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Jeanne d'Arc, « Lettre aux habitants de Reims »

Publié le 14/04/2013

Extrait du document

Jeanne d’Arc la guerrière vient d’ouvrir les portes de Reims et Charles VII, sacré roi, a été rendu à sa légitimité. Auréolée de ses glorieux faits d’armes, elle prend alors la route de Paris afin de reconquérir la ville aux Anglo-Bourguignons. Dictant lettres et courriers, elle fait part le 5 août 1429, depuis Provins, de son humble et simple fierté à la victoire. La légende de Jeanne naît non seulement de ses exploits, mais aussi du courage et de l’espoir qu’elle insuffle aux « bons et loyaux Français «.

« Lettre aux habitants de Reims « de Jeanne d’Arc, 5 août 1429

 

Mes chiers et bons amis les bons et loiaulx Franczois de la cite de Rains, Jehanne la Pucelle vous fait assavoir de ses nouvelles et vous prie et vous requiert que vous ne faictes nulle doubte en la bonne querelle que elle mayne pour le sang roial ; et je vous promeit et certiffi que je ne vous abandonneray point tant que je vivroy ; et est vroy que le Roy a fait trêves au duc de Bourgoigne quinze jours durant par ainsi qu’il li doit rendre la cité de Paris paisiblement au chieff de quinze jours. Pourtant ne vois donner nulle mervoille si je ne y entre si brieffvement ; combien que des trêves qui ainsi sont faictes je ne suy point conteinte, et ne scey si je les tendroy ; maiz si je les tiens ce sera seulement pour garder lonneur du Roy, combien aussi que ilz ne cabuseront point le sang roial, car je tendroy et maintendroy esemble l’armée du roy pour estre toute prestre au chieff desdis quinze jours si ilz ne font la paix. Pour ce, mes tres chiers et parfaiz amis, je vous prie que vous ne vous en donner malaise tant comme je vivroy, maiz vous requiers que vous faictes bon guet et gardés la bonne cite du roy et me faictes savoir se il y a nulz triteurs qui vous veullent grever et au plus brieff que je pourray je les en osteray et me faictes savoir de voz nouvelles.

 

 

A Dieu vous commans qui soit garde de vous. Escript ce vendredi Ve jour daoust empres Provins, un logeiz sur champs ou chemin de Paris.

 

 

Source : Pernoud (Régine), Clin (Marie-Véronique), Jeanne d’Arc, Paris, Fayard, 1986.

 

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