Devoir de Philosophie

Keraban Le Tetu, Vol.

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

Keraban Le Tetu, Vol. II Il etait evident, d'ailleurs, que ceux-ci avaient ordre de s'emparer d'Amasia, de la prendre vivante, et qu'ils chercherent a combattre plutot a l'arme blanche, afin de ne point avoir a regretter quelque maladroit coup de feu qui eut frappe la jeune fille. Aussi, dans les premiers instants, malgre la superiorite de leur nombre, l'avantage ne fut-il point a eux, et plusieurs tomberent-ils tres grievement blesses. Ce fut alors que deux nouveaux combattants, non des moins redoutables, apparurent sur le theatre de la lutte. C'etaient Saffar et Scarpante. "Ah! le miserable! s'ecria Keraban. C'est bien lui! C'est bien l'homme du railway!" Et plusieurs fois, il voulut le coucher en joue, mais sans y reussir, etant oblige de faire face a ceux qui l'attaquaient. Ahmet et les siens, cependant, resistaient intrepidement. Tous n'avaient qu'une pensee: a tout prix sauver Amasia, a tout prix l'empecher de retomber entre les mains de Saffar. Mais, malgre tant de devouement et de courage, il leur fallut bientot ceder devant le nombre. Aussi peu a peu, Keraban et ses compagnons commencerent-ils a plier, a se desunir, puis a s'acculer aux roches du defile. Deja le desarroi se mettait parmi eux. Saffar s'en apercut. "A lui, Scarpante, a toi! cria-t-il en lui montrant la jeune fille. --Oui! Seigneur Saffar, repondit Scarpante, et cette fois elle ne vous echappera plus." Profitant du desordre, Scarpante parvint a se jeter sur Amasia qu'il saisit et il s'efforca d'entrainer hors du campement. "Amasia! ... Amasia!...." cria Ahmet. Il voulut se precipiter vers elle, mais un groupe de bandits lui coupa la route; il fut oblige de s'arreter pour leur faire face. Yanar essaya alors d'arracher la jeune fille aux etreintes de Scarpante: il ne put y parvenir, et Scarpante, l'enlevant entre ses bras, fit quelques pas vers le defile. Mais Keraban venait d'ajuster Scarpante, et le traitre tombait mortellement atteint, apres avoir lache la jeune fille, qui tenta vainement de rejoindre Ahmet. "Scarpante!... mort!... Vengeons-le! s'ecria le chef de ces bandits, vengeons-le!" Tous se jeterent alors sur Keraban et les siens avec un acharnement auquel il n'etait plus possible de resister. Presses de toutes parts, ceux-ci pouvaient a peine faire usage de leurs armes. "Amasia! ... Amasia! ... decria Ahmet, en essayant de venir au secours de la jeune fille, que Saffar venait enfin de saisir et qu'il entrainait hors du campement. XIII. DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A S 95 Keraban Le Tetu, Vol. II --Courage! ... Courage!...." ne cessait de crier Keraban. Mais il sentait bien que les siens et lui, accables par le nombre, etaient perdus! En ce moment, un coup de feu, tire du haut des roches, fit rouler l'un des assaillants sur le sol. D'autres detonations lui succederent aussitot. Quelques-uns des bandits tomberent encore, et leur chute jeta l'epouvante parmi leurs compagnons. Saffar s'etait arrete un instant, cherchant a se rendre compte de cette diversion. Etait-ce donc un renfort inattendu qui arrivait au seigneur Keraban? Mais deja Amasia avait pu se degager des bras de Saffar, deconcerte par cette subite attaque. "Mon pere! ... Mon pere! ... criait la jeune fille. C'etait Selim, en effet, Selim, suivi d'une vingtaine d'hommes, bien armes, qui accourait au secours de la petite caravane, au moment meme ou elle allait etre ecrasee. "Sauve qui peut!" s'ecria le chef des bandits, en donnant l'exemple de la fuite. Et il disparut, avec les survivants de sa troupe, en se jetant dans la caverne, dont une seconde issue, on le sait, s'ouvrait au dehors. "Laches! s'ecria Saffar en se voyant ainsi abandonne. Eh bien, on ne l'aura pas vivante." Et il se precipita sur Amasia, au moment ou Ahmet s'elancait sur lui. Saffar dechargea sur le jeune homme le dernier coup de son revolver: il le manqua. Mais Keraban, qui n'avait rien perdu de son sang-froid, ne le manqua pas, lui. Il bondit sur Saffar, le saisit a la gorge, et le frappa d'un coup de poignard au coeur. Un rugissement, ce fut tout. Saffar, dans ses dernieres convulsions, ne put meme pas entendre son adversaire s'ecrier: "Voila pour t'apprendre a faire ecraser ma voiture!" Le seigneur Keraban et ses compagnons etaient sauves. A peine les uns ou les autres avaient-ils recu quelques legeres blessures. Et cependant, tous s'etaient bien comportes,--tous,--Bruno et Nizib, dont le courage ne s'etait point dementi; le seigneur Yanar, qui avait vaillamment lutte; Van Mitten, qui s'etait distingue dans la melee, et l'energique Kurde, dont le pistolet avait souvent retenti au plus fort de l'action. Toutefois, sans l'arrivee inexplicable de Selim, c'en eut ete fait d'Amasia et de ses defenseurs. Tous eussent peri, car ils etaient decides a se faire tuer pour elle. "Mon pere!... mon pere!... s'ecria la jeune fille en se jetant dans les bras de Selim. --Mon vieil ami, dit Keraban, vous ... vous ... ici? --Oui!... Moi! repondit Selim. XIII. DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A S 96

« —Courage! ...

Courage!....” ne cessait de crier Keraban. Mais il sentait bien que les siens et lui, accables par le nombre, etaient perdus! En ce moment, un coup de feu, tire du haut des roches, fit rouler l'un des assaillants sur le sol.

D'autres detonations lui succederent aussitot. Quelques-uns des bandits tomberent encore, et leur chute jeta l'epouvante parmi leurs compagnons. Saffar s'etait arrete un instant, cherchant a se rendre compte de cette diversion.

Etait-ce donc un renfort inattendu qui arrivait au seigneur Keraban? Mais deja Amasia avait pu se degager des bras de Saffar, deconcerte par cette subite attaque. “Mon pere! ...

Mon pere! ...

criait la jeune fille. C'etait Selim, en effet, Selim, suivi d'une vingtaine d'hommes, bien armes, qui accourait au secours de la petite caravane, au moment meme ou elle allait etre ecrasee. “Sauve qui peut!” s'ecria le chef des bandits, en donnant l'exemple de la fuite. Et il disparut, avec les survivants de sa troupe, en se jetant dans la caverne, dont une seconde issue, on le sait, s'ouvrait au dehors. “Laches! s'ecria Saffar en se voyant ainsi abandonne.

Eh bien, on ne l'aura pas vivante.” Et il se precipita sur Amasia, au moment ou Ahmet s'elancait sur lui. Saffar dechargea sur le jeune homme le dernier coup de son revolver: il le manqua.

Mais Keraban, qui n'avait rien perdu de son sang-froid, ne le manqua pas, lui.

Il bondit sur Saffar, le saisit a la gorge, et le frappa d'un coup de poignard au coeur. Un rugissement, ce fut tout.

Saffar, dans ses dernieres convulsions, ne put meme pas entendre son adversaire s'ecrier: “Voila pour t'apprendre a faire ecraser ma voiture!” Le seigneur Keraban et ses compagnons etaient sauves.

A peine les uns ou les autres avaient-ils recu quelques legeres blessures.

Et cependant, tous s'etaient bien comportes,—tous,—Bruno et Nizib, dont le courage ne s'etait point dementi; le seigneur Yanar, qui avait vaillamment lutte; Van Mitten, qui s'etait distingue dans la melee, et l'energique Kurde, dont le pistolet avait souvent retenti au plus fort de l'action. Toutefois, sans l'arrivee inexplicable de Selim, c'en eut ete fait d'Amasia et de ses defenseurs.

Tous eussent peri, car ils etaient decides a se faire tuer pour elle. “Mon pere!...

mon pere!...

s'ecria la jeune fille en se jetant dans les bras de Selim. —Mon vieil ami, dit Keraban, vous ...

vous ...

ici? —Oui!...

Moi! repondit Selim.

Keraban Le Tetu, Vol.

II XIII.

DANS LEQUEL, APRES AVOIR TENU TETE A SON ANE, LE SEIGNEUR KERABAN TIENT TETE A SON PLUS MORTEL ENNEMI.

96. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles