planète isolée ne peut rien faire en comparaison. Nos vaisseaux vont faire mouvement et je serai avec eux. -- Pardon, madame, ai-je bien entendu ? -- Je vais moi-même rejoindre les astronefs qui se rassembleront aux marches de Seychelle. Je souhaite me rendre compte personnellement de la situation. » Kodell en resta quelques instants bouche bée. Il déglutit bruyamment : « Madame, ce n'est... ce n'est pas sage. » Si jamais un homme entendit appuyer une remarque, c'était bien Kodell. « Sage ou pas, rétorqua violemment Branno, je vais le faire. Je suis fatiguée de Terminus et de ses interminables batailles politiques, ses querelles, ses alliances et ses contre-alliances, ses trahisons et ses réconciliations. J'ai passé dix-sept ans au milieu de tout ça et j'ai envie maintenant de faire un peu autre chose - n'importe quoi d'autre. Là-bas » elle agita la main dans une direction au hasard « c'est toute l'histoire de la Galaxie qui se joue peut-être et je veux y tenir mon rôle. -- Vous ne connaissez rien à ces problèmes, madame. -- Qui s'y connaît, Liono ? » Elle se leva, très raide. « Dès que vous m'aurez apporté les informations dont j'ai besoin sur les vaisseaux et sitôt que j'aurai pris mes dispositions pour régler toutes ces stupides affaires ourantes, je partirai. « Et, Liono, ne vous avisez pas de quelque manière d'essayer de me faire changer d'avis ou je tire un trait sur notre longue amitié et je n'hésiterai pas à vous briser. Ça, je suis encore capable de le faire. » Kodell hocha la tête. « Je sais bien que vous en êtes capable, madame, mais avant que vous ne vous décidiez, puis-je vous demander de réexaminer la force du Plan Seldon ? Ce que vous envisagez de faire est peut-être un suicide. -- Je n'ai aucune crainte de ce côté-là, Liono. Le Plan s'est trompé vis-à-vis du Mulet, qu'il n'a pas su prévoir, et un premier échec de cet ordre implique la possibilité qu'il se renouvelle à un autre moment. » Kodell soupira. « Eh bien, dans ce cas, si vous êtes vraiment décidée, je vous soutiendrai au mieux de mes capacités, et avec la plus totale loyauté. -- Bien. Je vous préviens encore une fois que vous aurez tout intérêt à vous conformer de tout coeur à cette sage décision. Et ceci étant bien entendu, Liono, partons pour Gaïa. « En avant ! »                 Chapitre 15Gaïa-S

« « Et, Liono, nevous avisez pasdequelque manière d’essayer deme faire changer d’avisoujetire untrait sur notre longue amitiéetjen’hésiterai pasàvous briser.

Ça,jesuis encore capable delefaire. » Kodell hochalatête.

« Jesaisbien quevous enêtes capable, madame, maisavant quevous nevous décidiez, puis-je vousdemander deréexaminer laforce duPlan Seldon ? Ceque vous envisagez defaire estpeut-être un suicide.

— Je n’aiaucune craintedececôté-là, Liono.LePlan s’esttrompé vis-à-vis duMulet, qu’iln’apas suprévoir, et un premier échecdecet ordre implique lapossibilité qu’ilserenouvelle àun autre moment. » Kodell soupira.

« Ehbien, danscecas, sivous êtesvraiment décidée,jevous soutiendrai aumieux demes capacités, etavec laplus totale loyauté. — Bien.

Jevous préviens encoreunefoisque vous aurez toutintérêt àvous conformer detout cœur àcette sage décision.

Etceci étant bienentendu, Liono,partons pourGaïa. « En avant ! ». »

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