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Edouard Glissant, La Lézarde

Publié le 31/03/2011

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« J'ai vu un enfant de quatre ans : il dirigeait un attelage de bœufs, au travers d'un champ stérile. Bœufs squelettiques, sillons sans rigueur, laboureur sans joie. Un enfant près des bœufs, et son père cloué à la charrue ! La forêt alentour n'était que splendeurs. Des flamboyants à l'orée, comme des sentinelles ! Des pommes-d'eau près d'une source, pour saouler l'herbe de cris jaunes. Oui, la forêt vire très vite dans ses couleurs ! Le ciel, si loin, semblait de glace : un miroir, une couche aride ! Les fleurs trompettaient, l'eau était une aube sans midi, et pourtant le soleil déclinait vers le soir, tout doux comme une fille près de son amant ! J'ai vu cela : une richesse impitoyable sur toutes choses, et la rivière, la Lézarde, qui menait de roche en roche son concert jaune. J'ai entendu la Lézarde : elle criait (avec des boues et des poutres par tout son travers) une chanson chaotique et sauvage. Sûr, la Lézarde criait à la vie. Pourtant, là! un enfant de quatre ans... Il arrivait à l'encolure des bœufs maigres. Le ciel éclatant s'est couvert de brasiers ! «    Edouard Glissant, La Lézarde.    Sous la forme d'un devoir composé, vous commenterez ce texte. Vous pouvez, par exemple, montrer la maîtrise avec laquelle l'auteur met en place un tableau, son habileté à suggérer l'impression de vie et vous interroger sur le sens de l'opposition entre la splendeur de la nature et la misère de l'homme.   

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