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Chateaubriand juge de son existence.

Publié le 17/03/2011

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chateaubriand

   Matière. — « Quiconque a lu ces Mémoires a vu quel a été mon sort. Je n'étais pas à une nagée du sein de ma mère que déjà les tourments m'avaient assailli. J'ai erré de naufrage en naufrage : je sens une malédiction sur ma vie, poids trop pesant pour cette cahute de roseaux. « (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI.) Dans quelle mesure ce que vous connaissez de la vie de Chateaubriand vous semble-t-il justifier une pareille amertume ?    Conseils. — M. Brunschvicg écrit : « En dépit d'une existence très pleine et très variée, illuminée de gloire et parfumée de tendresse, Chateaubriand traîna péniblement du berceau à la tombe le poids de sa lourde tristesse. Dans ses Mémoires, quand il rappelle sa naissance, il parle de la chambre où sa mère lui « infligea la vie « ; et il résume son existence en ces mots : « J'ai baîllé ma vie. « Doué d'une imagination sans frein, il a trop vécu par le rêve pour n'avoir pas eu à mesurer sans cesse l'écart de nos aspirations infinies avec la réalité toujours bornée ; et son orgueil démesuré l'a fait se complaire en sa mélancolie, qui lui paraissait être le douloureux privilège des âmes supérieures. «    Si la vie de Chateaubriand ne justifie pas une telle amertume, celle-ci n'en était pas moins réelle, et c'est son caractère qui fut la cause de l'incurable ennui qui a désolé le grand écrivain.   

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