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Le pied ne m'appartient pas

Publié le 29/04/2011

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Le pied ne m’appartient pas. Voilà ce dont ma famille c’est rendu compte lorsqu’elle a vu mes deux pieds au bout de mes jambes. En ce matin de la mi-mai, il faisait plutôt frais, un léger vent soufflait. Les fleurs des arbres était en plein bourgeonnement, l’herbe se balançait au rythme du vent, j’entendais le chant d’un oiseau au loin. J’étais sur le pas de ma porte, à ma gauche, le jardin de ma mère poussait lentement ; et à ma droite, les jeux de mon petit frère n’étaient pas rangés comme à leur habitude… Le portillon était ouvert, signe que mon père était sorti tôt ce matin pour aller travailler. Tout était normal, à sa place, rien ne pouvait indiquer que cette journée serait différente. Je sortis et ferma la porte derrière moi, m’avança dans l’allée, tourna à gauche vers le garage pour aller chercher mon vélo, passa le portillon, enfourcha mon vélo, et pédala le long de la route. J’avais trouvé un travail pour l’été, étant donné mes 16 ans je pouvais travailler légalement maintenant. Mon travail consistait à distribuer les journaux. C’était un travail quelques peu fatiguant, mais varié. J’arrivai sur mon lieu de travail, posa mon vélo et entra dans la boutique, le patron était déjà là comme tous les matins, il me donna les journaux sans un mot, puis retourna dans l’arrière-boutique. Le patron se nommait Jean Dupond, c’était un homme rabougri et aigre, mais gentil malgré ses sauts d’humeur fréquents, il devait avoir la cinquantaine. Je sortis de la boutique, mit les journaux dans mon panier, et commença ma tournée. Le vent sur mes épaules nues me donnait quelques frissons, je m’arrêtai pour enfiler mon gilet. Une voiture passa à mes côtés, la plaque était belge, je crois. Elle s’arrêta quelques mètres après m’avoir dépassé. Deux hommes en descendirent. Ils étaient grands, et avaient une carrure assez conséquente. Ils vinrent vers moi en marchant, tranquillement. Ils étaient habillés décontracté : c'est-à-dire un simple jean denim, et un tee-shirt uni, l’un en avait un blanc, l’autre noir. Le conducteur portait des lunettes, les verres étaient foncement teintés. Je descendis de mon vélo, sans toute fois le lâcher. Ils s’arrêtèrent à quelques mètres de moi, je leur demandai s’ils avaient perdu leur route? Ils ne répondirent pas… L’homme qui était assis du côté passager me demanda avec un accent belge : « Laura Duport? « Je répondis affirmativement. Sans que j’aie le temps de réagir, ils firent en courant les derniers mètres qui les séparaient de moi, poussèrent mon vélo à terre, l’un d’eux me prit par la taille et me porta à son épaule. Le deuxième ouvra alors le coffre de la voiture, ils me mirent à l’intérieur, puis ils m’assommèrent à l’aide d’une matraque, se fut le trou noir. Lorsque je me réveillai, j’étais allongée dans une pièce sans fenêtre, avec, comme lit, un matelas posé sur le sol. Au sol, une cruche remplie d’eau, et posé à côté un verre en plastique blanc. Ce sont les premières choses que je remarquais dans ma « chambre « J’eus un reflexe que je ne contrôlai pas, je criai. On ouvrit la porte, la lumière entra dans la pièce si sombre auparavant. C’était un des deux hommes et sa simple vue me fit taire. Il me demanda ce qui n’allait pas. Je me tus. J’avais peur de lui, son regard m’effrayait, ses cheveux en pétard lui donnaient un air de fou, mais le pire était son tee-shirt immaculé de sang… Je ne me demandai pas si c’était du sang animal, ou humain. Je fermai les yeux, l’homme sortit. Il revint quelques minutes plus tard avec une assiette à la main. Je ne bougeais pas d’un poil. Il repartit vers une autre pièce. Je m’avançai vers l’assiette, regarda de loin ce qu’elle contenait, la senteur du met me parvenu et me mit l’eau à la bouche. Je pris l’assiette et dévora son contenu sans prendre le temps de savourer. Une fois l’assiette finie, cela ne prit pas longtemps tellement j’étais affamée, j’observai la pièce dans laquelle je me trouvais. Il s’agissait sûrement d’une chambre qu’on avait vidé, on voyait au sol les traces des meubles, la poussière qui s’était accumulée au sol montrait que l’on avait trainé quelque chose de l’autre côté de la pièce à la porte. Au mur, des graffitis qu’on avait essayé d’effacer. Une cheminée était encastrée au mur, elle avait été bouché avec des briques et du ciment. A gauche de moi se trouvait dans un coin des déchets, et des feuilles. J’allai vers ce coin-là. Je pris les feuilles dans mes mains, alla vers la porte d’où sortait un peu de lumière. 

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