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Gabriel MARC, revenant.

Publié le 11/04/2014

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Gabriel MARC, revenant. C'est monsieur l'abbé Chiavari, qui demande à vous parler. Mais ne vous fiez point à lui, monseigneur, il peut être envoyé par votre grand-père. GABRIEL, sortant. Plutôt être cent fois victime de la perfidie que de faire injure à l'amitié. Je vais à sa rencontre. MARC. Voyons si personne ne vient derrière lui dans la rue. (Il arme ses pistolets et se penche à la croisée.) Non, personne. SCÈNE VII. LE PRÉCEPTEUR, GABRIEL, MARC. LE PRÉCEPTEUR. O mon cher enfant! mon noble Gabriel! Je vous remercie de ne pas vous être méfié de moi. Hélas! que de chagrins et de fatigues se peignent sur votre visage! MARC. N'est-ce pas, monsieur l'abbé? C'est ce que je disais tout à l'heure. GABRIEL. Ce brave serviteur! Son dévouement est toujours le même. Va te jeter sur ton lit, mon ami, je t'appellerai pour reconduire l'abbé quand il sortira. MARC. J'irai pour vous obéir, mais je ne dormirai pas. (Il sort.) LE PRÉCEPTEUR. Oh! ce pauvre petit Mosca! que de chemin il m'a fait faire! Depuis le Colisée, où il a découvert vos traces, jusqu'ici, il m'a promené durant toute la soirée. D'abord il m'a mené au Vatican... puis à un cabaret, vers la place Navone; là j'avais renoncé à vous trouver, et lui-même s'était couché, harassé de fatigue, lorsque tout à coup il est parti en faisant entendre ce petit cri que vous connaissez, et il s'est tellement obstiné à votre porte, qu'à tout hasard je l'ai fait passer par le guichet. GABRIEL. Je l'aime cent fois mieux depuis qu'il m'a fait retrouver un ami. Mais qui vous amène à Rome, mon cher abbé? LE PRÉCEPTEUR. SCÈNE VII. 105 Gabriel Le désir de vous porter secours et la crainte qu'il ne vous arrive malheur. GABRIEL. Mon grand-père est fort irrité contre moi? LE PRÉCEPTEUR. Vous pouvez le penser. Mais vous êtes bien caché, et maintenant vous êtes entouré de protecteurs dévoués. Astolphe est ici. GABRIEL. Je le sais bien. LE PRÉCEPTEUR. Je me suis lié avec lui; je voulais savoir si cet homme vous était véritablement attaché... Il vous aime, j'en suis certain. GABRIEL. Je sais tout cela, mais ne me parlez pas de lui. LE PRÉCEPTEUR. Je veux vous en parler, au contraire, car il mérite son pardon à force de repentir. GABRIEL. Oui, je sais qu'il se repent beaucoup! LE PRÉCEPTEUR. L'excès de l'amour a pu seul l'entraîner dans les fautes dont votre abandon l'a trop sévèrement puni. GABRIEL. Écoutez, mon ami, je sais mieux que vous les moindres démarches, les moindres discours, les moindres pensées d'Astolphe. Depuis trois mois, j'erre autour de lui comme son ombre, je surveille toutes ses actions, et j'ai même entendu mot pour mot de longs entretiens que vous avez eus avec lui... LE PRÉCEPTEUR. Quoi! vous me saviez ici, et vous n'osiez pas vous confier à moi? GABRIEL. Pardonnez-moi, le malheur rend farouche... LE PRÉCEPTEUR. SCÈNE VII. 106

« Le désir de vous porter secours et la crainte qu'il ne vous arrive malheur. GABRIEL. Mon grand-père est fort irrité contre moi? LE PRÉCEPTEUR. Vous pouvez le penser.

Mais vous êtes bien caché, et maintenant vous êtes entouré de protecteurs dévoués. Astolphe est ici. GABRIEL. Je le sais bien. LE PRÉCEPTEUR. Je me suis lié avec lui; je voulais savoir si cet homme vous était véritablement attaché...

Il vous aime, j'en suis certain. GABRIEL. Je sais tout cela, mais ne me parlez pas de lui. LE PRÉCEPTEUR. Je veux vous en parler, au contraire, car il mérite son pardon à force de repentir. GABRIEL. Oui, je sais qu'il se repent beaucoup! LE PRÉCEPTEUR. L'excès de l'amour a pu seul l'entraîner dans les fautes dont votre abandon l'a trop sévèrement puni. GABRIEL. Écoutez, mon ami, je sais mieux que vous les moindres démarches, les moindres discours, les moindres pensées d'Astolphe.

Depuis trois mois, j'erre autour de lui comme son ombre, je surveille toutes ses actions, et j'ai même entendu mot pour mot de longs entretiens que vous avez eus avec lui... LE PRÉCEPTEUR. Quoi! vous me saviez ici, et vous n'osiez pas vous confier à moi? GABRIEL. Pardonnez-moi, le malheur rend farouche... LE PRÉCEPTEUR.

Gabriel SCÈNE VII.

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