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champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua.

Publié le 30/10/2013

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champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua. L'Eternel dit à Caïn : Où est ton frère Abel ? « Il répondit : « Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ? « Et Dieu dit : « Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton « frère. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre. « « Caïn dit à l'Eternel : Mon châtiment est trop grand pour être supporté. Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre ; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre et quiconque me trouvera me tuera. « L'Eternel lui dit : « Si quelqu'un tuait Caïn, Caïn serait vengé sept fois «, et l'Eternel mit un signe « sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le tuât point. Puis, Caïn s'éloigna de la face de l'Eternel et « habita dans la terre de Nod, à l'Est d'Eden. « Samuel referma la couverture du livre avec une sorte de lassitude. « Voilà, dit-il, seize versets, rien de plus. Et, ô Dieu ! J'avais oublié combien c'était terrible, sans une seule ligne d'encouragement. Peut-être Liza a-t-elle raison. Il n'y a rien à comprendre. « Adam soupira profondément. « Ce n'est pas une histoire réconfortante. « Lee versa une pleine timbale de sa liqueur sombre, la porta à ses lèvres, mais garda le liquide dans sa bouche, lorsqu'il l'eut avalée, il dit : « Nul récit n'a de puissance, nul ne laisse de trace, si nous ne sentons pas qu'il s'agit de nous-mêmes. Quel fardeau de culpabilité portent les hommes ! « Samuel dit à Adam : « Et vous avez essayé de le porter à vous seul. « Lee dit : « Il en est de même pour moi et pour tout le monde. Nous en ramassons une pleine brassée comme si c'était une matière précieuse. Sans doute, le voulons-nous ainsi. « Adam interrompit : « Cela me rend meilleur et non pire. - Comment l'entendez-vous ? demanda Samuel. - Chaque enfant croit inventer le péché. Nous croyons que l'on nous enseigne la vertu et que le péché naît en nous. - Oui, je vois. Mais en quoi cette histoire adoucit-elle le péché ? - Nous sommes ses descendants, dit Adam avec véhémence. Il est notre père, il prend une part de notre faute à son compte. Quelle occasion nous fut offerte ? Nous sommes les fils de notre père. Nous ne sommes pas les premiers. C'est une excuse, et il n'y en a pas tant sur la terre. - Pas de convaincantes en tout cas, dit Lee. Sans cela, nous aurions depuis longtemps chassé la faute, et le monde ne serait pas peuplé d'hommes tristes ployant sous le poids du châtiment. « Samuel demanda : « Quel autre état pouvons-nous imaginer ? Excuse ou non, nous sommes liés à notre ancêtre. Nous portons la faute. « Adam dit : « Je me rappelle avoir éprouvé de la colère à l'égard de Dieu. Caïn et Abel lui offrirent ce qu'ils avaient, et Dieu a accepté Abel et a rejeté Caïn. J'ai toujours pensé que c'était injuste. Le comprenez-vous ? Moi pas. - Peut-être voyons-nous mal l'image parce que nous avons perdu le cadre ? dit Lee. Cette histoire fut écrite par un berger pour un peuple de bergers. Ce n'étaient pas des cultivateurs. Le Dieu des bergers n'est-il pas plus enclin à préférer un agneau à une gerbe d'orge ? Une offrande doit être la plus belle. - J'entends ce que vous voulez dire, dit Samuel. Lee, je vous mets en garde : n'allez jamais offrir votre raisonnement oriental à Liza. « Adam se piqua au jeu : « Pourquoi Dieu a-t-il condamné Caïn ? C'est une injustice. « Samuel répondit : « Il y a un avantage à prêter attention à la signification des mots. Dieu n'a pas condamné Caïn. Dieu lui-même peut avoir une préférence, n'est-ce pas ? Supposons que Dieu ait préféré l'agneau aux légumes. C'est d'ailleurs mon goût personnel. Caïn lui apporte, mettons, une botte de carottes. Dieu répond : « Je n'aime pas cela. Fais un « nouvel essai. Apporte-moi quelque chose qui me plaise « et je te donnerai autant d'affection qu'à ton frère. « Caïn se met en colère, il est blessé. Et, lorsqu'un homme est blessé dans son amour-propre, il cherche quelque chose à frapper. Abel se trouvait sur le chemin de sa colère. - Saint Paul dit aux Hébreux qu'Abel avait la foi, dit Lee. - Cela n'est pas mentionné dans la Genèse, dit Samuel. Ni foi ni manque de foi. Il est seulement question de la colère de Caïn. « Lee demanda : « Que pense Mrs. Hamilton des paradoxes de la Bible ? - Elle ne pense rien du tout, car elle ne les admet pas. - Mais... - Du calme. Demandez-lui. Vous sortirez de la discussion avec les cheveux blancs, mais vous n'y verrez pas plus clair. « Adam dit : « Vous avez étudié cela. Je n'en ai qu'une idée superficielle. Ainsi donc, Caïn fut chassé pour meurtre. - C'est exact, pour meurtre. - Et Dieu le marqua ? - N'avez-vous pas écouté ? Caïn portait le signe non pour être détruit, mais pour être sauvé. Une malédiction permanente pèse sur tout homme qui le tuera. Il était marqué pour être préservé. « Adam dit : « Bien ne me retirera de l'idée que Caïn a tout de même été le plus mal partagé. - Peut-être, dit Samuel. Mais Caïn a vécu et a eu des enfants, alors qu'Abel n'a vécu que dans l'histoire. Nous sommes les fils de Caïn. Et n'est-il pas étrange que trois adultes, des milliers d'années plus tard, discutent de ce crime comme s'il avait été commis, hier, à King City et que la sentence ne soit pas encore prononcée ? « Un des jumeaux s'éveilla, bâilla, regarda Lee et se rendormit. Lee dit : « Vous rappelez-vous, Mr. Hamilton, je vous ai dit que j'essayais de traduire d'anciennes poésies chinoises en anglais ? Non, n'ayez crainte, je ne vous les lirai pas. En me livrant à ce travail, j'ai vu que certaines pensées enfouies dans le temps étaient aussi fraîches et claires qu'un lever de soleil. Si l'histoire ne concerne pas l'auditeur, il s'en désintéresse. Je crois pouvoir énoncer cette règle : une histoire, si elle veut être grande et se perpétuer, doit toucher chacun de nous. L'étrange et l'étranger ne nous touchent pas. Nous voulons des faits profondément personnels et familiers. « Samuel dit : « Appliquez donc cela au drame Caïn-Abel. « Adam répondit : « Je n'ai pas tué mon frère... « Puis, soudain, il s'arrêta et il remonta dans le temps. « Je le peux, répondit Lee à Samuel. Cette histoire n'est connue des hommes que parce que c'est la leur. C'est l'histoire symbolique de l'âme humaine. Je crois être sur le bon chemin... ne m'arrêtez pas si je manque de clarté. La plus grande terreur de l'enfant est de ne pas être aimé ; il craint plus que tout au monde d'être repoussé. Chacun l'a été, à un degré plus ou moins grand. De là nait la colère, et la colère pousse à un crime quelconque pour se venger, et avec le crime vient la faute : c'est l'histoire de l'humanité. Si l'homme n'était pas repoussé par ceux qu'il aime, il ne serait pas ce qu'il est. Peut-être y aurait-il moins de déséquilibrés. Et je suis sûr que les prisons ne seraient plus nécessaires. C'est là qu'est le commencement. Un enfant, se voyant refuser l'amour qu'il demande, donne un coup de pied au chat et cache sa faute secrète ; un autre vole de l'argent pour acheter l'amour ;

« « Il ya un avantage àprêter attention àla signification desmots.

Dieun’apas condamné Caïn.

Dieului-même peutavoir unepréférence, n’est-cepas ?Supposons queDieu ait préféré l’agneau auxlégumes.

C’estd’ailleurs mongoûtpersonnel.

Caïnluiapporte, mettons, unebotte decarottes.

Dieurépond : « Jen’aime pascela.

Faisun« nouvel essai.

Apporte-moi quelquechosequimeplaise « etjete donnerai autantd’affection qu’à tonfrère. » Caïnsemet encolère, ilest blessé.

Et,lorsqu’un hommeestblessé dans son amour-propre, ilcherche quelque choseàfrapper.

Abelsetrouvait surlechemin de sa colère. – Saint Paulditaux Hébreux qu’Abelavaitlafoi, ditLee. – Cela n’estpasmentionné danslaGenèse, ditSamuel.

Nifoi nimanque defoi.

Ilest seulement questiondelacolère deCaïn. » Lee demanda : « Que penseMrs.Hamilton desparadoxes delaBible ? – Elle nepense riendutout, carelle neles admet pas. – Mais… – Du calme.

Demandez-lui.

Voussortirez deladiscussion aveclescheveux blancs,mais vous n’yverrez pasplus clair. » Adam dit : « Vous avezétudié cela.Jen’en aiqu’une idéesuperficielle.

Ainsidonc, Caïnfutchassé pour meurtre. – C’est exact,pourmeurtre. – Et Dieu lemarqua ? – N’avez-vous pasécouté ? Caïnportait lesigne nonpour êtredétruit, maispourêtre sauvé.

Unemalédiction permanente pèsesurtout homme quiletuera.

Ilétait marqué pour êtrepréservé. » Adam dit : « Bien neme retirera del’idée queCaïn atout demême étéleplus malpartagé. – Peut-être, ditSamuel.

MaisCaïnavécu etaeu des enfants, alorsqu’Abel n’avécu que dans l’histoire.

Noussommes lesfils deCaïn.

Etn’est-il pasétrange quetrois adultes, des milliers d’années plustard, discutent dececrime comme s’ilavait étécommis, hier, à King Cityetque lasentence nesoit pasencore prononcée ? » Un des jumeaux s’éveilla,bâilla,regarda Leeetse rendormit. Lee dit : « Vous rappelez-vous, Mr.Hamilton, jevous aidit que j’essayais detraduire d’anciennes poésies chinoises enanglais ? Non,n’ayez crainte, jene vous leslirai pas.Enme livrant à ce travail, j’aivuque certaines penséesenfouies dansletemps étaient aussifraîches et claires qu’unleverdesoleil.

Sil’histoire neconcerne pasl’auditeur, ils’en désintéresse. Je crois pouvoir énoncer cetterègle : unehistoire, sielle veut êtregrande etse perpétuer, doittoucher chacundenous.

L’étrange etl’étranger nenous touchent pas. Nous voulons desfaits profondément personnelsetfamiliers. » Samueldit : « Appliquez donccelaaudrame Caïn-Abel. » Adamrépondit : « Jen’aipastuémon frère… » Puis, soudain, ils’arrêta etilremonta dansletemps.

« Jelepeux, répondit Leeà Samuel.

Cettehistoire n’estconnue deshommes queparce quec’est laleur.

C’est l’histoire symbolique del’âme humaine.

Jecrois êtresurlebon chemin… nem’arrêtez pas sije manque declarté.

Laplus grande terreur del’enfant estdene pas être aimé ; il craint plusquetout aumonde d’êtrerepoussé.

Chacunl’aété, àun degré plusoumoins grand.

Delànait lacolère, etlacolère pousse àun crime quelconque poursevenger, et avec lecrime vientlafaute : c’estl’histoire del’humanité.

Sil’homme n’étaitpas repoussé parceux qu’ilaime, ilne serait pascequ’il est.Peut-être yaurait-il moinsde déséquilibrés.

Etjesuis sûrque lesprisons neseraient plusnécessaires.

C’estlàqu’est le commencement.

Unenfant, sevoyant refuser l’amour qu’ildemande, donneuncoup de pied auchat etcache safaute secrète ; unautre voledel’argent pouracheter l’amour ;. »

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