c'était arrivé.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
venaient
justement dechanger d’instrument.
C’estàla Voyage
aubout delanuit
mitrailleuse
qu’ilspoursuivaient àprésent leurssottises ;ils en craquaient commedegros paquets d’allumettes ettout
autour denous venaient volerdesessaims deballes
rageuses, pointilleuses commedesguêpes.
L’homme arrivatoutdemême àsortir desabouche
quelque chosed’articulé.
— Le maréchal deslogis Barousse vientd’être tué,mon colonel, qu’ildittout d’un trait.
— Etalors?
— Ilaété tué enallant chercher lefourgon àpain surlaroute desÉtrapes, moncolonel !
— Etalors ?
— Ilaété éclaté parunobus !
— Etalors, nomdeDieu !
— Etvoilà !Mon colonel...
— C’est tout?
— Oui, c’est tout, moncolonel.
— Etlepain ?demanda lecolonel.
Ce fut lafin decedialogue parcequejeme souviens
bien qu’ilaeu letemps dedire tout juste :« Et lepain ?» Et puis cefut tout.
Après ça,rien quedufeu etpuis dubruit
avec.
Maisalors undeces bruits comme onnecroirait jamaisqu’ilenexiste.
Onenaeu tellement pleinlesyeux, les
oreilles, lenez, labouche, toutdesuite, dubruit, quejecroyais bienquec’était fini;que j’étais devenu dufeu etdu bruit
moi-même.
Et puis non, lefeu estparti, lebruit estresté longtemps dansmatête, etpuis lesbras etles jambes quitremblaient
comme siquelqu’un vouslessecouait depar-derrière.
Ilsavaient l’airdeme quitter etpuis ilsme sont restés quand
même mesmembres.
Danslafumée quipiqua lesyeux
encore pendant longtemps, l’odeurpointue delapoudre etdu soufre nousrestait comme pourtuerlespunaises etles
puces delaterre entière.
Tout desuite après ça,j’ai pensé aumaréchal deslogis Barousse quivenait d’éclater commel’autrenousl’avait appris.
C’était unebonne nouvelle.
Tantmieux !que jepensais toutdesuite ainsi:« C’est unebien grande
charogne enmoins danslerégiment !» Ilavait voulu mefaire passer auConseil pouruneboîte deconserve.
«Chacun sa
guerre !» que jeme dis.
Dececôté-là, fautenconvenir, detemps entemps, elleavait l’airdeservir àquelque chosela
guerre !J’en connaissais bienencore troisouquatre danslerégiment, desacrés ordures quej’aurais aidésbienvolontiers
à trouver unobus comme Barousse.
Voyage
aubout delanuit
Quant
aucolonel, lui,jene luivoulais pasdemal.
Luipourtant aussiilétait mort.
Jene levis plus, toutd’abord.
C’estqu’il
avait étédéporté surletalus, allongé surleflanc parl’explosion etprojeté jusquedanslesbras ducavalier à
pied, lemessager, finiluiaussi.
Ilss’embrassaient touslesdeux pourlemoment etpour toujours.
Maislecavalier n’avait
plus satête, rienqu’une ouverture au-dessusducou, avec dusang dedans quimijotait englouglous commedela
confiture danslamarmite.
Lecolonel avaitsonventre ouvert, ilen faisait unesale grimace.
Çaavait dûluifaire dumal ce
coup-là aumoment oùc’était arrivé.
Tantpispour lui!Sil était parti dèslespremières balles,çane luiserait pasarrivé.
Toutes cesviandes saignaient énormément ensemble.
Des obus éclataient encoreàla droite etàla gauche delascène.
J’ai quitté ceslieux sansinsister, joliment heureux
d’avoir unaussi beau prétexte pourfoutre lecamp.
J’enchantonnais mêmeunbrin, entitubant, commequandonafini
une bonne partiedecanotage etqu’on ales jambes unpeu drôles.
«Un seul obus !C’est vitearrangé lesaffaires toutde
même avecunseul obus »,que jeme disais.
«Ah !
dis donc !que jeme répétais toutletemps.
Ah!dis
donc !...»
Il n’y avait pluspersonne aubout delaroute.
Les
Allemands étaientpartis.Cependant, j’avaisappristrèsvitececoup-là àne plus marcher désormais quedans leprofil des
arbres.
J’avaishâted’arriver aucampement poursavoir s’ilyen avait d’autres aurégiment quiavaient ététués en
reconnaissance.
Ildoit yavoir desbons trucs aussi, quejeme disais encore, poursefaire faireprisonnier !...Çàetlà
des morceaux defumée âcres’accrochaient auxmottes.
«Ils sont peut-être tousmorts àl’heure actuelle ?» que jeme
demandais.
Puisqu’ilsneveulent riencomprendre àrien, c’est çaqui serait avantageux etpratique qu’ilssoient toustués
très vite...
Comme çaon enfinirait toutdesuite...
Onrentrerait chezsoi...
Onrepasserait peut-êtreplaceClichy en
triomphe...
Unoudeux seulement quisurvivraient...
Dansmondésir...
Desgars gentils etbien balancés, derrièrele
général, touslesautres seraient mortscomme lecolon...
Comme Barousse...
commeVanaille...
(uneautre vache)...
etc.
On nous couvrirait dedécorations, defleurs, on.
»
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