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La Réduction Du Coût Du Travail Peut-Elle Permettre De Réduire Le Chômage Des Travailleurs Peu Qualifiés ?

Publié le 22/03/2014

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travail

La France voit son taux de chômage augmenter continuellement pour arriver à un taux de 11% aujourd'hui. Le coût du travail est la somme des dépenses qui incombent à l'employeur en contrepartie de l'emploi du salarié. Il inclut la rémunération directe (salaire brut + congés + primes) et les cotisations sociales patronales. Les travailleurs peu qualifiés sont ceux qui n'ont presque pas de qualifications, ou bien que leur diplôme n'est pas en adéquation avec le poste exercé. 

Nous pouvons alors nous demander, quels sont les résultats obtenus sur la baisse du chômage chez les travailleurs peu qualifiés en utilisant comme outil la réduction du coût du travail. 

Dans une première partie, nous verrons que la réduction du coût du travail semble permettre la baisse du chômage chez les travailleurs peu qualifiés, puis nous étudierons dans une seconde partie que la baisse de coût du travail n'aura pas forcément comme résultat une réduction du taux de chômage chez ces mêmes travailleurs. 

 

 

Tout d'abord, la baisse du coût du travail permet de réduire le chômage des travailleurs peu qualifiés. 

 

 

En effet, baisser le salaire des travailleurs peu qualifiés aura un impact immédiat pour l'entreprise. 

 

En premier lieu, les entrepreneurs auront tendance à embaucher plus. En effet, il existe une demande pour des services peu qualifiés, que ce soit au niveau de la restauration, le service à la personne. Le coût du travail du dernier employé sera alors inférieur à sa productivité. Donc pour l'employeur, il sera intéressant d'embaucher car le travailleur peu qualifié rapportera plus à l'entreprise que son coût. 

 

En second lieu, la baisse du coût du travail rendra les entreprises plus compétitives. Les travailleurs peu qualifiés étant la main d'œuvre la plus utilisée, baisser son coût pourra permettre à l'entreprise de baisser ses prix. L'entreprise sera alors plus présente sur le marché, ce qui provoquera une augmentation des commandes et donc une hausse de la production. Or pour augmenter sa production, l'entreprise emploiera davantage de personnel. 

 

Enfin, si le coût du travail baisse, les entreprises auront une meilleure santé financière et seront plus solides. En effet, si le coût du travail baisse et que la productivité augmente voire stagne, le coût d'un salarié baissera, et le travailleur sera plus rentable pour l'entreprise. Or, si l'entreprise détient plus de liquidités, elle pourra effectuer des investissements pour s'agrandir, et donc cela aura pour effet la création d'emploi. 

 

Afin d'obtenir une baisse du coût du travail, l'Etat a mené des politiques pour y arriver. 

 

 

En premier lieu, l'état a mis en pratique une baisse des cotisations sociales. En effet, l'Etat a allégé les charges salariales pour que les entreprises embauchent, et ce sont majoritairement les travailleurs peu qualifiés qui sont concernés car ce sont ces personnes qui sont les plus touchées par le chômage. 

 

En second lieu, l'Etat a mis en place un système de stage rémunérés et des contrats aidés. Les stages rémunérés motiveront le chômeur peu qualifié à retrouver une activité, et avec l'expérience acquise pendant ce stage, le stagiaire aura plus de facilités à trouver un emploi. Sachant que les stages rémunérés sont payés en dessous du SMIC, l'entreprise aura une main d'œuvre bon marché. Quant aux emplois aidés, il s'agit d'emplois subventionnés par l'état afin que les chômeurs puissent acquérir de l'expérience professionnelle et sert de tremplin pour trouver un emploi stable. 

 

Enfin, afin de limiter le coût des travailleurs et de ne pas avoir d'indemnités de licenciement à payer, l'Etat a favorisé les emplois dits précaires. Par exemple, l'intérim est très prisé des entreprises pour embaucher des travailleurs peu qualifiés, car cela permet à l'entreprise de pouvoir ajuster le nombre de travailleur en fonction de ses besoins de production. 

 

 

Nous avons pu voir que réduire le coût du travail, que ce soit par une baisse des salaires, ou bien par des emplois subventionnés par l'Etat permet aux entreprises d'embaucher plus de travailleurs peu qualifiés. Nous allons maintenant voir que baisser le coût du travail peu avoir des effets limités sur le chômage de ces mêmes travailleurs. 

 

 

Tout d'abord, une baisse du coût du travail n'aura pas forcément pour effet une baisse du chômage des travailleurs peu qualifiés. 

 

En premier lieu, cette baisse du coût du travail a eu des effets limités sur la baisse du chômage. En effet, la création d'emplois en raison de la diminution du coût du travail reste peu élevée. Certes, environ 100 mille emplois auront été créés, mais face aux trois millions de chômeurs que compte la France, ces créations d'emploi ne sont pas significatives. 

 

En second lieu, la baisse du coût du travail a surtout profitée à des entreprise non soumises au risque de délocalisation. En effet, ce sont surtout les emplois peu qualifiés qui sont concernés. Par exemple, les grandes surfaces ont plus embauchés de travailleurs peu qualifiés que les industries. Cela nous montre que la création d'emploi n'est pas valable pour tous les secteurs. 

 

Enfin, il n'y a pas forcément de rapport entre la baisse du coût du travail et la baisse du chômage chez les travailleurs peu qualifiés. Par exemple, comme le montre le document 5, le coût horaire moyen de la main d'œuvre est de 27,10 € au Danemark, et de 14,22 € en Espagne en 2005. Or, le Danemark a un taux de chômage de 4,8 %n et l'Espagne de 9,2% cette même année. Cela nous montre que le coût du travail n'est pas la seule explication au chômage et que ces causes sont multiples. 

 

Les salaires élevés favorisent, contrairement aux apparences, la productivité des travailleurs peu qualifiés, ce qui permet d'éviter les délocalisations. 

 

Tout d'abord, les salaires élevés permettent à cette partie de la population de consommer plus. En effet, chez les bas salaires, si on augmente le salaire, les travailleurs auront une propension plus grande à consommer. De plus, des salaires élevés permettent d'améliorer la productivité. Par exemple, des salariés bien rémunérés seront des salariés moins stressés. Il seront dans les meilleures dispositions afin d'être les plus productifs possibles. 

 

Ensuite, avoir une volonté de baisser les salaires n'aura pas que des intérêts pour l'entreprise. En effet, l'objectif des entreprises employant des travailleurs peu qualifiés réside dans leur productivité. Or si ces salaires baissent, les salariés seront moins productifs, et l'entreprise ne pourra pas lutter contre ses concurrents localisés dans les pays où la main d'œuvre est bon marché. En effet, dans les pays où le coût de la main d'œuvre est moins chère, la législation sur le travail est moins réglementée, et si une entreprise d'un pays développé perd en productivité, cette dernière sera perdante car elle deviendra moins intéressante pour ses clients, car plus chère. 

 

 

Nous avons pu voir que réduire le coût du travail n'aura pas forcément les résultats escomptés sur la baisse du chômage chez les travailleurs peu qualifiés. Ces travailleurs pourront certes obtenir des bénéfices non négligeables avec notamment les emplois aidés. Mais baisser le coût du travail chez ces travailleurs n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus efficace et les entreprises peuvent même se retrouver perdantes. 

Nous pouvons alors nous demander, si la situation est identique dans les autres pays développés.

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