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LA DIALECTIQUE

Publié le 24/06/2012

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Il est de la plus haute importance de bien saisir et de bien reconnaître le moment dialectique. C’est lui qui, d’une manière générale, est le principe de tout mouvement, de toute vie et de toute action efficace dans la réalité. Il est aussi l’âme de toute connaissance vraiment scientifique. Ne pas s’arrêter aux déterminations abstraites de l’entendement, cela paraît n’être à notre conscience ordinaire qu’une simple question d’équité suivant le proverbe. « Vivre et laisser vivre «, si bien qu’on admet l’un et aussi l’autre. Mais, en y regardant de plus près, le fini n’est pas seulement limité du dehors, il se supprime par sa propre nature et par lui-même passe en son contraire. Ainsi on dit que l'homme est mortel et on considère alors le fait de mourir comme quelque chose qui n’a son fondement que dans les circonstances extérieures : d’après cette façon de voir, ce sont deux propriétés particulières (séparées) de l'homme que d’être vivant et aussi d’être mortel. Mais l'interprétation véritable c’est que la vie en tant que telle porte en soi le germe de la mort et que d’une manière générale le fini est en lui-même contradictoire et par là même se supprime ...

 

Pour ce qui concerne la présence de la dialectique dans le monde spirituel et plus précisément dans le domaine juridique et moral, il suffit de rappeler ici comment, conformément à expérience commune, le degré extrême d’un état ou d’une activité se convertit d’ordinaire en son antithèse : cette dialectique est alors reconnue souvent dans les proverbes. On dit, par exemple, summum jus, summa injuria, ce qui signifie que le droit abstrait poussé à l'extrême aboutit à l’iniquité. On sait de même que, dans le domaine politique, ces extrêmes que sont l'anarchie et le despotisme s'entraînent d’ordinaire l’un l’autre. Le sentiment de la dialectique dans le domaine moral sur le plan individuel, nous le trouvons dans ces proverbes bien connus : « L'orgueil précède la chute «, « Lame trop effilée s’ébrèche«. La sensibilité, aussi bien physique que morale, a aussi sa dialectique. On sait que les degrés extrêmes de la douleur et de la joie se convertissent l’un dans l’autre : le cœur rempli de joie se décharge par des larmes et il arrive que la mélancolie la plus profonde se traduise par un sourire.

 

Extrait de : Encyclopédie des sciences philosophiques. 

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