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Keraban Le Tetu, Vol.

Publié le 12/04/2014

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Keraban Le Tetu, Vol. II moi par trente ans d'affaires.... --Keraban! fit Van Mitten. --Eh! par Allah! laissez-moi donc achever! s'ecria Keraban, qui ne put retenir ce mouvement si naturel chez lui. Mais, apres tout, Van Mitten, vous etes libre! Vous n'etes ni mon parent ni mon serviteur! Vous n'etes que mon ami, et un ami peut tout se permettre, meme de briser les liens d'une vieille amitie! --Keraban!... mon cher Keraban!... repondit Van Mitten, tres emu de ce reproche. --Vous resterez donc a Atina, s'il vous plait de rester a Atina, ou meme a Trebizonde, s'il vous plait de rester a Trebizonde!" Et la-dessus, le seigneur Keraban s'accota dans son coin, comme un homme qui n'a plus aupres de lui que des indifferents, des etrangers, dont le hasard seul a fait ses compagnons de voyage. En somme, si Bruno etait enchante de la tournure qu'avaient prise les choses, Van Mitten ne laissait pas d'etre tres chagrine d'avoir cause cette peine a son ami. Mais enfin, son projet avait reussi, et, bien que l'idee lui en vint peut-etre, il ne pensa pas qu'il y eut lieu de retirer sa proposition. D'ailleurs, Bruno etait la. Restait alors la question d'argent, l'emprunt a contracter pour etre en mesure, soit de demeurer quelque temps dans le pays, soit d'achever le voyage dans d'autres conditions. Cela ne pouvait faire difficulte. L'importante part qui revenait a Van Mitten dans sa maison de Rotterdam, allait etre prochainement versee a la banque de Constantinople, et le seigneur Keraban n'aurait qu'a se rembourser de la somme pretee au moyen du cheque que lui donnerait le Hollandais. "Ami Keraban? dit Van Mitten, apres quelques minutes d'un silence qui ne fut interrompu par personne. --Qu'y a-t-il encore, monsieur? demanda Keraban, comme s'il eut repondu a quelque importun. --En arrivant a Atina! ... reprit Van Mitten, que ce mot de "monsieur" avait frappe au coeur. --Eh bien, en arrivant a Atina, repondit Keraban, nous nous separerons! ... C'est convenu! --Oui, sans doute ... Keraban!" En verite, il n'osa pas dire: mon ami Keraban! "Oui ... sans doute.... Aussi je vous prierai de me laisser quelque argent.... --De l'argent! Quel argent?... --Une petite somme ... dont vous vous rembourserez ... a la Banque de Constantinople.... --Une petite somme? --Vous savez que je suis parti presque sans argent ... et, comme vous vous etiez genereusement charge des frais de ce voyage.... --Ces frais ne regardent que moi! II. DANS LEQUEL VAN MITTEN SE DECIDE A CEDER AUX OBSESSIONS DE BRUNO, ET CE 17 S'EN QUI Keraban Le Tetu, Vol. II --Soit! ... Je ne veux pas discuter.... --Je ne vous aurais pas laisse depenser une seule livre, repondit Keraban, non pas meme une! --Je vous en suis fort reconnaissant, repondit Van Mitten, mais aujourd'hui, il ne me reste pas un seul para, et je vous serai oblige de.... --Je n'ai point d'argent a vous preter, repondit sechement Keraban, et il ne me reste, a moi, que ce qu'il faut pour achever ce voyage! --Cependant ... vous me donnerez bien?... --Rien, vous dis-je! --Comment?... fit Bruno. --Bruno se permet de parler, je crois!... dit Keraban d'un ton plein de menaces. --Sans doute, repliqua Bruno. --Tais-toi, Bruno," dit Van Mitten, qui ne voulait pas que cette intervention de son serviteur put envenimer le debat. Bruno se tut. "Mon cher Keraban, reprit Van Mitten, il ne s'agit, apres tout, que d'une somme relativement minime, qui me permettra de demeurer quelques jours a Trebizonde.... --Minime ou non, monsieur, dit Keraban, n'attendez absolument rien de moi! --Mille piastres suffiraient!... --Ni mille, ni cent, ni dix, ni une! riposta Keraban, qui commencait a se mettre en colere. --Quoi! rien? --Rien! --Mais alors.... --Alors, vous n'avez qu'a continuer ce voyage avec nous, monsieur Van Mitten. Vous ne manquerez de rien! Mais quant a vous laisser une piastre, un para, un demi-para, pour vous permettre de vous promener a votre convenance ... jamais! --Jamais?... --Jamais!" La maniere dont ce "jamais" fut prononce etait bien pour faire comprendre a Van Mitten et meme a Bruno, que la resolution de l'entete etait irrevocable. Quand il avait dit non, c'etait dix fois non! II. DANS LEQUEL VAN MITTEN SE DECIDE A CEDER AUX OBSESSIONS DE BRUNO, ET CE 18 S'EN QUI

« —Soit! ...

Je ne veux pas discuter.... —Je ne vous aurais pas laisse depenser une seule livre, repondit Keraban, non pas meme une! —Je vous en suis fort reconnaissant, repondit Van Mitten, mais aujourd'hui, il ne me reste pas un seul para, et je vous serai oblige de.... —Je n'ai point d'argent a vous preter, repondit sechement Keraban, et il ne me reste, a moi, que ce qu'il faut pour achever ce voyage! —Cependant ...

vous me donnerez bien?... —Rien, vous dis-je! —Comment?...

fit Bruno. —Bruno se permet de parler, je crois!...

dit Keraban d'un ton plein de menaces. —Sans doute, repliqua Bruno. —Tais-toi, Bruno,” dit Van Mitten, qui ne voulait pas que cette intervention de son serviteur put envenimer le debat. Bruno se tut. “Mon cher Keraban, reprit Van Mitten, il ne s'agit, apres tout, que d'une somme relativement minime, qui me permettra de demeurer quelques jours a Trebizonde.... —Minime ou non, monsieur, dit Keraban, n'attendez absolument rien de moi! —Mille piastres suffiraient!... —Ni mille, ni cent, ni dix, ni une! riposta Keraban, qui commencait a se mettre en colere. —Quoi! rien? —Rien! —Mais alors.... —Alors, vous n'avez qu'a continuer ce voyage avec nous, monsieur Van Mitten.

Vous ne manquerez de rien! Mais quant a vous laisser une piastre, un para, un demi-para, pour vous permettre de vous promener a votre convenance ...

jamais! —Jamais?... —Jamais!” La maniere dont ce “jamais” fut prononce etait bien pour faire comprendre a Van Mitten et meme a Bruno, que la resolution de l'entete etait irrevocable.

Quand il avait dit non, c'etait dix fois non! Keraban Le Tetu, Vol.

II II.

DANS LEQUEL VAN MITTEN SE DECIDE A CEDER AUX OBSESSIONS DE BRUNO, ET CE QUI S'ENSUIT.

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