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La rationalisation du travail

Publié le 23/02/2012

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travail

Saint-Exupéry disait : « Il faut faire le chewing-gum pour les hommes, et non les hommes pour le chewing-gum : C'était poser la question de l'adaptation des conditions de vie et de production à l'homme. Le travail a été étudié dans ses nouvelles techniques d'abord du point de vue du rendement. Henri Wallon montre ici le rôle dévolu à la psychotechnique pour dépasser cette conception :

 

 

Bien que complémentaires et appelés à se pénétrer de plus en plus étroitement, à mesure que les progrès de la mécanique et de la psycho-physiologie permettront une adaptation plus exacte de la machine à l'homme et de l'homme à la machine, ce sont deux points de vue trop distincts pour qu'il ne soit pas dangereux de les confondre à l'origine, comme a fait par exemple l'ingénieur américain Taylor dans ses Principes d'organisation scientifique des Usines.  Et notre auteur donne au cours de son exposé cette indication d'ordre à la fois psychologique et moral. L'étude et la technique des gestes n'ont, sans doute, pas une moindre importance que les conditions matérielles du travail ou de l'outillage, mais ils ne peuvent être isolés de celui qui les produit. Il faut un contrepoids à la simple mesure de leur durée et de leur rendement. Si leur raison d'être est la production, leurs conditions sont physiologiques et, en-deça de ces conditions communes, il y a le comportement, la formule individuelle de chaque sujet, dont ils ne sont pas dissociables. Aussi le rapport entre ce qu'il y a de matériel et ce qu'il y a de psycho-physiologique dans ce métier a-t-il tendance à se renverser. De plus en plus apparaît la nécessité de compenser la formidable emprise de l'usine et de la machine sur l'ouvrier par une adaptation de l'usine et de la machine à la nature et aux besoins de l'homme.

(Henri Wallon. Principes de Psychologie appliquée.)

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