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L’ÉCRITURE

Publié le 31/03/2014

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L’ÉCRITURE

Les graphies et les caractères utilisés au Troisième Âge étaient tous, en définitive, d’origine sindarine, et déjà à l’époque d’une vénérable ancienneté. Elles avaient atteint un stade de développement alphabétique complet, mais des modes de transcription plus anciens, où seules les consonnes figuraient par écrit, demeuraient encore en usage.

Ces alphabets relevaient principalement de deux modes, d’origine bien distincte : le Tengwar ou Tîw, ici traduit par « lettres «, et le Cestar ou Cirth que nous avons appelé « runes «. La graphie du Tengwar avait été conçue pour le pinceau ou la plume, et les caractères carrés des inscriptions sont dérivés, en l’occurrence, des formes écrites. Le Certar était destiné aux inscriptions gravées ou incisées, et c’est à cela qu’il servait communément.

Fort ancien était le Tengwar, un alphabet inventé par les Noldor, les parents des Eldar les plus versés en la matière, et cela s’était fait bien avant leur départ en exil. Les antiques lettres eldarines, dites Tengwar de Rûmil, n’étaient pas utilisées en Terre du Milieu. Les caractères plus tardifs, le Tengwar de Fëanor, étaient, pour une large part, une invention nouvelle, bien qu’inspirée par la graphie de Rûmil. Les exilés Noldor introduisent ces caractères en Terre du Milieu, et c’est ainsi que les Edain et les Númenoréens en acquirent connaissance. Au Troisième Âge, la pratique de ces caractères s’était généralisée dans une région qui était sensiblement celle où avait cours le Parler Commun.

Ce furent les Sindar, au Beleriand, qui les premiers inventèrent les Cirth, et longtemps on ne s’en servit que pour graver des noms ou de brèves épigraphes commémoratives sur le bois et sur la pierre. D’où les formes anguleuses de ces caractères qui les apparentent singulièrement aux runes de notre époque, bien qu’ils en différassent dans le détail et fussent ordonnés tout autrement. Sous leur forme initiale et toute rudimentaire, les Cirth gagnèrent, au Second Âge, les pays de l’Est, et nombre de gens les adoptèrent : des Hommes et des Nains et même des Orques, qui tous les modifièrent à leurs fins propres, et selon leurs aptitudes ou inaptitudes. L’une de ces formes simples était encore utilisée par les Hommes de Dale, et une autre de type analogue, par les Rohirrim.

 

Mais au Beleriand, les Cirth furent remaniés et développés avant la fin du Premier Âge, en partie sous l’influence du Tengwar des Noldor. Le plus riche et le mieux ordonné des Cirth était dit Alphabet de Daeron, du nom de Daeron, le ménestrel et maître du savoir du Roi Thingol de Doriath, qui selon la tradition en aurait été l’inventeur. Chez les Eldar, l’Alphabet de Daeron n’avait pas donné naissance à une véritable transcription graphique cursive, car les Elfes avaient adopté, à usage d’écriture, les caractères fëanoriens. Au demeurant, la plupart des Elfes d’Occident abandonnèrent complètement l’usage des runes. Toutefois on continua d’utiliser l’Alphabet de Daeron en Eregion, d’où il passa dans la Moria, et les Nains se l’approprièrent de préférence à tout autre mode. Et ils en conservèrent la pratique depuis lors et ce furent ces mêmes caractères qu’ils importèrent avec eux dans les pays du Nord. De sorte que longtemps après, cette graphie se nommait toujours Angerthas Moria ou les longues lignes runiques de la Moria. De même qu’ils étaient doués pour les langues, de même les Nains maniaient avec aisance les graphies courantes, et nombre d’entre eux traçaient habilement les caractères féanoriens, mais pour leur propre usage, ils s’en tinrent au Cirth, dont ils tirèrent des formes d’écritures destinées à la plume.

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