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LA THÈSE RATIONALISTE : Opposition du raisonnement et de l'inférence animale

Publié le 16/03/2011

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La thèse de Rignano repose de bout en bout sur le postulat que l'expérience même nous fournit des raisons de conclure en nous fournissant les antécédents réguliers des phénomènes qui sont affirmés dans la conclusion. Mais c'est tout autre chose de connaître l'antécédent régulier, et de connaître la cause, la raison d'une chose : le jour précède la nuit, et inversement, sans causalité. Il est tellement faux de dire que la cause est l'antécédent régulier, que nous cherchons toujours la cause des faits singuliers : ainsi en histoire : il s'agit de phénomènes qui échappent à la répétition régulière, et ce sont ceux dont nous demandons le plus impérieusement raison. Dans le raisonnement, comme dans le concept, comme dans le jugement, la pensée consiste à remplacer les simples associations temporelles par des relations intelligibles. Conclure la mortalité de Socrate, de l'humanité de Socrate, c'est poser un rapport de raison à conséquence. Raisonner, c'est conclure pour des raisons. Nous avons ainsi défini le raisonnement idéal, celui qui est valable. En fait, la coutume, la passion, dictent souvent nos raisonnements : mais ce sont alors de faux raisonnements. Le vrai raisonnement est très difficile; ce n'est pas une raison pour le confondre avec le faux raisonnement. C'est simplement une nouvelle raison d'apprendre que l'exercice de la pensée est malaisé, qu'il est plein de risques et de pièges, et que toutes les fonctions qui le définissent exigent une énergie mentale portée à sa plus haute tension.

 

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