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Etre Breton

Publié le 07/12/2011

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L'ethnologie est généralement une science ingrate, comme la plupart des sciences et rebute ceux mêmes qui souhaiteraient s'y intéresser. Ne serait-ce que par un langage et des techniques d'approche qui ne s'adressent qu'à des initiés. C'est bien dommage, car il y a toujours à découvrir dans l'univers humain, à s'enrichir à sa fréquentation, qu'il s'agisse des Patagons ou des natifs de Trobriand. La collection « Terre humaine «, publiée aux éditions Plon, a, dans ce domaine, des lettres de noblesse, pu:sque les meilleurs ethnologues, les plus éminents chercheurs, comme Lévi-Strauss, y sont édités, mais le style y est compréhensible, les sujets toujours excitants pour l'esprit. Le dernier en date des volumes de la série a, en plus d'un savoir qui ne cherche pas à paraître, l'avantage d'être émouvant et charmant. Cela s'appelle Le cheval d'orgueil. L'auteur, Pierre Jakes HéLias, paysan breton, y fait parler sa mémoire. Cette collection d'images d'enfance vaut bien, pour un lecteur français, le monde des Hopis ou des Amazoniens.

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« ce sera comme l'Amazonie; pour les autres un peu de leur chair.

La musique p1opulaire en Gra1nde-Bretagne Folklore est un mot anglais qui a fini par s'imposer en France, hien qu'on y aime mieux l'expression d'arts .et de traditions populaires.

Il s'agit de la même chose : de l'étude de civi­ lisations détruites par l'industrialisation et l'urbanisme, en même temps que de l'apparition de nouvelles formes de culture populaire, sus­ citées par ces deux phénomi•nes ct qui se situent finalement, malgré une rupture appa­ rente, dans la même lignée.

A"rès tout, Bob Dylan ou Maxime Le Forestier, qui racontent le monde où nous vivons et trouvent les mots de tous les jours pour parler de la vie et de la mort, sont dans la tradition folklorique.

A ceci près, peut-être, que tout ce qui vient du folklore vient de la nuit : on en ignore généralement l'origine.

Le chant populaire est à la fois ancien et de source inconnue.

Exécuté par des amateurs sans formation musicale par­ ticulière, il survit, de génération en génération, en prenant toutes sortes d'aspects.

Mais, comme le dit le spécialiste anglais Cecil Sharp, « la transmission orale n'est pas seulement le mode de survie d'une chanson, c'est également le processus par lequel elle naît et se développe ».

Comme les œuvres n'étaient pas écrites, elles ne cessaient pas d'évoluer.

L'avantage du sys­ tème, c'est qu'.il aboutit à rogner tout ce qui est médiocre, superflu.

La chanson populaire se nettoie elle-même de ses scories.

Elle finit par engendrer une espèce de « modèle » par­ fait, comme, en France la Claire fontaine ou Auprès de ma blonde.

La musi'que folklorique est avant tout une forme mélodique.

Avec le chant grégol'ien, el1e demeure la seule musique occidentale qui s'ap­ puie encore sur la gamme médiévale.

Modale, la musique traditionnelle ne change pas de tonalité et ne fait pas appel aux harmonies.

La ligne mélodique est riche et, dans le cas des compositions instrumentales pour solistes, l'accent est mis tout particulièrement sur les variations de l'exécutant.

Ces chansons n'avaient généralement pas d'accompagnement musical, mais on pouvait à l'occasion utiliser un ins­ trument tel que le violon pour l!Ccompagner la mélodie et jouer le rôle de musique de fond.

Des instruments à percussion apportaient par­ fois un soutien rythmique.

Les musicologues ont fait de curieuses comparaisons avec l'im­ provisation qui domine la musique arabe et ses douze Maqâm classiques, dont chacun est as­ socié à des sentiments humains et lié aux signes du Zodiaque.

Les sept modes de la musique populaire an­ glaise ont des liens similaires, qui, par l'in­ termédiaire des théoriciens du Moyen Age, s'ins­ pirent des principes de la Grèce antique.

Des comparaisons plus poussées conduisent à faire des rapprochements avec l'Extrême-Orient.

Les chansons folkloriques anglaises les plus anciennes sont les ballades et les cantiques.

Les ·baliades sont des chansons narratives à plu­ s:eurs couplets qu'on pourrait qualifier de lit­ térature anonyme en ce sens qu'elles relatent des aventures épiques et racontent des histoires d'amour ct de mort.

Les événements dont elles s'inspirent sont souvent vrais.

Elles ont fait leur apparition au Moyen Age, en un temps oii la ma­ jorité de la population était illettrée : les chanteurs allaient de vilie en ville, de village en village, de foire en foire, exploiter leur réper_ toirc.

Cette tradition devait se perpétuer jusqu' au XVIII• siècle sous la forme d'opuscules dis­ tribués au cours de manifestations publiques.

On croit que les carols anglais font partie des rites de Noël.

Cc n'est pas exact : il en ex:ste pour toutes les saism1s, et en particulier pour les fêtes des semailles ct des récoites.

Ils ont leur origin:: dans des rites qui se prati­ quaient dès les t~mps néolithi•ques pour ob­ tenir des divin:tés de bonnes récoltes et un bon bétail.

La chanson appelée John Ba·rleycorn en témoigne.

On y voit le blé doté non seule­ ment de tous les attributs humains, mais possé­ dant, en plus un caractère d'immortalité : il renaît symboliquement tous les ans après avoir été fauché.

Les chansons de mer abondent dans le ré­ p.ertoire populaire britannique.

Elles sont de deux sortes : ceilcs chantées en mer et celles qui se contentent d'évoqu::r la mer.

Les pre­ mières sont des chansons du bord qui servaient à entraîner l'équipage au cours des manœuvres.

Les chansons industrielles ont surtout pour origine les Midlands et le nord de l'Angleterre.

Elles se présentent sous forme de morceaux faisant allusion à des lieux et à des événements connus, sur des refrains célèbres.

On peut les situer ainsi précisément dans le temps; elles constituent donc de vérita1bles témoignages sur les cond:tions de vie dans les usines, les mines, les filatures au siècle dernier.

Les danses étaient de deux ordres : les dan­ ses campagnardes étaient exécutées par des couples; les rlanses rituelles étaient réservées aux hommes.

Ces dernières sont encore prati­ quées en certaines régions au printemps ou allj début de l'été et ont évidemment une signifi­ cation magique.

Elles sont destinées à la fécondation de la terre et des plantes.

Il existe une danse appelée Morris, dont le nom vient de Morisco et signifie mauresque; .elle est exécutée par six hommes au visage noirci au charbon; il portent des clochettes aux chevilles pour chasser par leur bruit les mauvais .esprits, des foulards aux mains et des rubans au cha­ peau, derniers vestiges des déguisements utili­ sés autrefo:s au cours de ces cérémonies.

Les danses de sabre sont originaires du nord de l'Angleterre; elles sont exécutées par des groupes d'·hommes qui rassemblent jusqu'à huit exécutants, identiques, dans leur apparence, à ceux de la Morris.

Chacun d'eux est armé d'un bâton ou d'une épée qu'il fait s'entrecroiser avec ceux de ses partenaires.

Cette danse trou­ verait ses origines dans les sacrifices faits à la terre à l'époque néolithi•que, c'est-à-dire dans une civilisation qui a duré jusqu'à nous.. »

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