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GEORGE SAND: anthologie

Publié le 25/01/2012

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GEORGE SAND (1804-1876). - Descendante du maréchal de Saxe et petitefille du fermier général Dupin de Francueil. Elevée dans le Berry, puis au couvent. Mariée au baron Casimir Dudevant, elle a deux enfants, puis s'en sépare et vient vivre à Paris, en 1831, où elle a une existence des plus mouvementées. En 1839, elle revient à Nohaut où elle passera la plus grande partie de sa vie. Elle a écrit de nombreux romans dont les principaux sont Lélia, Indiana, Jacques, Mauprat, le Compagnon du Tour de France, Consueio, le Meunier d'Angibault, le Marquis de Villemer, la Mare au Diable, la Petite Fadette, François le Champi.

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~ait les quatre autres.

Il criait aussi, le pauvret, d'une voix qu'il voulait rendre terrible et qui restait douce comme sa figure angé­ lique.

Tout -cela était beau de force ou de grâce: .

le paysage, l'homme, les taureaux sous le joug; et malgré cette lutte puis­ sante, où la terre était vaincue, il y avait un sentiment de dou- ceur et de calme profond qui planait sur toutes choses.

Quand l'obstacle était surmonté et que l'attelage reprenait sa marche égale et solennelle, le laboureur, dont la feinte violence n'était qu'un exercice de vigueur et une dépense d'activité, reprenait tout à coup la sérénité des âmes simples et jetait un regard de contentement paternel sur son enfant qui se retournait pour lui sourire.

Puis la voix mâle de ce jeune père de famille entonnait le chant solennel et mélancolique que l'antique tradition du pays transmet, non à tous les faboureurs indistinctement, mais aux plus consommés .~ans l'art d'exciter et de soutenir l'ardeur des bœufs au travail.

Ce chant, dont l'origine fut peut-être considérée comme sacrée, et auquel de mystérieuses influences ont dii être attribuées jadis, est réputé encore aujourd'hui posséder la vertu d'entretenir le courage de ces animaux, d'apaiser leurs méconten­ tements et de charmer l'ennui de leur longue besogne.

Il ne suffit pas de savoir bien les conduire en traçant un sillon parfaitement rectiligne, de leur alléger la peine en soulevant ou enfonçant à point le fer dans la terre: on n'est point un parfait laboureur si on ne sait chanter aux bœufs, et c'est là une science à part qui exige un goiit et des moyens particuliers.

Ce chant n'est, à vrai dire, qu'une sorte de récitatif interrompu et repris à volonté.

Sa forme irrégulière et ses intonations fausses selon les règles de t'art musical le rendent intraduisible.

Mais c~ n'en est pas moins un beau chant et ,tellement approprié à la nature du travail qu'il accompagne, à l'allure du bœuf, au calme des lieux agrestes, à la simplicité des hommes qui Ie disent qu'aucun génie étranger au travail de la terre ne l'eiit inventé, et qu'aucun chantre autre qu'un. »

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