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Daladier, Édouard

Publié le 23/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Daladier, Édouard (1884-1970), homme politique français, président du Conseil de 1938 à 1940.

2   « LE TAUREAU DU VAUCLUSE «

Né à Carpentras (Vaucluse), Édouard Daladier est l'élève d'Édouard Herriot et devient professeur agrégé d'histoire-géographie. Maire de sa ville natale en 1911, il est élu après la Première Guerre mondiale, où il s’illustre à Verdun, député radical-socialiste du Vaucluse. Brillant orateur, il entre, après la victoire du Cartel des gauches en 1924, au gouvernement formé par Herriot. Dès 1926 pourtant, Daladier, dirigeant l'aile gauche du Parti radical et radical-socialiste, s'oppose à Herriot, jugé trop conciliant avec les modérés. Il le remplace à la présidence du parti radical l'année suivante.

Nommé ministre de la Guerre en 1932, Daladier se spécialise dès lors dans les questions de défense. Il dirige ainsi la politique militaire de la France de 1932 à 1934, puis de 1936 à 1940. Président du Conseil de janvier à octobre 1933, il est rappelé à ce poste le 30 janvier 1934, alors que l'affaire Stavisky a plongé le pays dans l'agitation nationaliste. Daladier, surnommé « le taureau du Vaucluse «, apparaît comme un homme fort et intègre, seul capable de s'opposer aux ligues d'extrême droite. Il doit pourtant démissionner après les émeutes du 6 février 1934, ayant perdu le soutien du président de la République, Albert Lebrun, et celui du président du groupe radical à la Chambre des députés, Édouard Herriot.

3   LE SOUTIEN AU FRONT POPULAIRE

En butte à l'hostilité conjuguée de la droite et des communistes, isolé, Daladier revient pourtant au premier plan de la scène politique, à la faveur du Front populaire. Soutenant celui-ci, alors que Herriot se montre plus réticent, Daladier reprend la présidence du Parti radical en janvier 1936. Après la victoire du Front populaire et la formation du gouvernement de Léon Blum, au printemps, il devient vice-président du Conseil et retrouve le ministère de la Défense nationale. Toutefois, dès l'automne, il prend ses distances avec le Front populaire, conscient que la politique économique et sociale menée par le gouvernement ne satisfait pas la classe moyenne, principal soutien électoral des radicaux. En juin 1937, la position prise par Daladier, candidat déclaré à la succession de Blum, contribue à la chute de ce dernier.

4   DES ACCORDS DE MUNICH…

Président du Conseil de 1938 à 1940, Daladier concrétise la rupture des radicaux avec le Front populaire. Affirmant vouloir « remettre la France au travail «, il nomme un modéré, Paul Reynaud, ministre des Finances et prend des décrets-lois aménageant les acquis sociaux obtenus dans le cadre des accords Matignon. La rupture est plus claire encore en matière de politique extérieure. En septembre 1938, Daladier signe, avec Chamberlain, Hitler et Mussolini, les accords de Munich. Accueilli triomphalement à son retour dans la capitale française par une opinion majoritairement pacifiste, il doit affronter l'hostilité des communistes, qui lui reprochent d'avoir failli aux engagements antifascistes du Front populaire (voir antifascisme).

Pour Daladier cependant, les accords, qui maintiennent la paix en sacrifiant la Tchécoslovaquie, ne constituent qu'un sursis devant permettre le réarmement de la France. Il oppose dès lors une attitude très ferme aux revendications territoriales de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. Après la signature du pacte germano-soviétique en août 1939, le gouvernement Daladier fait prononcer la dissolution du Parti communiste français (PCF), dont les députés sont arrêtés en 1940. Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne.

5   …AU PROCÈS DE RIOM

S'il a contribué de manière décisive à l'effort de réarmement de la France, Daladier a manifesté une trop grande confiance envers un état-major que la « drôle de guerre « devait désavouer. Sa politique militaire, qui fera de lui, au regard de l'histoire, l'un des responsables de la défaite de 1940, est désavouée par les députés. Daladier est contraint à la démission le 20 mars 1940. Arrêté en septembre par le gouvernement de Vichy, il comparaît, ainsi que d'autres dirigeants de la IIIe République, devant la cour de Riom en février 1942. Après la suspension du procès, Daladier est livré aux Allemands et déporté en 1943. Au lendemain de la Libération, il revient à la vie politique et est député radical jusqu'en 1958, sans retrouver cependant de fonctions gouvernementales.

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