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Le Mauvais Genie Son nouveau maitre le fit aller a l'ecole; Julien avait de la memoire, de la facilite, de l'intelligence et de la bonne volonte; il apprit en moins d'un an a lire, a ecrire, le calcul, les premiers elements de toutes les choses que M.

Publié le 11/04/2014

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Le Mauvais Genie Son nouveau maitre le fit aller a l'ecole; Julien avait de la memoire, de la facilite, de l'intelligence et de la bonne volonte; il apprit en moins d'un an a lire, a ecrire, le calcul, les premiers elements de toutes les choses que M. Georgey voulait lui faire apprendre. Tout le monde etait content de lui; il aidait a tout; il etait actif, complaisant, prevenant meme; il servait M. Georgey avec un zele et une fidelite qui etaient vivement apprecies par le brave Anglais. Bien des fois M. Georgey avait voulu recompenser genereusement Julien de ses services; Julien avait toujours refuse; et quand son maitre insistait, sa reponse etait toujours la meme. "Si vous voulez absolument donner, Monsieur, donnez a Mme Bonard ce que vous voulez me faire accepter et ce que je suis loin de meriter. --Very well, my dear, repondait M. Georgey; moi porter a Madme Bonarde." Et il remettait en effet a Mme Bonard des sommes dont nous saurons plus tard le montant, car M. Georgey lui avait defendu d'en parler, surtout a Julien, qu'il aimait et qu'il voulait mettre a l'abri de la pauvrete. "Il refusait, disait-il, et moi voulais pas le abandonner sans fortune. Moi voulais Juliene manger des turkeys." Un jour il trouva Mme Bonard seule, pleurant au coin de son feu. M. GEORGEY.--Quoi vous avez, povre Madme Bonarde? Pourquoi vous faisez des pleurements? MADAME BONARD.--Ah! Monsieur, j'ai bien du chagrin! Je ne peux plus me contenir. Il faut que je pleure pour me soulager le coeur. M. GEORGEY.--Pour quelle chose le coeur a vous etait si grosse? MADAME BONARD.--Parce que, Monsieur, mon mari et Frederic ne peuvent plus se supporter depuis ce jour terrible ou vous avez empeche un si grand malheur. Le pere ne peut pas voir le fils sans qu'il se sente pris d'une colere qui devient de plus en plus violente. Et le fils a pris son pere en aversion, sans pouvoir vaincre ce mauvais sentiment. Je suis dans une crainte continuelle de quelque scene epouvantable. Ce matin, ils ont eu un commencement de querelle, que j'ai arretee avec difficulte. Frederic voulait s'engager comme soldat; le pere lui disait qu'un voleur n'etait pas digne d'etre militaire. Ils se sont dit des choses terribles. J'ai heureusement pu les separer en entrainant Frederic; mais si une chose pareille se passait en mon absence, vous jugez de ce qui pourrait en arriver." L'Anglais ne repondit pas; il reflechissait et la laissait pleurer... Tout a coup il se leva et se placa devant elle les bras croises. "Madme Bonarde, dit-il d'une voix solennelle, avez-vous croyance... c'est-a-dire confidence a moi? MADAME BONARD.--Oh oui! Monsieur, toute confiance, je vous assure. M. GEORGEY.--Mille mercis, Madme Bonarde. Alors vous tous sauves et satisfaits. MADAME BONARD.--Comment? Que voulez-vous faire? Comment empecherez-vous le pere de rougir de son fils, et le fils de garder rancune a son pere? M. GEORGEY.--Je pouvais tres bien. Vous voir bien vite. MADAME BONARD.--Mais, en attendant, s'ils se reprennent de querelle? XX. L'ENGAGEMENT 73 Le Mauvais Genie M. GEORGEY.--Reprendre rien, du tout rien. Ou il est Fridric? MADAME BONARD.--Il bat le ble dans la grange. M. GEORGEY.--Tres bon, tres bon. Je voulais lui vitement. Vous appeler Fridric." Mme Bonard, qui avait reellement confiance en M. Georgey, se depecha d'aller chercher Frederic et l'amena dans la salle. M. GEORGEY.--Fridric, il y avait deux annees toi pas heureuse, M. Bonarde pas heureuse, Madme Bonarde pas heureuse. Moi voulais pas. Moi voulais tous heureuse. Toi venir avec moi, toi prendre logement avec moi. Et moi t'arranger tres bien. Bonsoir, Madme Bonarde; demain je dirai toute mon intention. Viens, Fridric, viens vitement derriere moi." M. Georgey sortit, Frederic, tres surpris, le suivit machinalement sans comprendre pourquoi il s'en allait. Mme Bonard, non moins etonnee, le laissa partir sans savoir ce que voulait en faire M. Georgey, mais fort contente de le voir quitter la maison et tres assuree que c'etait pour son bien. En route, M. Georgey expliqua a Frederic, tant bien que mal, ce qu'il venait d'apprendre. M. GEORGEY.--Il fallait pas rester la, Fridric. Il fallait devenir soldat, une bonne et brave militaire francaise. Toi avais envie. Le pere pas, moi je voulais et toi voulais. Toi demeurer avec petite Juliene; moi ecrire le lettre pour faire une bonne engagement. Je connaissais une brave colonel; moi lui faire recommandation pour toi. Quand le colonel dira yes, je enverrai toi avec des jaunets pour toi etre heureuse la-bas... Tu voulais? Dis si tu voulais. Tu avais dix-houit ans, tu pouvais. FREDERIC.--J'en serais bien heureux, Monsieur; mais mon pere ne voudra pas, il refusera la permission. M. GEORGEY.--Je disais tu avais dix-houit annees. Je disais tu pouvais sans permission. Dis si tu voulais. FREDERIC.--Oui, Monsieur; je veux, je le veux, bien certainement. Je ne peux plus vivre chez mon pere, j'y suis trop malheureux. Il ne me parle que pour m'appeler voleur, coquin, scelerat. Il me fait des menaces terribles pour m'empecher de recommencer, dit-il. Ma pauvre mere pleure toujours; mon pere la gronde. La maison est un enfer. M. GEORGEY.--C'etait mauvais, oune enfer; il fallait oune paradis, et moi le voulais. Toi devenir oune brave militaire; toi gagner le croix ou le medaille, et toi revenir toute glorieuse. Le papa devenir glorieuse, la maman fou de bonheur et toi contente et honorable. --Merci, Monsieur, merci, s'ecria Frederic rayonnant de joie. Depuis plus d'un an, je mene la vie la plus miserable, et c'est a vous que je devrai le bonheur." M. Georgey regardait avec satisfaction Frederic, dont les yeux se remplissaient de larmes de reconnaissance. M. GEORGEY.--C'est tres bien, my dear. Toi rester encore bonne creature; Alcide il etait parti, toi jamais voir cette coquine, cette malhonnete. C'etait bien." M. Georgey rentra avec Frederic. M. GEORGEY.--Caroline, Fridric prendre logement ici. Lui rester oune semaine. Vous, preparer oune couchaison. XX. L'ENGAGEMENT 74

« M.

GEORGEY.—Reprendre rien, du tout rien.

Ou il est Fridric? MADAME BONARD.—Il bat le ble dans la grange. M.

GEORGEY.—Tres bon, tres bon.

Je voulais lui vitement.

Vous appeler Fridric.” Mme Bonard, qui avait reellement confiance en M.

Georgey, se depecha d'aller chercher Frederic et l'amena dans la salle. M.

GEORGEY.—Fridric, il y avait deux annees toi pas heureuse, M.

Bonarde pas heureuse, Madme Bonarde pas heureuse.

Moi voulais pas.

Moi voulais tous heureuse.

Toi venir avec moi, toi prendre logement avec moi. Et moi t'arranger tres bien.

Bonsoir, Madme Bonarde; demain je dirai toute mon intention.

Viens, Fridric, viens vitement derriere moi.” M.

Georgey sortit, Frederic, tres surpris, le suivit machinalement sans comprendre pourquoi il s'en allait.

Mme Bonard, non moins etonnee, le laissa partir sans savoir ce que voulait en faire M.

Georgey, mais fort contente de le voir quitter la maison et tres assuree que c'etait pour son bien. En route, M.

Georgey expliqua a Frederic, tant bien que mal, ce qu'il venait d'apprendre. M.

GEORGEY.—Il fallait pas rester la, Fridric.

Il fallait devenir soldat, une bonne et brave militaire francaise. Toi avais envie.

Le pere pas, moi je voulais et toi voulais.

Toi demeurer avec petite Juliene; moi ecrire le lettre pour faire une bonne engagement.

Je connaissais une brave colonel; moi lui faire recommandation pour toi. Quand le colonel dira yes, je enverrai toi avec des jaunets pour toi etre heureuse la-bas...

Tu voulais? Dis si tu voulais.

Tu avais dix-houit ans, tu pouvais. FREDERIC.—J'en serais bien heureux, Monsieur; mais mon pere ne voudra pas, il refusera la permission. M.

GEORGEY.—Je disais tu avais dix-houit annees.

Je disais tu pouvais sans permission.

Dis si tu voulais. FREDERIC.—Oui, Monsieur; je veux, je le veux, bien certainement.

Je ne peux plus vivre chez mon pere, j'y suis trop malheureux.

Il ne me parle que pour m'appeler voleur, coquin, scelerat.

Il me fait des menaces terribles pour m'empecher de recommencer, dit-il.

Ma pauvre mere pleure toujours; mon pere la gronde.

La maison est un enfer. M.

GEORGEY.—C'etait mauvais, oune enfer; il fallait oune paradis, et moi le voulais.

Toi devenir oune brave militaire; toi gagner le croix ou le medaille, et toi revenir toute glorieuse.

Le papa devenir glorieuse, la maman fou de bonheur et toi contente et honorable. —Merci, Monsieur, merci, s'ecria Frederic rayonnant de joie.

Depuis plus d'un an, je mene la vie la plus miserable, et c'est a vous que je devrai le bonheur.” M.

Georgey regardait avec satisfaction Frederic, dont les yeux se remplissaient de larmes de reconnaissance. M.

GEORGEY.—C'est tres bien, my dear.

Toi rester encore bonne creature; Alcide il etait parti, toi jamais voir cette coquine, cette malhonnete.

C'etait bien.” M.

Georgey rentra avec Frederic. M.

GEORGEY.—Caroline, Fridric prendre logement ici.

Lui rester oune semaine.

Vous, preparer oune couchaison.

Le Mauvais Genie XX.

L'ENGAGEMENT 74. »

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