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Keraban Le Tetu, Vol.

Publié le 12/04/2014

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Keraban Le Tetu, Vol. II Et de la main, il montrait l'arete d'une haute roche, qui se dressait a gauche. XIII. DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A SON PLUS MORTEL ENNEMI. Le seigneur Keraban et Ahmet s'etaient retournes. Ils regardaient dans la direction indiquee par Nizib. Ce qu'ils virent les fit aussitot reculer, de maniere a ne pouvoir etre apercus. Sur l'arete superieure de cette roche, a l'oppose de la caverne, rampait un homme, qui essayait d'en atteindre l'angle extreme,--sans doute pour observer de plus pres les dispositions du campement. De la, a penser qu'un accord secret existait entre le guide et cet homme, c'etait naturellement indique. En realite, il faut le dire, dans toute cette machination organisee autour de Keraban et de ses compagnons, Ahmet avait vu juste. Son oncle fut bien force de le reconnaitre. Il fallait, en outre, conclure que le peril etait imminent, qu'une agression se preparait dans l'ombre, et que, cette nuit meme la petite caravane, apres avoir ete attiree dans une embuscade, courait a une destruction totale. Dans un premier mouvement irreflechi, Keraban, son fusil rapidement epaule, venait de coucher en joue cet espion qui se hasardait a venir jusqu'a la limite du campement. Une seconde plus tard, le coup partait, et l'homme fut tombe, mortellement frappe, sans doute! Mais n'eut-ce pas ete donner l'eveil et compromettre une situation deja grave. "Arretez, mon oncle! dit Ahmet a voix basse, en relevant l'arme braquee vers le sommet de la roche. --Mais, Ahmet.... --Non ... pas de detonation qui puisse devenir un signal d'attaque! Et, quant a cet homme, mieux vaut le prendre vivant! Il faut savoir pour le compte de qui ces miserables agissent! --Mais comment s'en emparer? --Laissez-moi faire," repondit Ahmet. Et il disparut vers la gauche, de maniere a contourner la roche, afin de la gravir a revers. Pendant ce temps, Keraban et Nizib se tenaient prets a intervenir, le cas echeant. L'espion, couche sur le ventre, avait alors atteint l'angle extreme de la roche. Sa tete en depassait seule l'arete. A la brillante clarte de la lune, il cherchait a voir l'entree de la caverne. Une demi-minute apres, Ahmet apparaissait sur le plateau superieur, et, rampant a son tour avec une extreme precaution, il s'avancait vers l'espion, qui ne pouvait l'apercevoir. Par malheur, une circonstance inattendue allait mettre cet homme sur ses gardes et lui reveler le danger qui le menacait. A ce moment meme, Amasia venait de quitter la caverne. Une profonde inquietude, dont elle ne se rendait pas compte, la troublait au point qu'elle ne pouvait dormir. Elle sentait Ahmet menace, a la merci d'un coup de fusil ou d'un coup de poignard! XIII. DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A S 89 Keraban Le Tetu, Vol. II A peine Keraban eut-il apercu la jeune fille qu'il lui fit signe de s'arreter. Mais Amasia ne le comprit pas, et, levant la tete, elle apercut Ahmet, au moment ou celui-ci se redressait vers la roche. Un cri d'epouvante lui echappa. A ce cri, l'espion s'etait retourne rapidement, puis redresse, et, voyant Ahmet a demi-courbe encore, il se jeta sur lui. Amasia, clouee sur place par la terreur, eut cependant encore la force de crier: "Ahmet! ... Ahmet!...." L'espion, un couteau a la main, allait frapper son adversaire; mais Keraban, epaulant son fusil, tira. L'espion, atteint mortellement en pleine poitrine, laissa tomber son poignard et roula jusqu'a terre. Un instant apres, Amasia etait dans les bras d'Ahmet qui, se laissant glisser du haut de la roche, venait de la rejoindre. Cependant, tous les hotes de la caverne venaient d'en sortir au bruit de la detonation,--tous, sauf le guide. Le seigneur Keraban, brandissant son arme, s'ecriait: "Par Allah! voila un maitre coup de feu! --Encore des dangers! murmura Bruno. --Ne me quittez pas, Van Mitten! dit l'energique Saraboul en saisissant le bras de son fiance. --Il ne vous quittera pas, ma sur." repondit resolument le seigneur Yanar. Cependant, Ahmet s'etait approche du corps de l'espion. "Cet homme est mort, dit-il, et il nous l'aurait fallu vivant." Nedjeb l'avait rejoint, et, aussitot de s'ecrier: "Mais... cet homme... c'est...." Amasia venait de s'approcher a son tour: "Oui! ... C'est lui! ... C'est Yarhud! dit-elle. C'est le capitaine de la Guidare! --Yarhud? s'ecria Keraban. --Ah! j'avais donc raison! dit Ahmet. --Oui! ... reprit Amasia. C'est bien cet homme qui nous a enlevees de la maison de mon pere! --Je le reconnais, ajouta Ahmet, je le reconnais, moi aussi! C'est lui qui est venu a la villa nous offrir ses marchandises, quelques instants avant mon depart! ... Mais il ne peut etre seul! ... Toute une bande de malfaiteurs est sur nos traces! ... Et pour nous mettre dans l'impossibilite de continuer notre route, ils viennent XIII. DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A S 90

« A peine Keraban eut-il apercu la jeune fille qu'il lui fit signe de s'arreter.

Mais Amasia ne le comprit pas, et, levant la tete, elle apercut Ahmet, au moment ou celui-ci se redressait vers la roche.

Un cri d'epouvante lui echappa. A ce cri, l'espion s'etait retourne rapidement, puis redresse, et, voyant Ahmet a demi-courbe encore, il se jeta sur lui. Amasia, clouee sur place par la terreur, eut cependant encore la force de crier: “Ahmet! ...

Ahmet!....” L'espion, un couteau a la main, allait frapper son adversaire; mais Keraban, epaulant son fusil, tira. L'espion, atteint mortellement en pleine poitrine, laissa tomber son poignard et roula jusqu'a terre. Un instant apres, Amasia etait dans les bras d'Ahmet qui, se laissant glisser du haut de la roche, venait de la rejoindre. Cependant, tous les hotes de la caverne venaient d'en sortir au bruit de la detonation,—tous, sauf le guide. Le seigneur Keraban, brandissant son arme, s'ecriait: “Par Allah! voila un maitre coup de feu! —Encore des dangers! murmura Bruno. —Ne me quittez pas, Van Mitten! dit l'energique Saraboul en saisissant le bras de son fiance. —Il ne vous quittera pas, ma sur.” repondit resolument le seigneur Yanar. Cependant, Ahmet s'etait approche du corps de l'espion. “Cet homme est mort, dit-il, et il nous l'aurait fallu vivant.” Nedjeb l'avait rejoint, et, aussitot de s'ecrier: “Mais...

cet homme...

c'est....” Amasia venait de s'approcher a son tour: “Oui! ...

C'est lui! ...

C'est Yarhud! dit-elle.

C'est le capitaine de la Guidare! —Yarhud? s'ecria Keraban. —Ah! j'avais donc raison! dit Ahmet. —Oui! ...

reprit Amasia.

C'est bien cet homme qui nous a enlevees de la maison de mon pere! —Je le reconnais, ajouta Ahmet, je le reconnais, moi aussi! C'est lui qui est venu a la villa nous offrir ses marchandises, quelques instants avant mon depart! ...

Mais il ne peut etre seul! ...

Toute une bande de malfaiteurs est sur nos traces! ...

Et pour nous mettre dans l'impossibilite de continuer notre route, ils viennent Keraban Le Tetu, Vol.

II XIII.

DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A SON PLUS MORTEL ENNEMI.

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