Darnand, Joseph

Darnand, Joseph (1897-1945), homme politique français, l’une des figures de la collaboration avec l’occupant pendant la Seconde Guerre mondiale, fondateur et chef de la Milice.

Né à Coligny (Ain), fils de cheminot, lui-même ouvrier ébéniste, Joseph Darnand s’engage à dix-huit ans et termine la Première Guerre mondiale avec sept citations, qui récompensent un comportement d’une bravoure exemplaire.

Devenu entrepreneur de transports après son installation à Nice, Darnand, homme d’ordre et de tradition, adhère successivement à l’Action française, au Parti social français (PSF) du colonel de La Rocque et enfin au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot. Compromis avec la Cagoule, il est brièvement incarcéré après la découverte par la police des agissements de l’organisation secrète, en 1938, mais obtient finalement un non-lieu.

Chef d’un corps franc durant la « drôle de guerre «, fait prisonnier, il s’échappe du camp de Pithiviers, et se met immédiatement au service du maréchal Pétain. Il adhère à la Légion des combattants et volontaires de la « révolution nationale «, dont il devient le délégué auprès de Pierre Laval.

Peu après, durant l’été 1941, il fonde dans les Alpes-Maritimes une structure paramilitaire, le Service d’ordre légionnaire (SOL), destinée à appuyer la politique du gouvernement de Vichy. Cette organisation, dont le chant de ralliement prône la création d’une « France pure «, est officialisée en janvier 1942 par François Darlan, qui fait de Darnand son secrétaire général.

De plus en plus engagé dans la collaboration, Darnand prête personnellement serment à Hitler et adhère à la Waffen SS, tout en participant à la création de la Phalange africaine, destinée à lutter contre les Alliés en Afrique du Nord. En janvier 1943, il réussit à obtenir du gouvernement et des Allemands la transformation du SOL en une Milice française, « affectée aux missions d’avant-garde et au maintien de l’ordre «, qui reçoit le privilège de recruter également en zone nord.

Secrétaire général d’une organisation qui, non seulement lutte contre la Résistance, mais aussi multiplie exactions, pillages et exécutions arbitraires, Darnand est nommé en décembre 1943 secrétaire général au Maintien de l’ordre. Il reçoit à ce titre le contrôle de la police, ce qui lui permet, en liaison avec les Allemands, d’intensifier la lutte contre les maquis, et de créer une police économique pour lutter contre le marché noir.

Nommé secrétaire d’État à l’Intérieur en février 1944, Darnand se replie en Allemagne après le débarquement allié en Normandie. Membre de l’éphémère Commission gouvernementale française de Sigmaringen, il passe ensuite en Italie. Extradé, il est traduit devant la Haute Cour de justice, condamné à mort et exécuté au fort de Châtillon, le 10 octobre 1945.