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de lois), mais s'il était découvert, il serait, sans aucun doute, puni de mort ou de vingt-cinq ans au moins de ravaux forcés dans un camp.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

de lois), mais s'il était découvert, il serait, sans aucun doute, puni de mort ou de vingt-cinq ans au moins de ravaux forcés dans un camp. Winston adapta une plume au porte-plume et la suça pour en enlever la graisse. Une plume était un article archaïque, rarement employé, même pour les signatures. Il s'en était procuré une, furtivement et avec quelque difficulté, simplement parce qu'il avait le sentiment que le beau papier crémeux appelait le tracé d'une réelle plume plutôt que les éraflures d'un crayon à encre. À dire vrai, il n'avait pas l'habitude d'écrire à la main. En dehors de très courtes notes, il était d'usage de tout dicter au phonoscript, ce qui, naturellement, était impossible pour ce qu'il projetait. Il plongea la plume dans l'encre puis hésita une seconde. Un tremblement lui parcourait les entrailles. Faire un trait sur le papier était un acte décisif. En petites lettres maladroites, il écrivit :   4 avril 1984   Il se redressa. Un sentiment de complète impuissance s'était emparé de lui. Pour commencer, il n'avait aucune certitude que ce fût vraiment 1984. On devait être aux alentours de cette date, car il était sûr d'avoir trente-neuf ans, et il croyait être né en 1944 ou 1945. Mais, par les temps qui couraient, il n'était possible de fixer une date qu'à un ou deux ans près. Pour qui écrivait-il ce journal ? Cette question, brusquement, s'imposa à lui. Pour l'avenir, pour des gens qui n'étaient pas nés. Son esprit erra un moment autour de la date approximative écrite sur la page, puis bondit sur un mot novlangue : double-pensée. Pour la première fois, l'ampleur de son entreprise lui apparut. Comment communiquer avec l'avenir. C'était impossible intrinsèquement. Ou l'avenir ressemblerait au présent, et on ne 'écouterait pas, ou il serait différent, et son enseignement, dans ce cas, n'aurait aucun sens. Pendant un moment, il fixa stupidement le papier. L'émission du télécran s'était changée en une stridente musique militaire. Winston semblait, non seulement avoir perdu le pouvoir de s'exprimer, mais avoir même oublié ce qu'il avait d'abord eu l'intention de dire. Depuis des semaines, il se préparait à ce moment et il ne lui tait jamais venu à l'esprit que ce dont il aurait besoin, c'était de courage. Écrire était facile. Tout ce qu'il avait à aire, c'était transcrire l'interminable monologue ininterrompu qui, littéralement depuis des années, se oursuivait dans son cerveau. En ce moment, cependant, même le monologue s'était arrêté. Par-dessus le arché, son ulcère variqueux commençait à le démanger d'une façon insupportable. Il n'osait pas le gratter car 'ulcère s'enflammait toujours lorsqu'il y touchait. Les secondes passaient. Winston n'était conscient que du vide e la page qui était devant lui, de la démangeaison de sa peau au-dessus de la cheville, du beuglement de la usique et de la légère ivresse provoquée par le gin. Il se mit soudain à écrire, dans une véritable panique, imparfaitement conscient de ce qu'il couchait sur le papier. Minuscule quoique enfantine, son écriture montait et descendait sur la page, abandonnant, d'abord les majuscules, finalement même les points. 4 avril 1984. Hier, soirée au ciné. Rien que des films de guerre. Un très bon film montrait un navire plein e réfugiés, bombardé quelque part dans la Méditerranée. Auditoire très amusé par les tentatives d'un gros omme gras qui essayait d'échapper en nageant à la poursuite d'un hélicoptère. On le voyait d'abord se vautrer dans l'eau comme un marsouin. Puis on l'apercevait à travers le viseur du canon de l'hélicoptère. Il était ensuite criblé de trous et la mer devenait rose autour de lui. Puis il sombrait aussi brusquement que si les rous avaient laissé pénétrer l'eau. Le public riait à gorge déployée quand il s'enfonça. On vit ensuite un canot e sauvetage plein d'enfants que survolait un hélicoptère. Une femme d'âge moyen, qui était peut-être une uive, était assise à l'avant, un garçon d'environ trois ans dans les bras, petit garçon criait de frayeur et se achait la tête entre les seins de sa mère comme s'il essayait de se terrer en elle et la femme l'entourait de ses ras et le réconfortait alors qu'elle était elle-même verte de frayeur, elle le recouvrait autant que possible omme si elle croyait que ses bras pourraient écarter de lui les balles, ensuite l'hélicoptère lâcha sur eux une ombe de vingt kilos qui éclata avec un éclair terrifiant et le bateau vola en éclats. Il y eut ensuite l'étonnante rojection d'un bras d'enfant montant droit dans l'air, un hélicoptère muni d'une caméra a dû le suivre et il y ut des applaudissements nourris venant des fauteuils mais une femme qui se trouvait au poulailler s'est mise rusquement à faire du bruit en frappant du pied et en criant on ne doit pas montrer cela pas devant les petits n ne doit pas ce n'est pas bien pas devant les enfants ce n'est pas jusqu'à ce que la police la saisisse et la mette la porte je ne pense pas qu'il lui soit arrivé quoi que ce soit personne ne s'occupe de ce que disent les rolétaires les typiques réactions prolétaires jamais on Winston s'arrêta d'écrire, en partie parce qu'il souffrait d'une crampe. Il ne savait ce qui l'avait poussé à éverser ce torrent d'absurdités, mais le curieux était que, tandis qu'il écrivait, un souvenir totalement différent 'était précisé dans son esprit, au point qu'il se sentait presque capable de l'écrire. Il réalisait maintenant que 'était à cause de cet autre incident qu'il avait soudain décidé de rentrer chez lui et de commencer son journal ce our-là. Cet incident avait eu lieu le matin au ministère, si l'on peut dire d'une chose si nébuleuse qu'elle a eu lieu. Il était presque onze heures et, au Commissariat aux Archives, où travaillait Winston, on tirait les chaises hors des bureaux pour les grouper au centre du hall, face au grand télécran afin de préparer les Deux Minutes de la Haine. Winston prenait place dans un des rangs du milieu quand deux personnes qu'il connaissait de vue, mais à qui il n'avait jamais parlé, entrèrent dans la salle à l'improviste. L'une était une fille qu'il croisait souvent ans les couloirs. Il ne savait pas son nom, mais il savait qu'elle travaillait au Commissariat aux Romans. Il 'avait parfois vue avec des mains huileuses et tenant une clef anglaise. Elle s'occupait probablement à quelque esogne mécanique sur l'une des machines à écrire des romans. C'était une fille d'aspect hardi, d'environ vingtept ans, aux épais cheveux noirs, au visage couvert de taches de rousseur, à l'allure vive et sportive. Une étroite ceinture rouge, emblème de la Ligue Anti-Sexe des Juniors, plusieurs fois enroulée à sa taille, par-dessus sa combinaison, était juste assez serrée pour faire ressortir la forme agile et dure de ses hanches. Winston l'avait détestée dès le premier coup d'oeil. Il savait pourquoi. C'était à cause de l'atmosphère de terrain de hockey, de bains froids, de randonnées en commun, de rigoureuse propreté morale qu'elle s'arrangeait pour transporter avec elle. Il détestait presque toutes les femmes, surtout celles qui étaient jeunes et jolies. C'étaient toujours les femmes, et spécialement les jeunes, qui étaient les bigotes du Parti : avaleuses de slogans, espionnes amateurs, dépisteuses d'hérésies. Mais cette fille en particulier lui donnait l'impression qu'elle était plus dangereuse que les autres. Une fois, alors qu'ils se croisaient dans le corridor, elle lui avait lancé un rapide regard de côté qui semblait le transpercer et l'avait rempli un moment d'une atroce terreur. L'idée lui avait même traversé l'esprit qu'elle était peut-être un agent de la Police de la Pensée. C'était à vrai dire très improbable. Néanmoins, il continuait à ressentir un malaise particulier, fait de frayeur autant que d'hostilité, chaque fois qu'elle se trouvait près de lui quelque part. L'autre personne était un homme nommé O'Brien, membre du Parti intérieur. Il occupait un poste si important et si élevé que Winston n'avait qu'une idée obscure de ce qu'il pouvait être. Un silence momentané s'établit dans le groupe des personnes qui entouraient les chaises quand elles virent approcher sa combinaison noire, celle d'un membre du Parti intérieur. O'Brien était un homme grand et corpulent, au cou épais, au visage rude, brutal et caustique. En dépit de cette formidable apparence, il avait un certain charme dans les manières. Il avait une façon d'assurer ses lunettes sur son nez qui était curieusement désarmante - et, d'une manière indéfinissable, curieusement civilisée. C'était un geste qui, si quelqu'un pouvait encore penser en termes semblables, aurait rappelé celui d'un homme du XVIIIe offrant sa tabatière. Winston avait vu O'Brien une douzaine de fois peut-être, dans un nombre presque égal d'années. Il se sentait vivement attiré par lui. Ce n'était pas seulement parce qu'il était intrigué par le contraste entre l'urbanité des manières d'O'Brien et son physique de champion de lutte. C'était, beaucoup plus, à cause de la croyance secrète - ce n'était peut-être même pas une croyance, mais seulement un espoir - que l'orthodoxie de la politique d'O'Brien n'était pas parfaite. Quelque chose dans son visage le suggérait irrésistiblement. Mais peut-être n'était-ce même pas la non-orthodoxie qui était inscrite sur son visage, mais, simplement, l'intelligence. De toute façon, il paraissait être quelqu'un à qui l'on pourrait parler si l'on pouvait duper le télécran et le voir seul. Winston n'avait jamais fait le moindre effort pour vérifier cette supposition ; en vérité, il n'y avait aucun moyen de la vérifier. O'Brien, à ce moment, regarda son bracelet-montre, vit qu'il était près de onze heures et décida, de toute évidence, de rester dans le Commissariat aux Archives jusqu'à la fin des Deux Minutes de la Haine. Il prit une chaise sur le même rang que Winston, deux places plus loin. Une petite femme rousse, qui travaillait dans la cellule voisine de celle de Winston, les séparait. La fille aux cheveux noirs était assise immédiatement derrière eux. Un instant plus tard, un horrible crissement, comme celui de quelque monstrueuse machine tournant sans huile, éclata dans le grand télécran du bout de la salle. C'était un bruit à vous faire grincer des dents et à vous hérisser les cheveux. La Haine avait commencé. Comme d'habitude, le visage d'Emmanuel Goldstein, l'Ennemi du Peuple, avait jailli sur l'écran. Il y eut des coups de sifflet çà et là dans l'assistance. La petite femme rousse jeta un cri de frayeur et de dégoût. Goldstein était le renégat et le traître. Il y avait longtemps (combien de temps, personne ne le savait exactement) il avait été l'un des meneurs du Parti presque au même titre que Big Brother lui-même. Il s'était engagé dans une activité contre-révolutionnaire, avait été condamné à mort, s'était mystérieusement échappé et avait disparu. Le programme des Deux Minutes de la Haine variait d'un jour à l'autre, mais il n'y en avait pas dans lequel Goldstein ne fût la principale figure. Il était le traître fondamental, le premier profanateur de la pureté du Parti. Tous les crimes subséquents contre le Parti, trahisons, actes de sabotage, hérésies, déviations, jaillissaient directement de son enseignement. Quelque part, on ne savait où, il vivait encore et ourdissait des conspirations. Peut-être au-delà des mers, sous la protection des maîtres étrangers qui le payaient. Peut-être, comme on le murmurait parfois, dans l'Océania même, en quelque lieu secret. Le diaphragme de Winston s'était contracté. Il ne pouvait voir le visage de Goldstein sans éprouver un pénible mélange d'émotions. C'était un mince visage de Juif, largement auréolé de cheveux blancs vaporeux, qui portait une barbiche en forme de bouc, un visage intelligent et pourtant méprisable par quelque chose qui lui était propre, avec une sorte de sottise sénile dans le long nez mince sur lequel, près de l'extrémité, était perchée une paire de lunettes. Ce visage ressemblait à celui d'un mouton, et la voix, elle aussi, était du genre bêlant. Goldstein débitait sa venimeuse attaque habituelle contre les doctrines du Parti. Une attaque si exagérée et si perverse qu'un enfant aurait pu la percer à jour, et cependant juste assez plausible pour emplir chacun de la crainte que d'autres, moins bien équilibrés pussent s'y laisser prendre. Goldstein insultait Big Brother, dénonçait la dictature du Parti, exigeait l'immédiate conclusion de la paix avec l'Eurasia, défendait la liberté de parler, la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de pensée. Il criait hystériquement que la révolution avait été

« mais àqui iln’avait jamaisparlé,entrèrent danslasalle àl’improviste.

L’uneétaitunefille qu’il croisait souvent dans lescouloirs.

Ilne savait passon nom, maisilsavait qu’elle travaillait auCommissariat auxRomans.

Il l’avait parfois vueavec desmains huileuses ettenant uneclefanglaise.

Elles’occupait probablement àquelque besogne mécanique surl’une desmachines àécrire desromans.

C’étaitunefille d’aspect hardi,d’environ vingt- sept ans,auxépais cheveux noirs,auvisage couvert detaches derousseur, àl’allure viveetsportive.

Uneétroite ceinture rouge,emblème delaLigue Anti-Sexe desJuniors, plusieurs foisenroulée àsa taille, par-dessus sa combinaison, étaitjuste assez serrée pourfaireressortir laforme agileetdure deses hanches.

Winstonl’avait détestée dèslepremier coupd’œil.

Ilsavait pourquoi.

C’étaitàcause del’atmosphère deterrain dehockey, de bains froids, derandonnées encommun, derigoureuse propretémoralequ’elles’arrangeait pourtransporter avec elle.Ildétestait presquetouteslesfemmes, surtoutcellesquiétaient jeunesetjolies.

C’étaient toujoursles femmes, etspécialement lesjeunes, quiétaient lesbigotes duParti : avaleuses deslogans, espionnes amateurs, dépisteuses d’hérésies.Maiscettefilleenparticulier luidonnait l’impression qu’elleétaitplusdangereuse que les autres.

Unefois, alors qu’ils secroisaient danslecorridor, elleluiavait lancé unrapide regard decôté qui semblait letranspercer etl’avait rempli unmoment d’uneatroce terreur.

L’idéeluiavait même traversé l’esprit qu’elle étaitpeut-être unagent delaPolice delaPensée.

C’étaitàvrai dire trèsimprobable.

Néanmoins,il continuait àressentir unmalaise particulier, faitdefrayeur autantqued’hostilité, chaquefoisqu’elle setrouvait près delui quelque part. L’autre personne étaitunhomme nommé O’Brien, membre duParti intérieur.

Iloccupait unposte si important etsiélevé queWinston n’avaitqu’une idéeobscure decequ’il pouvait être.Unsilence momentané s’établit danslegroupe despersonnes quientouraient leschaises quandellesvirent approcher sacombinaison noire, celled’unmembre duParti intérieur.

O’Brienétaitunhomme grandetcorpulent, aucou épais, auvisage rude, brutal etcaustique.

Endépit decette formidable apparence,ilavait uncertain charme danslesmanières. Il avait unefaçon d’assurer seslunettes surson nezquiétait curieusement désarmante–et, d’une manière indéfinissable, curieusementcivilisée.C’étaitungeste qui,siquelqu’un pouvaitencorepenser entermes semblables, auraitrappelé celuid’unhomme duXVIII e offrant satabatière.

WinstonavaitvuO’Brien une douzaine defois peut-être, dansunnombre presque égald’années.

Ilse sentait vivement attiréparlui.Cen’était pas seulement parcequ’ilétait intrigué parlecontraste entrel’urbanité desmanières d’O’Brien etson physique de champion delutte.

C’était, beaucoup plus,àcause delacroyance secrète–ce n’était peut-être mêmepasune croyance, maisseulement unespoir –que l’orthodoxie delapolitique d’O’Brien n’étaitpasparfaite.

Quelque chose danssonvisage lesuggérait irrésistiblement.

Maispeut-être n’était-ce mêmepaslanon-orthodoxie qui était inscrite surson visage, mais,simplement, l’intelligence.

Detoute façon, ilparaissait êtrequelqu’un àqui l’on pourrait parlersil’on pouvait duperletélécran etlevoir seul.

Winston n’avaitjamaisfaitlemoindre effort pour vérifier cettesupposition ; envérité, iln’y avait aucun moyen delavérifier.

O’Brien, àce moment, regarda son bracelet-montre, vitqu’il était prèsdeonze heures etdécida, detoute évidence, derester dansle Commissariat auxArchives jusqu’àlafin des Deux Minutes delaHaine.

Ilprit une chaise surlemême rangque Winston, deuxplaces plusloin.

Unepetite femme rousse, quitravaillait danslacellule voisine decelle de Winston, lesséparait.

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C’était unbruit àvous fairegrincer desdents etàvous hérisser lescheveux.

LaHaine avaitcommencé. Comme d’habitude, levisage d’Emmanuel Goldstein,l’EnnemiduPeuple, avaitjaillisurl’écran.

Ilyeut des coups desifflet çàetlàdans l’assistance.

Lapetite femme roussejetauncridefrayeur etde dégoût.

Goldstein était lerenégat etletraître.

Ilyavait longtemps (combiendetemps, personne nelesavait exactement) ilavait été l’un desmeneurs duParti presque aumême titrequeBigBrother lui-même.

Ils’était engagé dansune activité contre-révolutionnaire, avaitétécondamné àmort, s’était mystérieusement échappéetavait disparu.

Le programme desDeux Minutes delaHaine variait d’unjouràl’autre, maisiln’y enavait pasdans lequel Goldstein nefût laprincipale figure.Ilétait letraître fondamental, lepremier profanateur delapureté duParti. Tous lescrimes subséquents contreleParti, trahisons, actesdesabotage, hérésies,déviations, jaillissaient directement deson enseignement.

Quelquepart,onnesavait où,ilvivait encore etourdissait desconspirations. Peut-être au-delàdesmers, souslaprotection desmaîtres étrangers quilepayaient.

Peut-être, commeonle murmurait parfois,dansl’Océania même,enquelque lieusecret. Le diaphragme deWinston s’étaitcontracté.

Ilne pouvait voirlevisage deGoldstein sanséprouver un pénible mélange d’émotions.

C’étaitunmince visage deJuif, largement auréolédecheveux blancsvaporeux, qui portait unebarbiche enforme debouc, unvisage intelligent etpourtant méprisable parquelque chosequilui était propre, avecunesorte desottise séniledanslelong nezmince surlequel, prèsdel’extrémité, étaitperchée une paire delunettes.

Cevisage ressemblait àcelui d’unmouton, etlavoix, elleaussi, étaitdugenre bêlant. Goldstein débitaitsavenimeuse attaquehabituelle contrelesdoctrines duParti.

Uneattaque siexagérée etsi perverse qu’unenfant auraitpulapercer àjour, etcependant justeassez plausible pouremplir chacun dela crainte qued’autres, moinsbienéquilibrés pussents’ylaisser prendre.

Goldstein insultaitBigBrother, dénonçait la dictature duParti, exigeait l’immédiate conclusiondelapaix avec l’Eurasia, défendait laliberté deparler, la liberté delapresse, laliberté deréunion, laliberté depensée.

Ilcriait hystériquement quelarévolution avaitété. »

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