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  Chapitre XXXV Lee aida Adam et les jumeaux à emménager à Salinas, ce qui revient à dire qu'il fit tout le travail.

Publié le 30/10/2013

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travail
  Chapitre XXXV Lee aida Adam et les jumeaux à emménager à Salinas, ce qui revient à dire qu'il fit tout le travail. Il emballa toutes les affaires, les porta au train, empila les valises sur le siège arrière de la Ford, déballa le tout en arrivant à Salinas, et installa la famille dans la petite maison de Dessie. Lorsqu'il eut fait tout ce qui était de son devoir, plus un certain nombre de futilités pour reculer l'échéance, il demanda un soir une audience à Adam, après que les jumeaux fussent allés se coucher. Peut-être Adam comprit-il tout de suite en voyant l'air compassé de Lee. « Je m'y attendais. Parlez, dit Adam. Cela rendait inutile le long discours que Lee avait appris par coeur et qui commençait ainsi : « Pendant un grand nombre d'années, je vous ai servi du mieux que j'ai pu, et aujourd'hui... « « J'ai repoussé ce jour aussi longtemps que j'ai pu, dit Lee. J'ai préparé un discours, voulez-vous l'entendre ? - Voulez-vous le prononcer ? - Non, dit Lee, mais c'était un bien beau discours. - Quand voulez-vous partir ? demanda Adam. - Aussi vite que possible. J'ai peur que ma volonté ne fléchisse si je ne pars pas rapidement ! Voulez-vous que j'attende que vous m'ayez trouvé un remplaçant ? - Non, dit Adam, vous savez combien je suis lent. Cela peut prendre quelque temps, et je puis aussi ne jamais m'y résoudre. - Alors je partirai demain. - Cela va faire beaucoup de peine aux enfants, dit Adam. Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir. Peut-être vaut-il mieux que vous partiez sans rien dire et que je le leur annonce plus tard. - Les réactions des enfants sont toujours surprenantes «, dit Lee. Elles le furent. Le lendemain matin, au petit déjeuner, Adam dit : « Mes enfants, Lee s'en va. - Ah ! oui ? dit Cal. Il y a un match de basket-ball ce soir. Ça coûte dix cents. On peut y aller ? - Oui. Mais avez-vous entendu ce que je vous ai dit ? - Mais oui, répondit Aron. Tu nous as dit que Lee partait. - Il part pour toujours. - Où va-t-il ? demanda Cal. - Vivre à San Francisco. - Ah ! dit Aron. Il y a un marchand au coin de la rue, sur le trottoir, il a un petit fourneau et il fait cuire des saucisses qu'il glisse dans un petit pain. Ça coûte un cent et on peut prendre toute la moutarde que l'on veut. « Lee, dans la cuisine, sourit à Adam. Lorsque les jumeaux prirent leurs livres pour partir, Lee dit : « Au revoir, mes enfants. « Ils crièrent « au revoir «, et se précipitèrent dehors. Adam plongea la tête vers sa tasse et dit en manière d'excuse : « Quelles petites brutes ! Voilà votre récompense pour dix ans de service. - C'est mieux ainsi, dit Lee. S'ils avaient fait semblant d'avoir du chagrin, je ne les aurais pas crus. Je ne représente rien pour eux. Peut-être penseront-ils à moi quelquefois sans rien dire. Je ne veux pas qu'ils soient tristes. J'espère ne pas avoir l'âme assez mesquine pour souhaiter laisser un vide. (Il posa une pièce de cinquante cents sur la table, devant Adam.) Lorsqu'ils iront au basket-ball, ce soir, donnez-leur ceci de ma part, et dites-leur de s'acheter des saucisses. Peut-être mon cadeau d'adieu leur occasionnera-t-il un embarras gastrique. « Adam regarda le long panier que Lee avait apporté dans le salon. « Est-ce tout votre bagage, Lee ? - Tout, sauf mes livres. Ils sont dans des caisses, dans la cave. Si cela ne vous dérange pas, je les enverrai chercher ou je viendrai moi-même lorsque je serai installé. - Avec plaisir. Vous allez me manquer, Lee, que vous le vouliez ou non. Vous allez vraiment ouvrir votre librairie ? - C'est bien mon intention. - Vous me donnerez de vos nouvelles ? - Je ne sais pas. Il faudra que je réfléchisse. On dit qu'une franche blessure se cicatrise mieux. Je trouve qu'il n'y a rien de plus triste qu'une amitié qui ne tient plus que par la colle des timbres poste. Quand on ne peut plus voir, entendre, ou toucher un homme, il vaut mieux rompre les amarres. « Adam se leva. « Je vous accompagne à la gare. - Non, dit Lee avec vigueur. Non, je ne veux pas. Au revoir, Mr. Trask, au revoir, Adam. « Il sortit si vite de la maison que le « au revoir « d'Adam l'atteignit au bas des marches du perron et que le « écrivez-nous « fut couvert par le bruit de la porte qui se refermait. Après le match de basket-ball, Cal et Aron mangèrent chacun cinq saucisses, et ils eurent raison, car Adam avait oublié de faire le dîner. En rentrant, les jumeaux parlèrent pour la première fois du départ de Lee. « Je me demande pourquoi il est parti, dit Cal. - Il en avait déjà parlé. - Qu'est-ce que tu crois qu'il va devenir sans nous ? - Je ne sais pas. Je te parie qu'il reviendra, dit Aron. - Qu'est-ce que tu racontes ? Papa a dit qu'il allait ouvrir une librairie. Ça doit être drôle, une librairie chinoise. - Il reviendra, dit Aron. Il s'ennuiera de nous, tu verras. - Je te parie dix cents que non. - Avant quand ? - Avant toujours. - Tenu «, dit Aron. Aron dut attendre exactement un mois et six jours pour gagner son pari. Lee arriva par le dix heures quarante, et entra avec sa propre clef. Il y avait de la lumière dans la salle à manger, mais Lee trouva Adam dans la cuisine, grattant une croûte noirâtre dans le fond de la poêle avec un ouvre-boîte. Lee posa son panier. « Il faut la laisser tremper toute la nuit, dit-il. - Ah ! Oui ? J'ai brûlé tout ce que j'ai cuit. Il y a une casserole de betteraves dans le jardin. Ça sentait si mauvais que la maison était empuantie. Il n'y a rien de pire... Lee ! cria-t-il. (Puis) : Que se passe-t-il « Lee prit la poêle à frire des mains d'Adam, la posa dans l'évier, la remplit d'eau. « Si nous avions un de ces nouveaux fourneaux à gaz, nous pourrions faire du café en quelques minutes, dit-il. Je vais allumer le feu. - Il ne marche plus «, dit Adam. Lee examina le poêle. « Avez-vous vidé les cendres ?
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« pas crus.

Jene représente rienpour eux.Peut-être penseront-ils àmoi quelquefois sans rien dire.

Jene veux pasqu’ils soient tristes.

J’espère nepas avoir l’âme assezmesquine pour souhaiter laisserunvide.

(Ilposa unepièce decinquante cents sur latable, devant Adam.) Lorsqu’ils irontaubasket-ball, cesoir, donnez-leur cecidema part, etdites-leur de s’acheter dessaucisses.

Peut-êtremoncadeau d’adieu leuroccasionnera-t-il un embarras gastrique. » Adam regarda lelong panier queLeeavait apporté danslesalon. « Est-ce toutvotre bagage, Lee ? – Tout, saufmeslivres.

Ilssont dans descaisses, danslacave.

Sicela nevous dérange pas, jeles enverrai chercher oujeviendrai moi-même lorsquejeserai installé. – Avec plaisir.

Vousallezmemanquer, Lee,quevous levouliez ounon.

Vous allez vraiment ouvrirvotrelibrairie ? – C’est bienmon intention. – Vous medonnerez devos nouvelles ? – Je nesais pas.

Ilfaudra quejeréfléchisse.

Onditqu’une franche blessure secicatrise mieux.

Jetrouve qu’iln’yarien deplus triste qu’une amitiéquinetient plusqueparla colle destimbres poste.Quand onnepeut plusvoir, entendre, outoucher unhomme, il vaut mieux rompre lesamarres. » Adam seleva. « Je vous accompagne àla gare. – Non, ditLee avec vigueur.

Non,jene veux pas.Aurevoir, Mr.Trask, aurevoir, Adam. » Il sortit sivite delamaison quele« au revoir » d’Adaml’atteignit aubas desmarches du perron etque le« écrivez-nous » futcouvert parlebruit delaporte quiserefermait. Après lematch debasket-ball, CaletAron mangèrent chacuncinqsaucisses, etils eurent raison, carAdam avaitoublié defaire ledîner.

Enrentrant, lesjumeaux parlèrent pour lapremière foisdudépart deLee. « Je medemande pourquoiilest parti, ditCal. – Il enavait déjàparlé. – Qu’est-ce quetucrois qu’ilvadevenir sansnous ? – Je nesais pas.

Jeteparie qu’ilreviendra, ditAron. – Qu’est-ce queturacontes ? Papaadit qu’il allait ouvrir unelibrairie.

Çadoit être drôle, unelibrairie chinoise. – Il reviendra, ditAron.

Ils’ennuiera denous, tuverras. – Je teparie dix cents que non. – Avant quand ? – Avant toujours. – Tenu », ditAron. Aron dutattendre exactement unmois etsix jours pourgagner sonpari. Lee arriva parledix heures quarante, etentra avecsapropre clef.Ilyavait delalumière dans lasalle àmanger, maisLeetrouva Adamdanslacuisine, grattant unecroûte noirâtre danslefond delapoêle avecunouvre-boîte. Lee posa sonpanier. « Il faut lalaisser tremper toutelanuit, dit-il. – Ah ! Oui ?J’aibrûlé toutceque j’aicuit.

Ilya une casserole debetteraves dansle jardin.

Çasentait simauvais quelamaison étaitempuantie.

Iln’y arien depire… Lee ! cria-t-il.

(Puis) :Quesepasse-t-il » Lee prit lapoêle àfrire desmains d’Adam, laposa dans l’évier, laremplit d’eau. « Si nous avions undeces nouveaux fourneaux àgaz, nous pourrions faireducafé en quelques minutes,dit-il.Jevais allumer lefeu. – Il nemarche plus »,ditAdam. Lee examina lepoêle. « Avez-vous vidélescendres ?. »

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