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commission.

Publié le 15/12/2013

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commission. « Que dirai-je ? fit-il, un pied sur la première marche de l'escalier.  Vous direz qu'une jeune fille demande instamment à parler à Mlle Maylie en particulier, dit Nancy ; que si mademoiselle consent à entendre seulement un seul mot de ce qu'on a à lui dire, elle pourra après écouter le reste ou faire jeter la jeune fille à la porte comme une menteuse. - Diable ! dit le laquais, comme vous y allez ! - Montez toujours, dit la jeune fille avec fermeté, que je sache la réponse. » Le domestique monta rapidement l'escalier, et Nancy attendit, toute pâle et respirant à peine. Elle écouta, les lèvres tremblantes et d'un air de profond mépris, les propos outrageants des chastes servantes qui ne se gênaient pas dans leurs discours, surtout quand le domestique revint annoncer qu'elle pouvait monter. « Ce n'est pas la peine d'être une honnête femme en ce monde, dit la première servante. - Il paraît que le cuivre vaut mieux que l'or qui a passé au feu », dit la seconde. La troisième se contenta de dire : « Ce que c'est que les grandes dames ! » Et la quatrième fit entendre un « fi donc ! » répété à l'unisson par le choeur des chastes Dianes, qui gardèrent ensuite le silence. Sans s'occuper de tout cela, Nancy, le coeur plein de choses plus sérieuses, suivit toute tremblante le domestique, qui l'introduisit dans une petite antichambre éclairée par une lampe suspendue au plafond ; et là, s'étant retiré, il la laissa seule.     Chapitre XL   Étrange entrevue, qui fait suite au chapitre précédent.   La jeune fille avait traîné son existence dans les rues, dans les bouges et les repaires les plus dégoûtants de Londres ; mais il lui restait encore cependant quelque chose des sentiments de la femme. Quand elle entendit un pas léger s'approcher e la porte opposée à celle par laquelle elle était entrée, quand elle pensa au contraste frappant dont la petite chambre llait être témoin, elle se sentit accablée sous le poids de sa propre honte et recula ; elle semblait ne pouvoir supporter la résence de la personne qu'elle avait désiré voir. ais l'orgueil entra en lutte avec ces bons sentiments ! l'orgueil, vice inhérent aux êtres les plus bas et les plus dégradés ussi bien qu'aux natures les plus nobles et les plus élevées. L'infâme compagne des brigands et des scélérats, le rebut de eurs cloaques impurs, la complice de tous ces habitués des prisons et des bagnes, cette femme qui vivait à l'ombre du ibet, cette créature avilie avait encore trop de fierté pour laisser percer un sentiment d'émotion qu'elle regardait omme une faiblesse. Et pourtant, ce sentiment était le seul lien qui la rattachât encore à son sexe, dont sa vie de ébauche avait effacé le caractère dès sa plus tendre enfance. lle releva assez les yeux pour s'apercevoir que la figure qui était devant elle était celle d'une gracieuse et belle jeune ille ; puis elle les baissa aussitôt, et secouant la tête en affectant la plus grande insouciance, elle dit :  Il est bien difficile de pénétrer jusqu'à vous, mademoiselle. Si je m'étais fâchée, si j'étais partie comme beaucoup 'autres l'auraient fait, vous en auriez eu du regret un jour et pour cause.  Je suis désolée qu'on vous ait mal reçue, répliqua Rose. N'y pensez plus. Mais dites-moi ce qui vous amène ; c'est bien à oi que vous vouliez parler ? » e ton bienveillant qui accompagna cette réponse, la voix douce et les manières affables de la jeune fille, qui ne rahissaient ni fierté ni mécontentement, frappèrent Nancy de surprise, et elle fondit en larmes.  Oh ! mademoiselle, mademoiselle, dit-elle en se cachant avec désespoir la figure dans les mains, s'il y en avait plus omme vous, il y en aurait moins comme moi. Oh ! oui, bien sûr !  Asseyez-vous, dit Rose avec empressement, vous me faites de la peine. Si vous êtes pauvre et malheureuse, ce sera our moi un véritable bonheur que de venir à votre aide de tout mon pouvoir, croyez-le bien, et asseyez-vous, je vous en rie.  Non, laissez-moi debout, mademoiselle, dit-elle en pleurant encore, et ne me parlez pas avec tant de bonté avant de me onnaître... Il se fait tard... Cette porte... est-elle fermée ?  Oui, dit Rose, qui recula de quelques pas, comme pour être plus à portée de demander du secours à l'occasion. ourquoi cette question ?  Parce que, dit la jeune fille, je vais mettre ma vie et celle de bien d'autres entre vos mains. C'est moi qui ai reconduit de orce le petit Olivier chez le vieux Fagin, le juif, le soir que l'enfant a quitté Pentonville.  Vous ? dit Rose Maylie.  Moi-même. Je suis la misérable créature dont vous avez entendu parler. C'est moi qui vis au milieu des brigands ; amais, aussi loin que vont mes souvenirs, je n'ai eu d'autre existence ! Jamais je n'ai entendu de plus douces paroles que elles qu'ils m'ont adressées ! Que Dieu ait pitié de moi ! Ne cherchez pas à cacher l'horreur que je vous inspire, mademoiselle. Je suis plus jeune que je ne le parais, mais ce n'est pas la première fois que je fais peur ! Les pauvresses mêmes reculent quand je passe près d'elles dans la rue. - Quelles affreuses choses me dites-vous là ! dit Rose, en s'éloignant involontairement de cette étrange femme. - Ô chère demoiselle ! s'écria la jeune fille, remerciez le ciel à genoux de ce qu'il vous a donné des amis pour surveiller et

«     Chapitre XL   Étrange entrevue, quifait suite auchapitre précédent.   La jeune filleavait traîné sonexistence danslesrues, danslesbouges etles repaires lesplus dégoûtants deLondres ; mais il lui restait encore cependant quelquechosedessentiments delafemme.

Quandelleentendit unpas léger s’approcher de laporte opposée àcelle parlaquelle elleétait entrée, quandellepensa aucontraste frappantdontlapetite chambre allait êtretémoin, ellesesentit accablée souslepoids desapropre honteetrecula ; ellesemblait nepouvoir supporter la présence delapersonne qu’elleavaitdésiré voir. Mais l’orgueil entraenlutte aveccesbons sentiments ! l’orgueil,viceinhérent auxêtres lesplus basetles plus dégradés aussi bienqu’aux natures lesplus nobles etles plus élevées.

L’infâme compagne desbrigands etdes scélérats, lerebut de leurs cloaques impurs,lacomplice detous ceshabitués desprisons etdes bagnes, cettefemme quivivait àl’ombre du gibet, cettecréature avilieavaitencore tropdefierté pourlaisser percer unsentiment d’émotion qu’elleregardait comme unefaiblesse.

Etpourtant, cesentiment étaitleseul lienquilarattachât encoreàson sexe, dontsavie de débauche avaiteffacé lecaractère dèssaplus tendre enfance. Elle releva assezlesyeux pour s’apercevoir quelafigure quiétait devant elleétait celle d’une gracieuse etbelle jeune fille ; puisellelesbaissa aussitôt, etsecouant latête enaffectant laplus grande insouciance, elledit : « Il est bien difficile depénétrer jusqu’àvous,mademoiselle.

Sije m’étais fâchée,sij’étais partiecomme beaucoup d’autres l’auraient fait,vous enauriez eudu regret unjour etpour cause. – Je suisdésolée qu’onvousaitmal reçue, répliqua Rose.N’ypensez plus.Mais dites-moi cequi vous amène ; c’estbienà moi quevous vouliez parler ? » Le ton bienveillant quiaccompagna cetteréponse, lavoix douce etles manières affablesdelajeune fille,quine trahissaient nifierté nimécontentement, frappèrentNancydesurprise, etelle fondit enlarmes. « Oh ! mademoiselle, mademoiselle,dit-elleensecachant avecdésespoir lafigure danslesmains, s’ilyen avait plus comme vous,ilyen aurait moins comme moi.Oh !oui,bien sûr ! – Asseyez-vous, ditRose avecempressement, vousmefaites delapeine.

Sivous êtespauvre etmalheureuse, cesera pour moiunvéritable bonheurquedevenir àvotre aidedetout mon pouvoir, croyez-le bien,etasseyez-vous, jevous en prie. – Non, laissez-moi debout,mademoiselle, dit-elleenpleurant encore,etne me parlez pasavec tantdebonté avantdeme connaître...

Ilse fait tard...

Cetteporte...

est-ellefermée ? – Oui, ditRose, quirecula dequelques pas,comme pourêtreplusàportée dedemander dusecours àl’occasion. Pourquoi cettequestion ? – Parce que,ditlajeune fille,jevais mettre mavieetcelle debien d’autres entrevosmains.

C’estmoiquiaireconduit de force lepetit Olivier chezlevieux Fagin, lejuif, lesoir que l’enfant aquitté Pentonville. – Vous ? ditRose Maylie. – Moi-même.

Jesuis lamisérable créaturedontvousavezentendu parler.C’estmoiquivisaumilieu desbrigands ; jamais, aussiloinque vont messouvenirs, jen’ai eud’autre existence ! Jamaisjen’ai entendu deplus douces paroles que celles qu’ilsm’ont adressées ! QueDieu aitpitié demoi ! Necherchez pasàcacher l’horreur quejevous inspire, mademoiselle.

Jesuis plus jeune quejene leparais, maiscen’est paslapremière foisque jefais peur ! Lespauvresses mêmes reculent quandjepasse prèsd’elles danslarue. – Quelles affreuseschosesmedites-vous là !ditRose, ens’éloignant involontairement decette étrange femme. – Ô chère demoiselle ! s’écrialajeune fille,remerciez leciel àgenoux decequ’il vous adonné desamis pour surveiller et. »

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